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Économie - Monnaie

La circulaire n° 151 prolongée jusqu’à fin janvier : le taux de retrait des lollars reste à 3 900 LL pour un dollar

Le cumul avec la n° 158 autorisé à certaines conditions.

La circulaire n° 151 prolongée jusqu’à fin janvier : le taux de retrait des lollars reste à 3 900 LL pour un dollar

La Banque du Liban a gardé le taux de retrait des lollars à 3 900 livres pour un dollar. Photo João Sousa.

Attendue depuis plusieurs semaines, la nouvelle est tombée mercredi en marge de la réunion du Conseil des ministres. Le Conseil central de la Banque du Liban (BDL) a finalement décidé de prolonger à travers la circulaire intermédiaire n°596 jusqu’au 31 janvier 2022 la durée d’application de la circulaire principale n°151 adoptée en avril 2020 pour six mois puis prolongée à deux reprises en octobre 2020 puis en avril 2021 par deux circulaires intermédiaires (n° 572 et n° 581 respectivement).

Le texte donne la possibilité aux déposants lésés par les restrictions bancaires illégales qui limitent l’accès à leurs dépôts en devises depuis le début de la crise, à l’automne 2019, de retirer en livres et à un taux supérieur à la parité officielle de 1 507,5 livres pour un dollar des montants mensuels dont les plafonds sont laissés à la discrétion des banques. Dans son communiqué, la BDL a justifié cette nouvelle prolongation en indiquant vouloir « laisser le temps au nouvel exécutif » de Nagib Mikati, qui a remplacé celui de Hassane Diab le 10 septembre, de « proposer son programme de réformes » visant à redresser le pays.

Le taux de retrait (des lollars) applicable dans le cadre de la n° 151, fixé depuis plus d’un an à 3 900 livres, reste donc inchangé, alors que la commission parlementaire des finances et du budget et le précédent exécutif s’étaient prononcés en faveur d’un relèvement de ce taux en mettant en avant l’ampleur de la dépréciation de la monnaie nationale sur le marché parallèle. Le taux de 3 900 livres a toujours été inférieur à celui atteint sur ce dernier marché – où le dollar se négociait aux environs de 17 000 livres mercredi. Une source à la BDL que nous avons contactée a suggéré que ce taux pourrait être relevé « en février dans le cas où des réformes seraient effectivement lancées ». La commission parlementaire des finances et du budget, présidée par Ibrahim Kanaan, se réunissait depuis un mois pour discuter de l’augmentation du taux. Elle avait également demandé les résultats d’une étude sur la variation du taux de la n°151 pour jeudi, alors que la BDL avait fait savoir qu’elle l’enverrait à la fin de l’année.

Enfin, la véritable nouveauté est que la BDL autorise désormais les bénéficiaires de la circulaire n° 151 à bénéficier en même temps d’un dispositif similaire institué en juin dernier par la circulaire principale n° 158 et qui permet aux déposants titulaires de comptes en devises bloqués par les banques d’en récupérer une partie en dollar frais et une autre en livres au taux de 12 000 livres pour un dollar. Alors que les bénéficiaires de la n° 158 devaient initialement renoncer au droit de bénéficier de la n°151 en même temps, la BDL autorise désormais le cumul des deux à condition que cela soit dans des établissements bancaires différents. Le cumul était auparavant uniquement permis dans le cas où le déposant utilise le mécanisme de la n°151 sur les comptes de domiciliation de salaires.

Pour rappel, les plafonds de retraits autorisés via la circulaire n° 158 ont été fixés par la BDL à 400 dollars frais et leur équivalent en livres à 12 000 livres chaque mois, en sachant que seule la moitié de la portion en livres peut être décaissée en espèces, l’autre servant à provisionner des paiements par carte.

Les décisions concernant la prolongation de la circulaire n° 151 ont en premier été relayées via un communiqué et la nouvelle circulaire entérinant ce changement a été par la suite mise en ligne sur le site de la BDL (circulaire n°596), en même que le texte n° 597, qui modifie la circulaire principale n°158. En plus des nombreux amendements qui ont eu lieu depuis la date de publication de cette dernière circulaire en juin, la BDL a également ajouté que les héritiers d’un bénéficiaire de ce mécanisme pourront également en profiter.

La Banque centrale, qui n’a toujours pas supprimé la parité officielle alors qu’elle ne s’applique plus que pour une poignée de transactions, a toujours présenté ces mécanismes comme des leviers ouverts aux déposants pour récupérer une partie de leurs fonds bloqués par les banques. Mais une partie de ses détracteurs considèrent qu’il s’agit d’un moyen pour un secteur bancaire en situation de quasi-faillite depuis le début de la crise, principalement en raison de sa surexposition à la dette publique libanaise, de liquider une partie de ses engagements en dollars par des moyens détournés. Le Parlement n’est, lui, toujours pas intervenu pour réglementer cette situation et a même passé plus d’un an à éviter le sujet.

