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Le britannique Petrofac sanctionné à hauteur de 77 millions de livres pour corruption


Le britannique Petrofac sanctionné à hauteur de 77 millions de livres pour corruption

Drapeau du Royaume-Uni devant le palais de Westminster à Londres, le 25 mars 2021. Photo AFP / JUSTIN TALLIS

Le groupe d'ingénierie pétrolière britannique Petrofac a été condamné lundi par la justice britannique à payer 77 millions de livres pour corruption sur des contrats au Moyen-Orient portant sur plus de 3,5 milliards de dollars.

Cette sanction correspond à plus de 47 million de livres d'amende et près de 23 millions de confiscation, auxquels s'ajoutent une somme de 7 millions correspondant aux frais engagés par le SFO (Serious Fraud Office), l'équivalent du parquet financier, a annoncé ce dernier dans un communiqué.

Le SFO avait ouvert en mai 2017 une enquête pour des faits de corruption et blanchiment d'argent. Une audience a eu lieu vendredi devant la Southwark Crown Court, au sud de Londres, au cours de laquelle Petrofac avait plaidé coupable. Il a décrit dans son communiqué "des méthodes complexes et délibérément opaques" pour payer des pots-de-vin "via des sous-traitants, en créant de faux contrats pour des services fictifs et, dans certains cas, en les faisant passer par plusieurs agents et pays". Les contrats concernés ont une valeur totale d'environ 2,6 milliards de livres, soit plus de 3,5 milliards de dollars, et des pots-de-vin de 32 millions de livres (44 millions de dollars) ont été payés pour garantir leur signature, selon le SFO.

Petrofac a reconnu avoir "échoué à empêcher d'anciens employés de proposer ou d'exécuter des paiements" entre 2011 et 2017 liés à des projets en Irak, Arabie Saoudite et aux Emirats arabes unis. Le groupe avait averti vendredi soir que l'amende pourrait atteindre "240 millions de dollars" mais précisait avoir demandé "une réduction substantielle" notamment liée à sa capacité à payer et au fait que l'entreprise est, selon elle, "une compagnie changée". L'entreprise a dit étudier ses options pour se financer, notamment auprès des banques et du marché, ajoutant envisager aussi une augmentation de capital. Son titre évoluait lundi après-midi en hausse de 7,01% à 186,2 pence à la Bourse de Londres.

Un ancien responsable international des ventes du groupe, le britannique David Lufkin, a quant à lui été condamné à deux ans de prison dont 18 mois de sursis. Il avait reconnu des fais de corruption liés à des contrats de plus de 730 millions de dollars en Irak, 3,5 milliards de dollars en Arabie Saoudite et 3,3 milliards aux Emirats Arabes Unis. M. Lufkin était au cœur d'un "processus complexe pour garantir que les bons paiements ont été effectués aux bonnes personnes au bon moment", avait indiqué Jonathan Kinnear, représentant du SFO à l'audience vendredi, mentionnant notamment un contrat de 341 millions de dollars avec le géant gazier russe Gazprom en Irak.

Cette condamnation "tire un trait sur une période regrettable de notre histoire. Nous avons pris nos responsabilités, nous nous avons réformé l'entreprise et avons appris de ces erreurs passées", a réagi le président du groupe Petrofac, René Medori, dans un communiqué. Pétrofac "se conforme ou dépasse aujourd'hui les standards internationaux en matière de bonnes pratiques", a-t-il fait valoir, ajoutant que ces agissements "ne seraient plus possibles aujourd'hui". Petrofac est spécialisé dans la conception, construction et opération d'infrastructures énergétiques, notamment pétrolières, sur terre et en mer.

Le groupe d'ingénierie pétrolière britannique Petrofac a été condamné lundi par la justice britannique à payer 77 millions de livres pour corruption sur des contrats au Moyen-Orient portant sur plus de 3,5 milliards de dollars.
Cette sanction correspond à plus de 47 million de livres d'amende et près de 23 millions de confiscation, auxquels s'ajoutent une somme de 7 millions...