
Pénurie d’essence, levée des subventions sur les prix en livres libanaises et dépréciation de la monnaie nationale dans un Liban en crise depuis deux ans ont fait exploser le coût du transport terrestre pour les particuliers, comme l’a relevé l’institut de recherche libanais Information International. Dans un rapport relayé lundi par l’Agence nationale d’information, l’institut estime que se déplacer au Liban dans une voiture individuelle coûte désormais, en moyenne, 1 311 livres par kilomètre aux automobilistes.
Selon l’institut que nous avons contacté, ce montant est en forte hausse par rapport aux niveaux d’avant la crise, dont les effets ont commencé à apparaître il y a deux ans et même par rapport à ceux enregistrés au cours de cette année. Une source au sein de l’institut estime que ce coût a été multiplié par au moins 2,5 par rapport à l’époque où les 20 litres d’essence étaient vendus aux environs de 26 000 livres vers fin 2020, sans détailler la méthodologie utilisée pour ce calcul. Pour son calcul, Information International avait adopté la tarification de 128 200 livres pour les 20 litres d’essence ordinaire (95 octane), en vigueur jusqu’en début de semaine.
L’institut a décomposé le coût par kilomètre calculé pour les véhicules individuels de manière à mettre en exergue les différents frais qui entrent en ligne de compte. Sur les 1 311 livres, 754 sont liés à la facture d’essence (57,5 %) ; contre 173 livres pour les pneus (13,2 %) ; 110 livres pour les frais d’assurances auto obligatoire et au tiers inclus (8,4 %) ; 100 livres pour l’huile et filtres de moteur (7,6 %) ; 70 livres pour les freins (5,3 %) ; 43 livres pour la batterie (3,3 %) ; 20 livres pour l’huile de boîte de vitesses (1,5 %) ; 14 livres pour les bougies (1,1 %) ; 11 livres pour 6 lavages par an (0,9 %), 9 livres pour les frais de mécanique (0,7 %) et 7 livres pour les essuie-glaces (0,5 %).
Tous ces frais n’ont toutefois pas augmenté au même rythme que celui de la dépréciation de la livre, celle-ci s’échangeant sur le marché parallèle au taux d’environ 19 000 livres pour un dollar. En vigueur depuis les années 1990, la parité officielle de 1 507,5 livres pour un dollar n’existe presque plus que sur le papier. Le fait que les prix de l’essence n’aient commencé à augmenter de façon significative qu’à partir de cette année est principalement lié au fait que les autorités ont commencé à préparer la levée des mécanismes de subvention mis en place unilatéralement par la Banque du Liban (BDL) depuis octobre 2019 en augmentant les prix à une cadence plus soutenue et de manière finalement assez opaque.
De fait, certains de ces frais sont sous-estimés, à l’image de ceux des carburants (désormais vendus au taux de 8 000 livres pour un dollar), d’assurance (facturés selon différents taux) et de mécanique (toujours payés au taux officiel de 1 507,5 livres pour un dollar).
Baisse du prix de l’essence
Suite à la décomposition réalisée par Information International, les prix des carburants ont majoritairement baissé, après la hausse fulgurante de la semaine passée du fait de la levée partielle des subventions par la Banque du Liban (BDL). Entre-temps, les files d’attente devant les stations-service restent aussi longues que les semaines précédentes, et de nouvelles scènes chaotiques sont régulièrement signalées un peu partout dans un pays qui poursuit sa descente aux enfers depuis déjà deux ans.
Selon les nouveaux tarifs, le prix des vingt litres d’essence à 95 octane est passé de 128 200 à 126 600 livres, et celui à 98 octane (quasi introuvable au Liban) coûte désormais 130 800 livres. Le mazout, lui, se vendait mardi à 98 100 livres, son prix ayant baissé de 700 livres. Le prix de la bonbonne de gaz, seul carburant à avoir renchéri, passe de 90 600 à 91 400 livres.
De son coté, le porte-parole du syndicat des propriétaires de station-service, Georges Brax, a indiqué hier à la presse que les longues files d’attente diminuaient, mais que la crise allait toutefois persister en raison du stockage, des « commerçants d’essence » et de la revente de ce carburant sur le marché noir à des prix biens supérieurs à ceux officiels. Il a aussi réitéré son appel à une levée totale des subventions, tout en demandant la mise en place de la carte d’approvisionnement, supposée subvenir aux besoins de base de la frange la plus pauvre de la population. Une carte dont la mise en place se fait toujours attendre.
YAANI tous ces chiffres seraient bien fondes peut etre, mais se baser sur une consommation -MOYENNE- de 170 litres d'essence aux 20 litres ? ca s'appelle une heresie monumentale. sans qu'on ne se fache, d'ou a t on "sorti" ce chiffre plait il ? a t on omis de prendre en consideration les embouteillages quotidiens ? les centaines de milliers de 4x4 et autres berlines avaleurs d'essence ?
10 h 24, le 01 septembre 2021