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Politique - Liban

Le gouvernement Mikati entame la rédaction de sa déclaration ministérielle

Le PM promet que son gouvernement travaillera pour tous, même pour les partis qui ne lui accorderont pas leur confiance au Parlement.

Le gouvernement Mikati entame la rédaction de sa déclaration ministérielle

La photo traditionnelle du nouveau gouvernement de Nagib, Mikati, le 13 septembre au palais présidentiel de Baabda. Photo Dalati et Nohra

Le nouveau gouvernement de Nagib Mikati a tenu lundi matin son premier Conseil des ministres au palais de Baabda, sous la présidence du chef de l’État, Michel Aoun. Une réunion à l'issue de laquelle une commission chargée de rédiger la déclaration ministérielle sur la base de laquelle le cabinet sollicitera la confiance du Parlement a été formée. Elle est composée du Premier ministre, du vice-Premier ministre Saadé Chami, et des ministres de la Justice, de l'Energie, de la Culture,  de l'Intérieur, de l'Information, de l'Education, du Travail, de l'Agriculture et d'Etat pour le Développement administratif. La commission s'est réunie à 13h au Grand sérail et poursuivra son travail demain à 11h30.

Parler moins, travailler plus
Le Conseil des ministres, qui a été précédé par la photo-souvenir traditionnelle avec le président de la Chambre, Nabih Berry, s'est tenu après une brève réunion entre les trois présidents.
"Ce gouvernement est le quatrième sous mon mandat, après 13 mois pendant lesquels le cabinet sortant gérait les affaires courantes", a rappelé M. Aoun au cours de la réunion. "Durant cette période, la situation s'est détériorée sur les plans économique, monétaire, financier et social, et les conditions de vie ont régressé, atteignant des niveaux inédits (...) Nous ne devons pas perdre de temps car nous n'avons plus le luxe de tergiverser", a-t-il prévenu.
"Il faut trouver des solutions urgentes et lancer rapidement un chantier de travail, pour remettre le Liban sur la voie de sauvetage et du redressement. Le gouvernement doit travailler en tant qu'équipe unifiée pour exécuter ce programme de sauvetage. Nous faisons face à de grands obstacles, c'est pourquoi je vous recommande de parler moins et de travailler plus", a lancé le chef de l'Etat. "Le monde étranger et le pays comptent sur nous pour résoudre les crises qui se sont accumulées, et plus nous faisons preuve de sérieux plus les Etats amis et frères nous soutiendront", a-t-il estimé.

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"Les Libanais attendent que ce gouvernement trouve des solutions à leurs problèmes quotidiens et réponde à leurs ambitions en un avenir meilleur. (...) La priorité est à l'allègement de leurs souffrances", a insisté le chef de l'Etat. Se penchant sur la question de la déclaration ministérielle, il a souhaité que la commission chargée de la rédaction de cette déclaration inclue dans le document "les constantes nationales, le plan de sauvetage préparé par le gouvernement précédent, ainsi que les réformes prévues par l'initiative française".
M. Aoun a également insisté pour que "la tenue des élections législatives dans les délais prévus et la poursuite de l'enquête sur l'explosion au port de Beyrouth" figurent dans la déclaration ministérielle, tout comme "l'accélération de la lutte contre la corruption, la poursuite des négociations avec le Fonds monétaire international (FMI), la mise en place de la carte d'approvisionnement et la restructuration du secteur bancaire, de même que le retour chez eux des Syriens déplacés, la finalisation et l'application du plan pour le secteur électrique".

Un gouvernement pour "tous les Libanais"
Pour sa part, le Premier ministre a reconnu que "beaucoup de travail et de labeur" attendent son équipe. "Nous devons tous faire des sacrifices, le pays a besoin de mesures exceptionnelles", a-t-il plaidé. "Il est vrai que nous ne détenons pas de baguette magique, mais avec une volonté solide nous pouvons tous, en tant qu'équipe unie, donner à la population ce qu'elle attend de nous", a estimé M. Mikati.

Après avoir appelé, lui aussi, les ministres à réduire le nombre de leurs déclarations à la presse, il a fait savoir que son gouvernement allait travailler sur des solutions à la crise des carburants et des médicaments, "afin de mettre un terme à l'humiliation de la population". Il a ensuite promis que les ministres coordonneront leur action, en réponse aux craintes de blocage qui pourraient surgir du fait des rivalités politiques entre les différentes composantes du gouvernement. "Ce gouvernement travaillera pour tous les Libanais, pour ceux qui nous ont soutenus et même ceux qui ne nous ont pas soutenus, ceux qui nous accorderont leur confiance (au Parlement) dans les prochains jours et ceux qui ne le feront pas", a ajouté Nagib Mikati, dans une allusion au Courant patriotique libre de Gebran Bassil, gendre de M. Aoun, qui laisse planer le doute sur le fait d'accorder sa confiance au nouveau gouvernement.

