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Aoun souhaite une reprise prochaine des négociations avec Israël


Aoun souhaite une reprise prochaine des négociations avec Israël

Le président Michel Aoun recevant à Baabda la coordinatrice spéciale de l'ONU pour le Liban, Joanna Wronecka, le 22 septembre 2021. Photo Dalati et Nohra

Le président Michel Aoun a souhaité mercredi une reprise des négociations "indirectes" entre le Liban et Israël sur le tracé de la frontière maritime, suspendues depuis mai 2021 à la suite de nouvelles revendications libanaises. Il a par ailleurs dénoncé les nouvelles procédures administratives lancées par Tel Aviv préalables au forage pour l’exploitation d’hydrocarbures dans le nord de sa Zone économique exclusive (ZEE).

"Le Liban respecte toutes les dispositions de la résolution 1701 de l'Onu, mais tient à conserver sa souveraineté sur ses eaux territoriales et ses ressources naturelles", a affirmé M. Aoun, qui recevait à Baabda la coordinatrice spéciale de l'ONU pour le Liban, Joanna Wronecka. Cette résolution a instauré un cessez-le-feu après la guerre de juillet 2006. Il a dans ce cadre dit souhaiter une reprise des négociations "indirectes" sur la frontière-maritime sud. "Nous avons exprimé notre opposition devant le Conseil de sécurité des Nations unies concernant la signature par Israël d'un contrat avec une société américaine pour des explorations offshore, parce que cette procédure entrave le futur des négociations parrainées par l'Onu et Washington", a-t-il ajouté. Ces négociations nécessitent que "toutes les opérations de forage soient gelées dans la zone contestée, dans l'attente d'une décision", selon lui. 

La semaine dernière, en effet, Israël avait signé un contrat avec l’entreprise américaine Halliburton pour le forage de trois à cinq puits au large d’Israël pour le compte de la société Energean. Sans pour autant préciser la zone dans laquelle seraient creusés ces puits, l’entreprise du secteur énergétique indiquait que l’obtention de ce contrat "fait suite à une campagne réussie de forage de quatre puits dans les champs gaziers de Karish et de Karish-Nord", au large de l’État hébreu. Une zone située au sud de la ligne 23, enregistrée il y a 10 ans auprès de l’Onu comme étant la délimitation d’un triangle de 860 km2 revendiqué par Beyrouth. Mais qui se trouve au sein des 1430 km2 revendiqués depuis décembre 2020 par l’équipe de négociateurs et l’armée libanaise, sur la base d’un rapport de l’Institut hydrographique du Royaume-Uni (UKHO) remontant à 2011. Toutefois, en l'absence d'une signature par le président Aoun de l’amendement du décret 6433/2011 visant à corriger la carte transmise par le Liban à l’Onu en 2011, cette zone relève bien des eaux territoriales israéliennes. Cet amendement, signé en avril dernier par les anciens ministres des Travaux publics et des Transports, Michel Najjar, et de la Défense, Zeina Acar, n’attendait plus que la signature du chef de l’État. Avec la formation du gouvernement Mikati, elle requiert désormais la signature du Conseil des ministres réuni.

Le président Aoun a par ailleurs indiqué qu'il s'exprimerait vendredi par visio-conférence, devant l'Assemblée générale de l'ONU, n'ayant pas pu se rendre à New York pour l'événement "en raison de la nécessité de suivre de près les premiers travaux du nouveau cabinet" de Nagib Mikati, formé il y a moins de deux semaines. 

Lors d'un entretien avec le ministre de l'Intérieur, Bassam Maoulaoui, Mme Wronecka a en outre souligné la nécessité de "tenir les élections (présidentielle, législatives, municipales) aux dates prévues (en 2022) dans le respect de la Constitution libanaise". "Les Nations unies sont prêtes à accompagner le Liban durant cette période importante parce que les élections donnent la chance à tous les citoyens de s'exprimer et de choisir un avenir pour leur pays", a-t-elle ajouté, estimant que "c'est une chance pour l'Etat libanais de prouver sa crédibilité".

Les élections législatives, présidentielle et municipales attendues en 2022 sont en effet perçues par la communauté internationale et les Libanais comme un premier tremplin vers le changement, au moment où nombre de Libanais accusent les dirigeants au pouvoir de corruption et d'incompétence qui ont mené aux crises actuelles.

Le président Michel Aoun a souhaité mercredi une reprise des négociations "indirectes" entre le Liban et Israël sur le tracé de la frontière maritime, suspendues depuis mai 2021 à la suite de nouvelles revendications libanaises. Il a par ailleurs dénoncé les nouvelles procédures administratives lancées par Tel Aviv préalables au forage pour l’exploitation d’hydrocarbures dans le...