Alors que la formation d'un nouveau gouvernement au Liban semble à nouveau compromise après un échange d'accusations de blocage entre le chef de l'État Michel Aoun et le Premier ministre désigné Nagib Mikati, ce dernier a souligné que sa récusation "demeure une option valable", rappelant une fois de plus que le délai qu'il s'est donné pour mener sa mission "n'est pas indéfiniment ouvert".
"Je n'ai pas fixé de délai pour former le gouvernement, mais il est sûr que ce délai n'est pas indéfiniment ouvert", a affirmé M. Mikati dans un entretien sur la chaîne saoudienne al-Arabiya. Il a souligné que "la récusation demeure une option valable". "Les entraves sont normales jusque-là", a-t-il cependant estimé, assurant qu'il "ne prêtera pas attention aux disputes". "Ce qui est important pour moi, c'est la formation d'un gouvernement et la réduction des conflits", a-t-il ajouté. Nagib Mikati a enfin exprimé son souhait de vouloir établir "une coopération constructive, loin des conditions et des méthodes désormais connues", critiquant ainsi implicitement une nouvelle fois Michel Aoun.
Jeudi, MM. Aoun et Mikati avaient échangé par communiqués interposés des accusations acerbes, mettant un terme à l'optimisme distillé dans les milieux de la présidence de la République, lesquelles laissaient espérer la formation d'un gouvernement cette semaine, alors que le pays reste sans cabinet actif depuis plus d'un an déjà.
Le cabinet de Hassane Diab avait démissionné 10 août 2020, six jours après la gigantesque explosion meurtrière au port de Beyrouth. Il gère depuis les affaires courantes, faute d'un nouveau gouvernement. Après l'échec de Moustapha Adib et Saad Hariri - qui s'était récusé en juillet dernier au bout de neuf mois de tractations - Nagib Mikati a pris la relève le 26 juillet après avoir été nommé par le Parlement. Au vu du blocage dans lequel se noie le processus, le directeur de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim, déploie actuellement ses bons offices entre les protagonistes mais cette médiation semble également avoir débouché sur un échec.
La querelle entre MM. Aoun et Mikati porte notamment sur l'attribution de quelques portefeuilles jugés juteux qui pourraient jouer un rôle crucial dans la prochaine phase, ainsi que la volonté de détenir le tiers de blocage dont la présidence et son camp sont accusés, bien qu'ils démentent cette éventualité.
commentaires (7)
J’ai lu dans l’OLJ du 1er septembre les deux déclarations de Michel Aoun et Nabih Berri disant que le Gouvernement serait formé avant la fin de la semaine. Nous sommes aujourd’hui à la fin de la semaine. Que deviennent les promesses de ces deux édiles de notre République tampinambourienne ?
Un Libanais
19 h 15, le 03 septembre 2021