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Lifestyle - On a testé...

Le Liban vu d’en haut à bord d’un hélicoptère de l’armée

L’armée libanaise propose des balades en hélicoptère aux civils. Une échappatoire de 15 minutes qui offre, depuis les nuages, une vue rare sur les paysages libanais.

Le Liban vu d’en haut à bord d’un hélicoptère de l’armée

Kfaraabida vu d’en haut. Photo João Sousa

Il n’y a peut-être que vues du ciel que les beautés du Liban peuvent désormais vraiment s’apprécier, à des centaines de mètres d’altitude du lourd quotidien imposé aux Libanais depuis des mois. Une échappatoire possible grâce au projet « Le Liban vu d’en haut », lancé à destination des civils par l’armée libanaise en juillet dernier. La balade touristique, pour trois personnes maximum, à bord de l’hélicoptère militaire Raven, un modèle utilisé par l’armée pour ses entraînements, commence, au choix, de la base militaire de Amchit (Nord) ou de Rayak (Est). Le premier circuit offre une vue imprenable sur la côte nord, et les villes historiques de Batroun et Jbeil, tandis que le second survole la plaine de la Békaa et la ville de Zahlé.

À l’intérieur de l’hélicoptère utilisé par l’armée dans le cadre du programme « Le Liban vu d’en haut ». Photo João Sousa

Dans un Liban en déliquescence, le programme vise à renflouer un peu les caisses de l’armée, elle aussi durement touchée par la violente crise économique que traverse le pays. En juin dernier, le commandant en chef de l’armée libanaise, le général Joseph Aoun, avertissait du risque d’un effondrement de la troupe devant les difficultés de paiement des salaires, qui s’élèvent désormais à moins de 65 dollars au marché noir pour un soldat de base, et de maintenance de l’équipement. Dans la foulée, une vingtaine de pays s’était engagés à fournir une aide humanitaire à l’armée libanaise lors d’une conférence internationale organisée par la France. « Nous faisons face à une guerre économique », confirme le lieutenant Jean Mouawad, précisant que le projet « Le Liban vu d’en haut » vise à couvrir environ 2 pour mille du budget militaire. « Cela permet à la fois d’encourager le tourisme interne, tout en aidant à la maintenance de la base aérienne et des aéronefs », continue-t-il. Le lieutenant assure toutefois que la marge réalisée reste minimum, sans détailler le coût d’un trajet pour l’armée.L’idée a en tout cas fait mouche dès son lancement, et début juillet, le programme fonctionnait déjà à plein régime, avec cinq vols quotidiens en semaine et jusqu’à 10 le week-end. « Nous sommes les premiers surpris par l’ampleur de ce succès. Nous envisageons ainsi d’ajouter d’autres localisations à Beiteddine, Bcharré ou aux Cèdres », continue-t-il.

La citadelle de Jbeil. Photo João Sousa

Mais à 150 dollars les 15 minutes de vol, cette parenthèse aérienne s’adresse essentiellement aux Libanais de la diaspora ou à la poignée de privilégiés qui touchent en précieux « fresh ». C’est d’ailleurs le cas de tous les participants croisés à la base de Amchit. Venus en famille ou entre amis, débarqués du Golfe ou des États-Unis, ces expats souhaitent allier l’utile à l’agréable, à l’image de Nahed, fraîchement débarqué de Dubaï, rencontré lors du briefing de sécurité et qui affirme vouloir « soutenir l’armée nationale », tout en s’offrant une expérience originale. Sous une tente adjacente à la piste, le jeune homme et ses deux amis écoutent attentivement les instructions d’un militaire qui fait passer sur un écran derrière lui le clip des consignes de sécurité, en anglais et en arabe, sur fond de musique entraînante. Les passagers sont ensuite escortés un à un jusqu’à l’hélicoptère, casque-micro vissé sur les oreilles, contre le bruit assourdissant des hélices, et masque couvrant le bas du visage, Covid oblige.Depuis les nuages, le panorama offre une rare vue sur la Méditerranée et la côte : dans un premier temps, villas luxueuses et constructions se succèdent dans une anarchie urbaine tout libanaise, jusqu’au survol de Jbeil, qui dévoile ses charmes de cité antique, révélant son vieux port et sa citadelle. Sur le chemin du retour, l’hélicoptère passe au-dessus de Batroun, d’où l’on peut contempler le vieux souk, le port et l’impressionnant mur phénicien surplombé par la cathédrale Saint-Étienne. Au sol, le tarmac ne désemplit pas, un autre trio, enfant, père et grand-père, attend son baptême aérien. L’hélicoptère atterrit : c’est la fin de la parenthèse aérienne, il va falloir désormais trouver de l’essence pour rentrer à Beyrouth.

Il n’y a peut-être que vues du ciel que les beautés du Liban peuvent désormais vraiment s’apprécier, à des centaines de mètres d’altitude du lourd quotidien imposé aux Libanais depuis des mois. Une échappatoire possible grâce au projet « Le Liban vu d’en haut », lancé à destination des civils par l’armée libanaise en juillet dernier. La balade touristique, pour...

commentaires (4)

Il est bon de trépasser au Liban... La vue est bien meilleure que ce qu'on voit à ras-de-sol...

Wlek Sanferlou

23 h 17, le 01 septembre 2021

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Commentaires (4)

  • Il est bon de trépasser au Liban... La vue est bien meilleure que ce qu'on voit à ras-de-sol...

    Wlek Sanferlou

    23 h 17, le 01 septembre 2021

  • bonjour, où peut on voir ces images?

    AJGG84

    14 h 41, le 01 septembre 2021

  • J'aimerais bien survoler le sud du pays il paraît que c'est magnifique, mais on peut pas a cause du Hezbollah

    camel

    12 h 52, le 01 septembre 2021

  • Qu’en est-I’ll de tyr , saida et merjeyoun?

    Nour Georges

    07 h 20, le 01 septembre 2021

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