Audi : L'image du Liban aux yeux de la communauté internationale doit changer

Le métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth, Mgr Elias Audi, a plaidé dimanche pour que l'image du Liban change aux yeux de la communauté internationale, qui réclame la formation d'un gouvernement et des réformes sérieuses pour aider le pays à sortir de la grave crise qui le frappe depuis deux ans.

"Tout ce que le monde demande pour nous aider est un gouvernement capable de réaliser des réformes nécessaires qui paveront la voie aux aides internationales, afin de sauver le Liban de l'effondrement", a affirmé le prélat dans son homélie dominicale.

"Le gouvernement ne verra-t-il le jour que sur les lambeaux des Libanais tombés lors d'incidents par ci et par là ?", s'est demandé le dignitaire orthodoxe, alors que la situation sécuritaire dans le pays ne cesse de se détériorer. "Si l'explosion au port n'a pas secoué les consciences, y a-t-il encore de l'espoir ?", a-t-il dit, en référence au drame qui a dévasté le port de Beyrouth et une partie de la capitale le 4 août 2020, tuant plus de 200 personnes et en blessant 6.500 autres. L'enquête piétine depuis un an, en raison des ingérences politiques, plusieurs responsables étant poursuivis par le juge d'instruction.

"Il faut changer l'image du Liban aux yeux de la communauté internationale. Si nous ne nous aidons pas, comment pouvons-nous demander l'aide des autres ?", a conclu Mgr Audi. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, rappelle-t-on, avait interpellé il y a quelques mois la classe dirigeante libanaise en lançant : "Aidez-nous à vous aider, bon sang !".

Le Liban, en proie à une grave crise socio-économique, reste sans gouvernement depuis l'explosion du port, qui a poussé l'équipe du Premier ministre Hassane Diab à démissionner. Actuellement, les tractions entre le chef de l'État, Michel Aoun, et le Premier ministre, Nagib Mikati, désigné le 26 juillet, semblent toujours parsemées d'embûches, la querelle portant entre autres sur l'attribution de certains portefeuilles juteux, ainsi que la volonté présumée de la présidence de détenir le tiers de blocage malgré ses démentis. Entre-temps, la crise socio-économique et financière continue de s'aggraver, le pays souffrant d'une série de pénuries, notamment en médicaments, carburants et produits alimentaires qui paralysent des secteurs vitaux et plongent la population dans des conditions de vie déplorables.

Mgr Audi, ainsi que le patriarche maronite, Béchara Raï, appellent chaque semaine les dirigeants politiques à former un gouvernement et à entamer le chantier de réformes nécessaires pour sortir le pays de la crise.