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Politique - Gouvernement

De nouveau, on oscille entre optimisme prudent et pessimisme

Aucun obstacle n’aurait été levé, même si les parties tentent de distiller des espoirs pour l’heure infondés.

De nouveau, on oscille entre optimisme prudent et pessimisme

Nagib Mikati devarit se rendre demain à Baabda. Photo d’archives Dalati et Nohra

Le scénario se répète à une cadence devenue lassante. D’abord, la machine pour former un gouvernement se grippe après avoir buté de nouveau contre des obstacles et de nouvelles convoitises. Ensuite, les contacts internationaux sont réactivés et les parties de nouveau incitées à redémarrer le processus coûte que coûte, le Liban n’ayant pas d’autre option que le naufrage total sans un nouvel exécutif qui prendrait le taureau par les cornes.

C’est ainsi que l’on pourrait décrire les activités qui ont marqué le week-end écoulé au cours duquel deux contacts importants mais pas nécessairement efficaces ont eu lieu. D’abord l’entretien téléphonique entre le président iranien, Ibrahim Raïssi, et son homologue français, Emmanuel Macron, Téhéran ayant indiqué qu’il n’épargnerait « aucun effort » pour aider à la formation d’un gouvernement au Liban. Autre appel téléphonique notable, celui effectué à MM. Aoun et Mikati par la sous-secrétaire d’État américaine pour les Affaires politiques, l’ambassadrice Victoria Nuland (qui succède à David Hale à ce poste). Lors de son entretien avec le chef d’État français, le président iranien ultraconservateur a affirmé « le soutien de la République islamique à la formation d’un gouvernement fort au Liban, qui pourrait garantir et protéger les droits du peuple libanais », selon l’agence iranienne Fars. Autant de promesses qui pourraient s’avérer vaines. Le président iranien pourra-t-il faire plus ou autrement que son affidé, le Hezbollah, qui a affirmé à maintes reprises avoir déployé tous les efforts imaginables pour faire émerger un nouveau cabinet ?

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Quoi qu’il en soit, dans les milieux de Baabda, on doute qu’une intervention iranienne, dont les modalités restent à préciser, puisse changer la donne. D’autant que les Iraniens considèrent avoir confié au Hezbollah la gestion directe du dossier libanais selon ses propres intérêts et que c’est donc à lui qu’il revient d’intervenir, assure une source proche du palais présidentiel.

Accusé de chercher par moult acrobaties à briguer le tiers de blocage, un souhait que le Premier ministre désigné tente de contrer depuis des semaines, le président Michel Aoun s’en est vivement défendu la semaine dernière en renvoyant la balle dans le camp de Nagib Mikati. Ce dernier avait accusé les milieux de Baabda de chercher à entretenir un faux optimisme afin de « tromper l’opinion publique ».

Le tiers de blocage convoité par le camp aouniste serait en tous les cas l’unique obstacle qui bloquerait à ce jour toute progression, assure-t-on de sources proches de M. Mikati, le reste n’étant que littérature et détails insignifiants.

Pas encore de mouture complète

L’une des dernières entraves – à savoir qui doit briguer le portefeuille de l’Économie – aurait été résolue et le portefeuille consenti par le président à M. Mikati. Le Premier ministre souhaitait avoir une présence, par le biais de ce ministère, dans les pourparlers avec le Fonds monétaire international (FMI) qui devra réunir également les ministres des Affaires sociales, des Télécoms, des Finances et de l’Énergie.

L’accalmie observée au cours du week-end dernier a également pavé la voie à une reprise de la médiation du directeur de la Sûreté, Abbas Ibrahim, qui s’est rendu hier dans l’après-midi à Baabda après avoir pris contact avec M. Mikati pour tester de nouvelles formules auprès des protagonistes. Avant de se rendre compte que des blocages demeurent. Si, selon notre chroniqueur politique, Mounir Rabih, la question du ministère de l’Économie aurait été tranchée en faveur de M. Mikati, Baabda assure que les deux parties ne sont toujours pas tombées d’accord. Une source proche du président assure qu’il y a eu hier quelques modifications portant sur un changement de noms des ministrables souhaité par le Premier ministre désigné, ce qui a nécessité la permutation de deux portefeuilles, sans préciser lesquels. Seule certitude : nous sommes encore loin d’une mouture complète de vingt-quatre ministres qui contente à la fois Michel Aoun et Nagib Mikati.De même source, on reconnaît qu’effectivement les contacts internationaux auprès des parties concernées se sont intensifiés au cours des dernières 48 heures, notamment de la part de la France et des États-Unis qui ont réitéré ce qu’ils ne cessent de marteler depuis treize mois : la nécessité de mettre sur pied une équipe efficace et capable d’amorcer les réformes voulues.

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La sous-secrétaire d’État américaine pour les Affaires politiques, Victoria Nuland, a ainsi rappelé aux deux parties les priorités et la nécessité d’accélérer le processus pour faire émerger un gouvernement au plus tôt. Une position devenue presque routinière dans la mesure où aussi bien Washington que Paris n’ont cessé d’exercer des pressions pour parvenir à cet objectif. Pour l’heure, sans grand succès. Pourtant, confie une source occidentale informée, les deux parties ne cessent d’assurer à leurs interlocuteurs internationaux que le bout du tunnel est proche, le plus dur ayant été achevé. « Rien n’est encore sûr à ce stade. Ils disent aux Français et aux Américains ce qu’ils ont envie d’entendre », commente cette source, qui n’écarte toutefois pas la possibilité de voir les embûches prochainement levées.

