Alors qu’on s’attendait à ce que les efforts menés par le directeur de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, en vue de débloquer la crise gouvernementale commencent à porter leurs fruits cette semaine, plusieurs obstacles semblent encore loin d’être surmontés. Pire, de nouvelles entraves auraient surgi. Cette situation (de déjà-vu) pousse certains observateurs à aller jusqu’à estimer que les compteurs sont remis à zéro.
De sources concordantes, on apprend ainsi que les tractations en cours portent surtout sur la confiance parlementaire que pourrait obtenir le cabinet de Nagib Mikati, notamment de la part du groupe du Liban fort, dont le Courant patriotique libre est la principale composante. Si les aounistes n’en finissent pas d’affirmer qu’ils ne souhaitent pas participer au prochain gouvernement, encore moins aux négociations visant à le mettre sur pied, on apprenait hier que Moustapha Solh, gendre du frère du Premier ministre désigné, Taha Mikati, poursuivait sa mission de bons offices entre le chef du gouvernement désigné et le leader du CPL, Gebran Bassil, en vue de résoudre ce problème.
Les efforts se poursuivent aussi pour aplanir l’obstacle du ministère de l’Économie, un portefeuille que Michel Aoun a accepté d’abandonner au profit du Premier ministre désigné. Mais une personnalité au courant des derniers développements croit savoir que la présidence voudrait avoir un droit de regard sur la personnalité à qui sera confiée ce ministère, qui devrait prendre part aux négociations avec le Fonds monétaire international, mais aussi sur celle qui prendra l’Intérieur et qui sera chargée d’organiser les législatives prévues en mai 2022.
Autre nœud à défaire, celui de la nomination d’un des deux ministres chrétiens flottants. Selon notre chroniqueur politique Mounir Rabih, une entente serait conclue autour d’un de ces deux postes. Abbas Ibrahim aurait présenté au président Aoun une liste de noms proposés par Nagib Mikati afin qu’il en choisisse deux. M. Aoun aurait choisi un nom qui ne relèverait d’aucun camp, mais a refusé de choisir le second de cette liste. À travers la nomination de ces ministres chrétiens, le camp présidentiel est accusé de chercher à s’assurer le tiers de blocage au sein du cabinet, ce que Nagib Mikati refuse catégoriquement. Hier, et dans une nouvelle tentative de se défendre de tout blocage du processus, le chef de l’État, Michel Aoun, a démenti, dans des propos relayés par le site web al-Intichar, toute volonté de détenir la minorité de blocage. M. Aoun a, en outre, affirmé qu’il avait « tout fait pour faciliter » la formation du gouvernement et que ses contacts ne se sont pas interrompus avec le chef du gouvernement désigné (…).
Les Finances… à nouveau ?
Dans le prolongement des prises de position du chef de l’État, Hikmat Dib, député CPL de Baabda, a ouvert le feu sur M. Mikati, l’accusant de retarder la naissance du gouvernement en attendant la levée des subventions, notamment sur les carburants, prévue prochainement. Dans une interview accordée hier à la chaîne al-Jadeed, M. Dib a déclaré : « Nous nous dirigeons vers une levée totale des subventions. Et c’est l’une des raisons du retard mis à former le cabinet, le Premier ministre désigné, Nagib Mikati, ne voulant pas assumer une décision si impopulaire », a-t-il lancé.
Le parlementaire est par ailleurs revenu sur la question de la nomination de Youssef Khalil, directeur du département des opérations financières à la Banque du Liban (appuyé par le chef du législatif, Nabih Berry), au portefeuille régalien des Finances. Selon lui, « M. Khalil n’est pas accepté parce qu’il est responsable des politiques bancaires et des ingénieries financières » adoptées depuis plusieurs années par le gouverneur de la Banque centrale, Riad Salamé, devenu persona non grata pour le chef de l’État. Hikmat Dib a par ailleurs évoqué le principe de la rotation des portefeuilles, estimant qu’il devrait s’appliquer à tout le monde. Il s’agit là d’une pique en direction de Nabih Berry qui avait réussi à faire barrage aux tentatives de Michel Aoun d’appliquer ce principe aux portefeuilles régaliens. Le leader d’Amal a ainsi réussi à garder entre ses mains les Finances, sauf que le bras de fer risque de reprendre de plus belle si l’on doit considérer les propos de Hikmat Dib comme une remise de cette question sur le tapis.
Ces blocages ont suscité la colère du chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt. S’adressant, sans les nommer, à M. Aoun et son camp, le leader druze a écrit sur son compte Twitter : « La meilleure solution, c’est que vous gouverniez, au lieu de cette scène de théâtre de concertations quotidiennes et ce flot d’analyses fatigantes dans les médias. Les talibans ont formé un gouvernement (en Afghanistan, mardi). Soyez comme eux (…) vous qui prétendez tout savoir, selon votre logique qui refuse tout pluralisme. »
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OLJ, VOUS AVEZ FAILLI A VOS OBLIGATIONS DE PUBLIER MA LIBRE EXPRESSION D,AUJOURD,HUI PLEINE DE VERITES SUR LA DIABOLIQUE TRINITE DU MAL QUI A DETRUIT LE PAYS. SOYEZ AU MOINS HONNETES ET PUBLIER CE MESSAGE.
LA LIBRE EXPRESSION
21 h 08, le 09 septembre 2021