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Au procès Benalla, l'ancien chef de cabinet de Macron dit avoir été "trahi"


L'ex-chef de cabinet d'Emmanuel Macron Alexandre Benalla arrive au Tribunal, à Paris, le 13 septembre 2021. Photo Thomas COEX / AFP

L'ex-chef de cabinet d'Emmanuel Macron a été entendu jeudi au procès d'Alexandre Benalla, ancien proche collaborateur du président français, notamment soupçonné d'avoir falsifié une lettre à en-tête pour obtenir un passeport en 2018.

Ancien chargé de mission de la présidence, M. Benalla est jugé depuis lundi pour avoir brutalisé un couple et des manifestants en marge du cortège de la manifestation du 1er mai 2018, des faits dont la révélation avait provoqué une déflagration politique en juillet 2018.

Il doit aussi s'expliquer sur l'utilisation de deux passeports diplomatiques pour des voyages privés après son licenciement, et sur l'obtention en juin 2018 d'un autre passeport, de service cette fois, avec une lettre à en-tête de son supérieur que ce dernier assure n'avoir jamais vue.

Aujourd'hui directeur de cabinet adjoint du ministre de l'Intérieur français, François-Xavier Lauch s'est constitué partie civile (victime) au procès.

A la barre, la voix du jeune préfet se teinte d'ironie au fil des questions qui lui sont posées sur son ancien subordonné.

"Alexandre Benalla est arrivé à l'Elysée avec une expérience très différente de la mienne", démarre-t-il. "Moi, c'était une expérience administrative, préfectorale" et "Alexandre Benalla n'avait pas ces qualités-là, donc clairement, j'avais dans mon rôle de chef de service de lui faire partager cette expérience. Je suis pas sûr d'avoir totalement réussi".

- "Débrouillard, réactif"-

"Lui apportait autre chose, cette relation notamment avec l'équipe de campagne" et "il était extrêmement débrouillard, réactif, travaillant sans compter, donc c'était quelqu'un de très utile à la chefferie de cabinet", ajoute François-Xavier Lauch.

Il n'a jamais été informé de l'immersion en "observateur" d'Alexandre Benalla à la manifestation du 1er mai, assure-t-il.

Il n'a pas non plus décidé de la sanction de 15 jours infligée à son ex-collaborateur après la diffusion sur les réseaux sociaux d'une vidéo montrant ses agissements le 1er-Mai, où il passe pour un policier en civil.

"Je regrette profondément son comportement, j'ai eu le sentiment d'être trahi, on a tous eu le sentiment d'être trahis à la chefferie parce que notre seul but professionnel, c'est de servir la République, l'intérêt général, de faire les choses correctement", note-t-il.

Après cette suspension, "les appels ou les entretiens physiques ont été peu cordiaux", euphémise le préfet. Et sur les suites de cette sanction, les deux hommes s'opposent toujours franchement.

Pour François-Xavier Lauch, il est "très clair" que les missions d'Alexandre Benalla étaient alors restreintes aux événements se déroulant à l'intérieur du palais de l'Elysée.

Une simple volonté de "l'humilier", qui n'a jamais pris effet "dans la réalité", assure au contraire le prévenu. Ce dernier sera licencié après la révélation de l'affaire par le journal Le Monde, le 18 juillet 2018.

Aujourd'hui âgé de 30 ans et reconverti dans le privé, il est jugé jusqu'au 1er octobre, à sept mois du premier tour de la présidentielle. 

L'ex-chef de cabinet d'Emmanuel Macron a été entendu jeudi au procès d'Alexandre Benalla, ancien proche collaborateur du président français, notamment soupçonné d'avoir falsifié une lettre à en-tête pour obtenir un passeport en 2018.Ancien chargé de mission de la présidence, M. Benalla est jugé depuis lundi pour avoir brutalisé un couple et des manifestants en marge du cortège de...