Le prix de l'essence poursuit sa hausse vertigineuse au Liban et dépasse désormais les 200.000 livres libanaises pour vingt litres, soit une augmentation de 16% depuis le dernier tarif annoncé vendredi dernier, selon les nouveaux barèmes fixés mercredi par le ministère de l’Énergie.
Selon le document publié par la direction générale du pétrole, le prix du bidon de vingt litres d'essence à 95 octane est désormais fixé 202.400 LL, soit une hausse de 28.100 livres par rapport au tarif fixé vendredi dernier. Cela représente donc une augmentation de 16% du prix en moins d'une semaine, alors que celui-ci avait déjà été majoré de 38 % la semaine dernière. Les 20 litres d'essence à 98 octane, quasiment introuvable depuis plusieurs mois, devront eux être tarifés à 209.300 LL, contre 130.500 la semaine dernière. Le bidon de diesel passe, lui, à 162.700 LL.
Le prix de la bonbonne de gaz s'élève pour sa part à 139.700 LL, selon un second document publié par la direction générale du pétrole. Début septembre, son prix avait été fixé à 92.000 LL. La hausse enregistrée est donc de plus de 50%.
Taux de 14.000 LL
Le président du syndicat des importateurs de carburant au Liban, Georges Fayad, a confirmé à notre publication jumelle en anglais, L'Orient Today, que les prix avaient été fixés sur la base d'un taux de change de 14.000 LL pour un dollar. Ce taux était utilisé mardi sur la plateforme officielle de change de la Banque du Liban, Sayrafa et il cote moins de 2.000 LL de moins que celui de 15.800 LL actuellement en vigueur sur le marché parallèle.
Selon le porte-parole du syndicat des propriétaires de stations-service, Georges Brax, ce tarif ouvre donc "une nouvelle phase de la levée des subventions", après une augmentation du taux utilisé pour ce mécanisme, de 1.500 LL au début de la crise à 3.900 en juin, 8.000 en août et 12.000 LL vendredi dernier. M. Brax a en outre déclaré, peu avant la publication des nouveaux prix par le ministère, que la tarification était attendue par les sociétés importatrices pour reprendre leurs livraisons d'essence sur le marché local, après une interruption réclamée par les douanes. En attendant, la majorité des stations du territoire restent fermées, faute de stock, ce qui provoque la colère des Libanais, qui ont notamment bloqué l'autoroute longeant le sérail de Tripoli (Nord).
Dénonçant ces fermetures, le ministre de l'Energie, Walid Fayad, a appelé les propriétaires des stations à rouvrir, menaçant de retirer leur licence. Il a également précisé que le réglage des pompes en fonction des nouveaux tarifs ne devrait pas les empêcher de fournir de l'essence aux automobilistes. Le ministre a enfin déploré la vente de ces produits qui se poursuit sur le marché noir dans certaines stations.
commentaires (4)
Une solution immédiate pour le problème technique des machines à essence ne pouvant pas contenir 5 chiffres, et en attendant une solution à ce problème, c'est de se limiter à remplir les 20 litres exactement dont on connaît le tarif officiel. Au lieu de fermer les stations bêtement..
Esber
18 h 57, le 22 septembre 2021