La Fédération des syndicats des ouvriers des offices autonomes et des établissements publics a annoncé la suspension de sa grève entamée mardi dernier pour réclamer une majoration du salaire minimum et un alignement des salaires sur le taux de change de la livre libanaise contre le dollar sur le marché parallèle, tandis que le Liban s'enfonce davantage dans la crise qui provoque une paupérisation accélérée. La Fédération a appelé tous ses membres à reprendre le travail à partir de mardi matin.
Cette décision intervient suite à des réunions et contacts entre la centrale syndicale et les responsables concernés, notamment le Premier ministre désigné, Hassane Diab, et le ministre sortant des Finances, Ghazi Wazni, qui a permis un réajustement des indemnités de transport accordées aux fonctionnaires, de 8 000 livres libanaises à 24 000 livres pour chaque jour de travail effectif. Le syndicat a par ailleurs annoncé avoir accordé un délai aux autorités afin qu'elles étudient l'inclusion des familles des employés des offices indépendants et des établissements publics dans les listes de bénéficiaires d'aides sociales mensuelles.
La crise au Liban, débutée à l'automne 2019 et exacerbée par l'inaction des dirigeants et la pandémie de coronavirus, est l'une des pires dans le monde depuis 1850, selon la Banque mondiale. Elle est marquée par une hyperinflation et une dépréciation rapide de la monnaie nationale, de graves pénuries d'électricité, de carburant et de médicaments ainsi que de certains aliments. Cet effondrement, qui impacte le fonctionnement de toutes les institutions du pays, a poussé 78% de la population sous le seuil de pauvreté, selon des chiffres de l'ONU.
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