Peck, une rôtisserie à Gemmayzé

Une nouvelle enseigne a ouvert ses portes rue Gouraud. Peck, située en lieu et place de la galerie Joy Mardini, est une rôtisserie haut de gamme pouvant accueillir une trentaine de personnes et proposant une déclinaison de plats à base de poulets fermiers élevés localement et garantis sans hormone. Il faut compter entre 250 000 et 300 000 livres pour un repas.

« L’idée m’est venue avec ma femme lorsque nous étions confinés en Australie, explique le propriétaire Omar Jheir, directeur de la société Kohn. On trouve des rôtisseries de qualité à chaque coin de rue là-bas, toutes disponibles en livraison à domicile. J’ai réalisé que nous n’avons rien de similaire au Liban. Nous avons des rôtisseries traditionnelles, mais elles ne se démarquent pas vraiment les unes des autres. Je me suis dit qu’il y avait un segment non occupé qui pourrait être intéressant à développer. » Omar Jheir contacte alors le chef australo-libanais Greg Malouf, étoilé au Guide Michelin. Emballé par le concept, il crée le menu de Peck en moins de deux semaines.

Après 20 ans passés en Australie, Omar Jheir passe ensuite 15 ans dans les pays du Golfe, entre l’Arabie saoudite et Dubaï, dans le secteur de la pétrochimie. Il découvre le monde de la restauration en ouvrant une première boulangerie en Arabie saoudite puis une autre à Bahreïn.

Depuis 2017, Omar Jheir investit dans le tourisme

De retour à Beyrouth, il lance en 2017 le café Sip, rue Gouraud, pour un investissement de 200 000 dollars. Inspiré de son expérience australienne, l’enseigne mise sur du café importé de qualité et attire surtout une clientèle de millennials. Avec Michel Abchee, il lance ensuite en 2019 l’hôtel Lost, mitoyen du café Sip, pour moins d’un million de dollars. Omar Jheir revendra ses parts l’année suivante après la double explosion au port de Beyrouth. « Malgré la crise et le drame du 4 août, ma position n’a pas changé sur le quartier. Pour moi, Gemmayzé reste l’équivalent de Soho à Londres avec une clientèle de “hipsters”, de “designers”. C’est un espace de liberté et de créativité qui n’a vraiment pas son semblable à Beyrouth. On peut le voir avec le développement de la rue Pasteur ces dernières années. »

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Sa dernière enseigne n’a pourtant pas été épargnée par les difficultés. Quelques jours après le lancement officiel, Peck a dû fermer ses portes durant deux semaines à cause de la pénurie d’électricité. « Il a fallu repartir de zéro après ça », regrette Omar Jheir, qui note aussi la difficulté à s’adapter au taux de change fluctuant et aux prix faramineux de certains produits importés, comme la burrata.

À l’instar d’autres opérateurs libanais indépendants, la stratégie de la société Kohn consiste à créer des concepts originaux à Beyrouth puis de les développer à l’étranger sous forme de franchise. Ainsi, le café Sip a été franchisé en Égypte et devrait ouvrir au Qatar dans les prochains mois. « Je pense que Beyrouth est et restera une formidable plateforme en termes d’innovation culinaire. C’est une sorte de laboratoire qui donne la tendance pour la région. Concernant Peck, l’Arabie saoudite est notre cible principale pour franchiser, mais nous réfléchissons aussi à Abou Dhabi. » Omar Jheir et sa société, qui ont investi 200 000 dollars dans cette nouvelle enseigne, continuent d’envisager de nouveaux projets à Beyrouth. Il réfléchit désormais au projet d’un nouvel hôtel dans la capitale.

Cet article, réalisé dans le cadre d’un partenariat avec Hodema Consulting Services, n’a aucune vocation promotionnelle. Ce rendez-vous hebdomadaire sera consacré au secteur de la restauration et de l’hôtellerie qui continue, malgré tout, de se battre.