Le bureau politique du Courant patriotique libre (CPL), dirigé par le député aouniste Gebran Bassil, a appelé samedi le gouvernement de Nagib Mikati à appliquer un plan de sauvetage sérieux et des réformes, afin de mettre un terme à la situation catastrophique dans un Liban où plus du trois-quarts de la population vit dans la pauvreté.
Le Liban est victime d'une crise socio-économique inédite depuis deux ans et un nouveau gouvernement n'a pu être formé qu'après 13 mois de crise politique. Le CPL, ainsi que l'ensemble de la classe politique au pouvoir, sont accusés par une large frange de la population de corruption et d'incompétence.
"La formation du gouvernement a donné l'espoir aux Libanais sur le début d'une phase de stabilité relative et un arrêt de l'effondrement. Mais le redressement et le regain de confiance nécessitent que le gouvernement mette en place un plan de redressement financier et des réformes, en commençant par l'audit juricomptable et la restructuration du secteur bancaire, ainsi que la préservation de l'argent des déposants grâce à une répartition juste des pertes", a estimé la formation de M. Bassil à l'issue de sa réunion hebdomadaire. "Il faut également un budget réaliste pour 2022, qui prendra en considération les réformes financières drastiques, et que le Parlement adopte notamment la loi sur le contrôle des capitaux (...)", a ajouté le CPL.
La formation de M.Bassil a plaidé, en outre, pour la tenue des législatives dans les délais prévus, le scrutin devant avoir lieu en mai 2022, même si des informations sur son organisation plutôt en mars circulent ces derniers temps, alors que certains observateurs craignent le report de ces élections en raison de la crise politique. Le CPL a, dans ce contexte, insisté sur "le droit des émigrés à voter pour élire six députés", une clause qui pourrait être supprimé de la loi électorale actuelle à la demande de certains partis politiques estimant être lésés par le vote des Libanais de la diaspora, qui seraient hostiles à la classe au pouvoir. "Le CPL refuse toute atteinte à ce droit sous n'importe quel prétexte", selon cette formation fondée par le président de la République, Michel Aoun.
Concernant l'enquête sur la double explosion au port de Beyrouth le 4 août 2020 qui a fait plus de 200 morts et 6.500 blessés, et alors que le juge en charge de l'enquête, Tarek Bitar, fait face à d'intenses pressions politiques et des menaces du Hezbollah, le CPL a appelé à ce que "la justice et les forces de l'ordre accomplissent leur devoir en poursuivant les fugitifs et les personnes suspectées de trafic et de stockage du nitrate d'ammonium". La formation aouniste demande également que "la justice suive son cours sérieusement, afin de savoir qui a fait entrer le nitrate d'ammonium, qui l'a utilisé et à qui incombe la responsabilité de l'explosion". "Tout le monde doit se mettre à la disposition de l'enquête", a plaidé le CPL, alors que plusieurs responsables politiques poursuivis, notamment l'ex-Premier ministre Hassane Diab et les trois députés Nouhad Machnouk, Ali Hassan Khalil et Youssef Fenianos, tous rivaux politiques du CPL, refusent de comparaître devant le juge.
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