Attendue depuis plusieurs semaines, la nouvelle est tombée mercredi en marge de la réunion du Conseil des ministres. Le Conseil central de la Banque du Liban (BDL) a finalement décidé de prolonger à travers la circulaire intermédiaire n°596 jusqu’au 31 janvier 2022 la durée d’application de la circulaire principale n°151 adoptée en avril 2020 pour six mois puis prolongée à deux...

commentaires (7)

Il faudrait que les banques des pays occidentaux dévoilent en tte transparence les AVOIRS de tte la classe dirigeante avant les élections,comme ça les électeurs pourront identifier au moment du vote les VOLEURS ayant utilisé leurs positions pour s'accaparer l'argent du PEUPLE

Derwiche Ghaleb

13 h 59, le 30 septembre 2021

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Commentaires (7)

  • Il faudrait que les banques des pays occidentaux dévoilent en tte transparence les AVOIRS de tte la classe dirigeante avant les élections,comme ça les électeurs pourront identifier au moment du vote les VOLEURS ayant utilisé leurs positions pour s'accaparer l'argent du PEUPLE

    Derwiche Ghaleb

    13 h 59, le 30 septembre 2021

  • Les actionnaires des banques libanaises savent que leurs banques sont foutues. Ces banques ne pourront plus jamais gagner la confiance du moindre déposant et plus personne ne déposera un seul $ dans une banque libanaise. Alors ils en profitent, après avoir mis à l’abri leurs avoirs personnels. Ils plument jusqu’au dernier sou l’argent des épargnants pour éviter de déclarer leurs banques en faillite. D’ailleurs pratiquement toutes les banques vont disparaître d’elles même du marché car leurs correspondants à l’étranger leur font de moins en moins confiance à cause de leurs bilans comptables truqués. Personne ne veut comprendre que l’Etat libanais voyou et gangster ne remboursera pas ses dettes auprès des banques libanaises et que donc l’argent des déposants s’est volatilisé avec ces dettes impayées. Une fois de plus, c’est la population qui paie et les politiciens avec leurs proches ont fait fuir toutes leurs fortunes. Je mets au défi le moindre politicien de lever le secret bancaire sur ses comptes au Liban pour qu’on découvre qu’ils ne possèdent presque pas de dépôts bancaires alors qu’ils mènent un train de vie de millionaires ou milliardaires

    Lecteur excédé par la censure

    09 h 22, le 30 septembre 2021

  • Ce que la Banque centrale veut Dieu veut. Le gouverneur de la Banque centrale a ridiculise’ la commission parlementaire des finances et eu le dernier mot ! Le gouverneur a tellement finance’ les politiciens corrompus et vereux qu’il s’estime suffisamment fort pour leur imposer ses vues. Gageons qu’il possede dans ses tirroirs des dossiers brulants sur la duplicite de tous ces voleurs qui nous gouvernent. El capo de touti capi ! Le chef inconteste de la mafia locale.

    Goraieb Nada

    08 h 15, le 30 septembre 2021

  • Fermer les yeux sur le vol des déposants, voire légitimer ce vol, ouvre la voie à toutes sortes d'injustices, à toutes sortes de violences, à la loi du plus fort, et aboutira au résultat suivant: chacun pourra voler son prochain sans risque d'être inquiété, chacun pourra se faire justice à lui-même puisque l'État et ses institutions se révèlent impuissantes ou même non désireuses de dire le droit et de faire justice à la victime. C'est ainsi que la société verse dans la Loi de la Jungle et que la guerre de chacun contre tous reprend ses droits: une sorte de guerre civile pernicieuse s'installe qui ne dit pas son nom. C'est peut-être à ce résultat que voudrait en arriver la clique qui est au pouvoir afin de conserver son rôle et garder ses privilèges.

    Georges Airut

    04 h 50, le 30 septembre 2021

  • L'entreprise de vol et d'arnaque des déposants se poursuit effrontément avec le silence complice de toute la classe politique qui donne le feu vert aux banques de continuer à voler les déposants de plus de 85% de leurs avoirs. Dans tout pays qui se respecte, ces banquiers croupiraient depuis longtemps dans les cachots et leurs biens personnels auraient été saisis. Mais au Liban seulement le hold-up du siècle peut se poursuivre sans problèmes. Une question se pose cependant: comment ces banques pensent-elles recouvrer un jour la confiance de nouveaux déposants ou bien ont-elles l'intention de se reconvertir dans l'épicerie ou dans l'habillement? Qui aura encore le courage de déposer un seul dollar dans une banque libanaise?

    Georges Airut

    03 h 19, le 30 septembre 2021

  • Les crapules bancaires ont eu gain de cause en depit de la gesticulation populiste de Kanaan. Le haircut de 80% va se poursuivre jusqu'a l'hypothetique accord avec le FMI dont ne veulent ni le Hezb ni le crapules bancaires ni, a fortiori, la canaille du gouvernement de Mikati.

    Michel Trad

    21 h 10, le 29 septembre 2021

  • On saisit mieux l'extrême perversité des banquiers de tous poils qui utilisent leur "science" infuse pour trouver la meilleure formule pour arnaquer (je reste poli) ceux qui gagnent leur argent à force de sueur et de fatigue. Pourritures....costumés et parfumés de surcroît...Aucune dignité...Ordures

    KASSIR Mounir

    19 h 27, le 29 septembre 2021

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