Le gouvernement Mikati, né le vendredi 10 septembre après 13 mois de vacance gouvernementale, est le fruit d'un long processus politique marqué par des querelles politiciennes, notamment entre le camp du président de la République et les anciens Premiers ministres - outre M. Mikati lui-même, le leader du courant du Futur, Saad Hariri, Fouad Siniora et Tammam Salam. A l'instar de plusieurs autres protagonistes, ces figures de la communauté sunnite ont souvent accusé M. Aoun de convoiter le tiers de blocage au cabinet, pour des calculs politiques et présidentiels futurs.  Selon diverses sources, la naissance du cabinet a finalement été obtenue suite à d'intenses pressions internationales pour former une équipe capable de lancer le chantier de réformes structurelles exigées par les pays donateurs afin de débloquer les aides promises au Liban qui se bat dans une crise inédite depuis deux ans.

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Le Premier ministre a déjà eu une réunion informelle avec son équipe

Le cabinet Mikati, composé de 24 ministres dont une seule femme, devrait donc faire face à une série de défis, notamment la levée des subventions, notamment sur les carburants, prévue prochainement, alors que les Libanais attendent tous les jours devant les stations-service dans des files interminables pour obtenir quelques litres d'essence. A cela, s'ajoutent les pénuries de mazout et d'autres produits de première nécessité, tels que les médicaments et le matériel médical, qui paralysent le pays. Lundi, M. Mikati a dans ce contexte rappelé ses priorités : traiter les dossiers urgents et rétablir les ponts coupés avec les pays arabes.

Vendredi, peu après la naissance du gouvernement, il avait révélé à L'Orient-Le Jour avoir déjà élaboré un plan complet pour une sortie de crise, "fondé sur des études approfondies de la situation économique". Il a également déclaré avoir pris contact avec les donateurs internationaux et les organismes censés aider le Liban à remonter la pente, notamment le Fonds monétaire international, avec qui le gouvernement devrait négocier prochainement un plan de sauvetage. Le Premier ministre n’a toutefois donné de détails ni sur la teneur de ce plan si sur sa vision économique. Il s'était également engagé, depuis Baabda, à tenir les élections législatives (prévues le 8 mai 2022) en temps voulu, dans un clin-d’œil à la communauté internationale, notamment les Européens, qui insistent pour que les élections se tiennent à temps, afin de permettre aux Libanais, qui s'étaient soulevés contre la classe dirigeante en octobre 2019, de s'exprimer librement et dans un climat de démocratie. 

Le nouveau gouvernement de Nagib Mikati a tenu lundi matin son premier Conseil des ministres au palais de Baabda, sous la présidence du chef de l’État, Michel Aoun. Une réunion à l'issue de laquelle une commission chargée de rédiger la déclaration ministérielle sur la base de laquelle le cabinet sollicitera la confiance du Parlement a été formée. Elle est composée du Premier...

commentaires (3)

Vite vite le gouvernement travaille… chut..! Recueillez vous . Ne le dérangez pas. Vos histoires de nitrate , d’audit juri-criminel, de vols des caisses de l’Etat, du scandale des barges électrogènes turques, des résidus pétroliers…. Chut. Laissez le gouvernement travailler. Travailler à enterrer les dossiers de criminalité financière, de criminalité tout court. Ne le distrayez pas avec vos petites histoires. Mais quel zèle ! Le pays vous regarde et n’a d’yeux que pour vous…

LeRougeEtLeNoir

22 h 02, le 13 septembre 2021

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Commentaires (3)

  • Vite vite le gouvernement travaille… chut..! Recueillez vous . Ne le dérangez pas. Vos histoires de nitrate , d’audit juri-criminel, de vols des caisses de l’Etat, du scandale des barges électrogènes turques, des résidus pétroliers…. Chut. Laissez le gouvernement travailler. Travailler à enterrer les dossiers de criminalité financière, de criminalité tout court. Ne le distrayez pas avec vos petites histoires. Mais quel zèle ! Le pays vous regarde et n’a d’yeux que pour vous…

    LeRougeEtLeNoir

    22 h 02, le 13 septembre 2021

  • Notre Président ne veut plus perdre de temps... A-t-il oublié les 13 mois qu'il a fait perdre au pays pour ses prérogatives ?

    Esber

    15 h 27, le 13 septembre 2021

  • "Après avoir appelé, lui aussi, les ministres à réduire le nombre de leurs déclarations à la presse...". Il y en a au moins deux qui ont déjà raté une bonne occasion de se taire !

    Yves Prevost

    13 h 22, le 13 septembre 2021

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