Les boulangeries du Nord fermées à partir de mercredi, faute de mazout et de farine

Les boulangeries du Liban-Nord fermeront leurs portes à partir de mercredi jusqu'à nouvel ordre, faute de farine et de mazout pour assurer la production de pain, ont annoncé mardi les propriétaires de ces établissements. 

Dans un discours prononcé lors d'une réunion du syndicat des propriétaires de boulangeries du Nord, le syndicaliste Tarek el-Mir a déploré le fait que les autorités n'ont pris aucune mesure pour assurer la bonne distribution de la farine et du mazout dans la région. "Nous fermerons totalement jusqu'à ce que nous puissions obtenir ces matières premières", a-t-il dit. 

Le président de la municipalité de Tripoli, Riad Yamak, a toutefois appelé les habitants de sa ville à ne pas céder à la panique suite aux annonces du syndicat des boulangers, assurant que du mazout serait distribué mercredi, et que la distribution de farine se ferait conformément aux listes établies par le ministère de l'Economie. Il a invité les Tripolitains à "ne pas rester debout dans les files de l'humiliation devant les boulangeries". 

La farine et le mazout, normalement subventionnés à divers taux par la Banque du Liban (BDL), sont en pénurie dans le pays. Comme les autres produits subventionnés par la BDL, dont les réserves en devises sont tombées au plus bas, la farine n'échappe pas à la contrebande vers la Syrie ou au stockage, pour être revendue plus cher au marché noir. Le prix du pain a, lui, fortement augmenté au cours des derniers mois, avec la forte dépréciation de la livre libanaise et l'hyperinflation qui en a découlé, ainsi que la levée progressive des subventions sur les carburants et sur d'autres produits comme la levure, ce qui accroît le coût de la production et du transport. Les subventions sur les carburants pourraient être totalement supprimées "dans les prochains jours", ont indiqué mardi des parties prenantes de ce secteur.