Bassil : Nous accorderons notre confiance au gouvernement à condition qu'il mette en œuvre les réformes

Le chef du Courant patriotique libre (CPL, aouniste), Gebran Bassil, a déclaré lundi, à la Chambre des députés, que son groupe parlementaire accorderait sa confiance au cabinet de Nagib Mikati, mais que celle-ci était conditionnée à "la mise en œuvre des réformes" attendues pour redresser le pays, et principalement sur cinq dossiers différents. 

M. Bassil a souligné qu'il accorderait sa confiance parce que le cabinet a été formé "conformément aux usages", dans le respect du principe de "partenariat" entre le chef de l'Etat, Michel Aoun, et le Premier ministre, et de l'équilibre entre les communautés. Il a toutefois souligné que cette confiance pourrait être ultérieurement retirée et que cela était conditionné à "la mise en œuvre des réformes nécessaires".

Le député de Batroun a précisé, à ce propos, que les priorités établies par son bloc sont divisées en cinq grands pôles, à savoir : le devenir des fonds des déposants, bloqués dans les banques depuis deux ans, la sécurité sociale, les réformes financières, l'enquête sur les explosions au port de Beyrouth et les élections législatives prévues au printemps prochain.

Il a énuméré, dans ces différents axes, les mesures que devrait, selon lui, prendre le cabinet, appelant notamment à ce que justice soit faite concernant les fonds transférés illégalement à l'étranger après le soulèvement du 17-Octobre 2019. "La majorité du Parlement continue de protéger des personnes ayant effectué des transferts à l'étranger, dont la plupart sont des responsables politiques, des députés, des anciens ministres, des propriétaires de banque et des personnes influentes au niveau financier et politique", a-t-il accusé, déplorant le "silence" des autorités face à cette question.

Ces accusations envers des membres du Parlement ont provoqué la colère du vice-président de la Chambre, Elie Ferzli, qui a appelé le chef du CPL à nommer les députés impliqués, sans quoi "il porte son accusation à l'encontre de tous les parlementaires". Le chef du législatif, Nabih Berry, est intervenu pour calmer cette altercation et a demandé à M. Bassil de lui fournir une liste avec les noms  des personnes concernées.