Le scénario se répète à une cadence devenue lassante. D’abord, la machine pour former un gouvernement se grippe après avoir buté de nouveau contre des obstacles et de nouvelles convoitises. Ensuite, les contacts internationaux sont réactivés et les parties de nouveau incitées à redémarrer le processus coûte que coûte, le Liban n’ayant pas d’autre option que le naufrage total...

commentaires (11)

Qu’ils crèvent tous ensemble!!

Wow

21 h 28, le 07 septembre 2021

Tous les commentaires

Commentaires (11)

  • Qu’ils crèvent tous ensemble!!

    Wow

    21 h 28, le 07 septembre 2021

  • Qu’est ce qu’on attend pour engager une action de destitution du président Aoun. Si Bkerke s’y oppose, je fais rayer dès demain la mention maronite sur mon extrait d’Etat Civil

    Lecteur excédé par la censure

    20 h 06, le 07 septembre 2021

  • A défaut de changer ces nouvelles toujours les mêmes, on pourrait déjà essayer de changer de photo : il doit bien y en avoir au moins une autre dans vos archives!

    Politiquement incorrect(e)

    18 h 27, le 07 septembre 2021

  • répétition journalière de la même litanie, malheureusement aucune vraie information à tirer de cet article et de bien d'autres pas de votre faute bien sûr madame Jalkh, vous et vos collègues faites de votre mieux pour nous informer. mais je pense qu'il y aurait bien mieux à faire en arrêtant de parler de ces personnes tant qu'ils n'ont rien d'intéressant à apporter aux problèmes vitaux des libanais. en attendant, vous aurez encore plus de pages à remplir pour relater ce que les libanais endurent au jour le jour et offrir votre une à tous ces volontaires et activistes qui ne ménagent pas leur énergie pour tenter de réparer l'immense chaos créé par tous ces criminels incompétents.

    N.A.

    16 h 08, le 07 septembre 2021

  • Que les États Unis et la France nous épargnent leurs efforts et donnent le feu vert à l’opposition pour en découdre. Ils savent pertinemment que ces vendus iront jusqu’au bout pour détruire le pays et persistent à nous faire croire qu’ils exercent une pression qui s’avère en fait un dialogue vide de sens avec des gens qui ne connaissent que le langage de la force et pour ce faire se sentent inébranlables puisqu’ils règnent en maître avec leurs armes et leurs milices pour détruire leur pays aidés par des collaborateurs de la honte. Aoun, CPL, et Berry ne lâcheront le morceau que si une autre force se montre capable de les déloger plus vite qu’ils ne se sont accaparés de ce pays. Ce bras de fer est inéquitable et un équilibre de force doit voir le jour pour nous sortir de cet enfer pour qu’enfin ils comprennent que ce pays n’est pas une écurie et que seul le peuple a le droit de décider de son sort. Un nettoyage en profondeur devrait avoir lieu avant que la situation ne devienne incontrôlable. Ces pays ont les moyens de réduire ces gens au silence mais tardent à les utiliser et le peuple ne sait toujours pas pour quelle raison.

    Sissi zayyat

    11 h 35, le 07 septembre 2021

  • Les deux, aoun et mikati, sont en train de nous faire la démonstration de leur machiavélisme permanent … d’un coté un premier ministre, qui tout en sachant que sa mission étant vouée à l’échec et que tôt ou tard il est appelé à démissionner et de l’autre un président qui dissimule ses défauts et cherche à laisser paraître posséder des vertus qu’il n’a jamais possédées… drôle de fin de règne pour un président qui avait hérité d’un pays malade pour laisser un véritable champ de ruine

    C…

    10 h 40, le 07 septembre 2021

  • Monsieur Aoun a bloqué la présidentielle plus de deux ans pour être élu président et ainsi arriver à son but ultime. A présent, il bloque la formation du gouvernement depuis plus de 1 an afin de garantir l’avenir politique de son gendre. Peu importe que le pays soit réduit en cendres et que la population crève, l’important est que l’ego de monsieur Aoun soit satisfait

    Lecteur excédé par la censure

    10 h 10, le 07 septembre 2021

  • NOUS SOMMES PRIS AU PIEGE PAR UN MONSTRE ! LE CRI DESESPERE D'UN AMI QUI REFUSE D'ENTRER DANS UNE DISCUSSION QUELCONQUE SUR L"ETAT DE LA NATION".

    Gaby SIOUFI

    09 h 01, le 07 septembre 2021

  • ON A BEAUCOUP DE CHANSE D'ÊTRE INFORMÉ CORRECTEMENT À CE POINT. GRACE À MADAME JEANINE JALKH ET SES NOMBREUSES SOURCES. ELLE A DÉPASSÉ SA COLLÈGUE....

    Gebran Eid

    08 h 26, le 07 septembre 2021

  • Puisque Aoun et Mikati se plaisent tellement dans le tunnel...qu'ils y restent et nous fichent enfin la paix ! Nous le peuple, au grand jour, saurons trouver d'autres personnes respectables, honnêtes et capables pour diriger notre pays ! - Irène Saïd

    Irene Said

    07 h 36, le 07 septembre 2021

  • "aussi bien Washington que Paris n’ont cessé d’exercer des pressions". Ces pressions ne doivent pas être bien fortes puisque voilà plus d'un an qu'elles sont sans effet.

    Yves Prevost

    07 h 01, le 07 septembre 2021

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