Rechercher
Rechercher

Dernières Infos - Grande-Bretagne

Appels à la fermeté pour la libération de Nazanin Zaghari-Ratcliffe, retenue en Iran depuis 2.000 jours



Appels à la fermeté pour la libération de Nazanin Zaghari-Ratcliffe, retenue en Iran depuis 2.000 jours

Famille et soutiens de Zaghari-Ratcliffe devant le 10 Downing Street, à Londres, le 23 septembre 2021. Photo DANIEL LEAL-OLIVAS / AFP

Famille et soutiens de Zaghari-Ratcliffe ont appelé jeudi le gouvernement britannique à faire preuve de plus de fermeté pour obtenir la libération de la Britannico-Iranienne retenue depuis 2.000 jours par la justice iranienne.

Sur la pelouse de Parliament Square dans le coeur de Londres, son époux Richard Ratcliffe et sa fille Gabriella, sept ans, ont fait une partie d'un jeu de plateau peuplé d'échelles et de serpents, où apparaissent sur les cases des portraits de la quadragénaire.

A travers ce symbole, Amnesty International entendait dénoncer le sort d'occidentaux détenus en Iran ainsi que les espoirs et déceptions que subissent leurs familles. "C'est une étape difficile, mais aussi un moment où on ne se sent pas oubliés", a déclaré à l'AFP Richard Ratcliffe, rassuré par l'attention portée au dossier par la nouvelle ministre des Affaires étrangères Liz Truss. Cette dernière a évoqué le sujet, qui exacerbe les tensions entre Londres et Téhéran, avec son homologue iranien Hossein Amir-Abdollahian cette semaine.

Cheffe de projet pour la Fondation Thomson Reuters, branche philanthropique de l'agence de presse du même nom, l'Irano-Britannique de 43 ans a été arrêtée en 2016 à Téhéran, où elle venait rendre visite à sa famille.  Accusée de complot pour renverser la République islamique, ce qu'elle nie farouchement, elle a été condamnée à cinq ans de prison.

"Cruelle séparation"

Une fois purgée cette peine, elle a été condamnée fin avril dernier à un an de prison et à un an d'interdiction de quitter l'Iran pour avoir participé à un rassemblement devant l'ambassade d'Iran à Londres en 2009. Elle a fait appel. Elle a été assignée à résidence chez ses parents à Téhéran après avoir été autorisée en mars 2020 à sortir de prison en raison de la pandémie de Covid-19.

Dans un communiqué, la cheffe de la diplomatie britannique a dénoncé la "cruelle séparation de sa famille", "l'épouvantable supplice" qui lui est infligé. "Nous travaillons sans relâche pour assurer son retour", a-t-elle poursuivi.

La fille du couple, Gabriella, est rentrée au Royaume-Uni il y a près de deux ans. Elle n'a pas revu sa mère en personne depuis. "On n'a jamais pensé que ce serait aussi long, la séparation", a déclaré Richard Ratcliffe. Il a coutume de décrire son épouse comme l'"otage" d'un jeu politique portant sur une vieille dette contractée par le Royaume-Uni lorsque le shah d'Iran lui avait acheté pour 400 millions de livres (467 millions d'euros) de chars. Londres avait ensuite refusé de les livrer lorsque le dirigeant avait été évincé en 1979, conservant cependant l'argent.

"Criminalité organisée"

"Je pense que l'approche actuelle face à la prise d'orage ne fonctionne pas, notre cas en témoigne", a déclaré Richard Ratcliffe, appelant le gouvernement à traiter ce genre d'affaires comme "une forme de criminalité organisée" en utilisant procédure judiciaire et sanctions individuelles.

Il avait indiqué le week-end dernier avoir donné au gouvernement les noms de dix personnes qui devraient selon lui faire l'objet de sanctions britanniques. "Il y a là un vide politique qui doit être comblé", a-t-il souligné, plaidant pour une "plus grande fermeté".

Présente à la manifestation, Elika Ashoori, fille d'un binational de 67 ans également détenu par Téhéran, Anoosheh Ashoori, a précisé que sa famille avait reçu un appel de la part de Liz Truss "presque immédiatement" après sa nomination. Mais "nous avons appris à ne pas être trop optimistes", a-t-elle tempéré.

"Je crois qu'il est temps pour la nouvelle ministre de passer à des actes plus forts que certains des propos que nous avons entendus auparavant", a quant à lui souligné Sacha Deshmukh, directeur général par intérim d'Amnesty International Royaume-Uni.

Le gouvernement doit selon lui insister pour obtenir la libération des binationaux comme Nazanin Zaghari-Ratcliffe avant toute négociation avec Téhéran, "ce sont des êtres humains, pas des pions sur un jeu".

Famille et soutiens de Zaghari-Ratcliffe ont appelé jeudi le gouvernement britannique à faire preuve de plus de fermeté pour obtenir la libération de la Britannico-Iranienne retenue depuis 2.000 jours par la justice iranienne.Sur la pelouse de Parliament Square dans le coeur de Londres, son époux Richard Ratcliffe et sa fille Gabriella, sept ans, ont fait une partie d'un jeu de plateau...