Le secteur de l'électricité en tête de l'ordre du jour de la Banque mondiale au Liban

L'aide à apporter au Liban pour résoudre la crise de l'électricité est "en tête de l'ordre du jour" de la Banque mondiale (BM), a déclaré le directeur régional pour le Moyen-Orient de la BM, Saroj Kumar Jha, à l'issue d'une réunion avec le ministre libanais des Finances, Youssef Khalil. 

Le Liban souffre depuis des dizaines d'années de coupures de courant quotidiennes, qui se sont aggravées ces derniers mois, sur fond de crise de liquidités empêchant l'Etat d'acquérir le carburant nécessaire pour faire fonctionner ses centrales. Face au rationnement toujours plus sévère, l'organisme public Electricité du Liban (EDL) avait évoqué jeudi le risque d'un arrêt total de sa production d'ici la fin du mois de septembre, alors que les propriétaires de générateurs privés, qui prennent le relais lors des coupures, peinent à répondre à la demande en hausse, en raison notamment de la pénurie de mazout. Les Libanais étant donc privés d'électricité plusieurs heures par semaine, des solutions temporaires ont été proposées, telle que l'importation de carburant irakien, mais elles ne suffisent pas à combler le déficit. 

C'est dans ce cadre que la première réunion entre M. Jha et le nouveau ministre des Finances a eu lieu et a porté sur "des dossiers extrêmement cruciaux et la façon dont la BM peut soutenir le Liban". "Aider le gouvernement à résoudre la crise de l'électricité est en tête de notre ordre du jour", a affirmé le responsable international à l'issue de cette rencontre, soulignant être prêt à "aider le cabinet à faire face aux défis rencontrés dans ce secteur". Il a indiqué que la BM travaille, entre autres, sur les possibilités de financement de l'importation de gaz et d'électricité en provenance de "pays partenaires", en référence au projet visant à faire parvenir du gaz égyptien et de l'électricité jordanienne au Liban via la Syrie.

MM. Khalil et Jha ont discuté, par ailleurs, de l'importance de lancer un "filet de sécurité sociale" qui devrait venir en aide à 200.000 familles, dans le cadre d'un prêt financé par la BM. Ce projet avait été approuvé par les autorités libanaises, qui tardent toutefois à avancer dans sa mise en œuvre et n'ont toujours pas fourni les listes de familles bénéficiaires. Saroj Kumar Jha a déploré ce retard et demandé au ministre Khalil de "pousser à ce que le projet soit mis en œuvre". Ces aides seront financées par la BM à hauteur de 246 millions de dollars et les paiements mensuels aux familles seront versés en dollars, un point qui a dû être longuement négocié entre l'institution et les dirigeants libanais.