Cent trente-deux boîtes de seringues destinées au traitement contre le cancer ont été retrouvées vendredi dans un entrepôt à Aïn el-Mreissé appartenant à l'ex-président de l'ordre des pharmaciens Rabih Hassouna, a confirmé à L'Orient-Le Jour une source au sein du ministère de la Santé. Cette découverte faisait suite à une perquisition effectuée par l'armée libanaise en vue de lutter contre le stockage illégal de médicaments. La saisie surprise a provoqué un tollé sur les réseaux sociaux, alors que le Liban connaît des pénuries massives et que des patients cancéreux ne peuvent plus se faire traiter par chimiothérapie, faute de produits disponibles.
Dans un communiqué, l'armée libanaise s’est contentée d’annoncer avoir saisi "de grandes quantités de médicaments stockés dans un entrepôt à Aïn el-Mreissé pour être vendus au marché noir, pour la plupart des traitements contre le cancer dont certains sont périmés". Les saisies ont été remises au ministère de la Santé. L'armée ne mentionne toutefois pas Rabih Hassouna. Ce dernier s'était porté candidat aux législatives de 2018 sur la liste du Courant du Futur de l'ex-Premier ministre Saad Hariri.
"Assassin"
"Cent trente-deux boîtes de seringues destinées au traitement contre le cancer ont été retrouvées dans l'entrepôt de la société Macromed, propriété de l'ex-président de l'ordre des pharmaciens Rabih Hassouna", rapporte pour sa part le média Megaphone sur Twitter. "Malheureusement, la plupart de ces médicaments étaient périmés, à cause de la cupidité, du mépris et de l'avidité du syndicaliste pour doubler les profits de son monopole", dénonce-t-il, accompagnant son tweet d'une photo du syndicaliste en question surmonté de la mention "Accapareur de traitements anti-cancéreux : assassin". "On ignore si le ministre sortant de la Santé Hamad Hassan va le laisser filer, comme il l'a déjà fait auparavant pour d'autres accapareurs de médicaments", se demande Megaphone.
Alors que le secteur sanitaire au Liban est en pleine crise en raison des pénuries en série, ce sont les traitements contre le cancer qui manquent depuis plusieurs jours, empêchant l'administration de chimiothérapies et mettant en danger la vie de plusieurs centaines de patients. Des dizaines de personnes se sont mobilisées jeudi à Beyrouth pour réclamer l'obtention des médicaments nécessaires au traitement des malades. Les patients lancent régulièrement des cris d'alarme afin de se procurer les produits dont ils ont besoin et pouvoir recevoir le traitement nécessaire. De nombreux professionnels de santé, syndicalistes et activistes appellent régulièrement les autorités à intervenir afin de freiner l'effondrement du secteur sanitaire, mais aucune solution n'a encore été mise en place.
Les pénuries de médicaments et de carburants, pourtant subventionnés par la Banque du Liban qui peine à assurer les fonds nécessaires, sont le fruit de la contrebande vers la Syrie et du stockage illégal par des entreprises ou des particuliers dans le but de faire des profits au moment de la levée des subventions et de la hausse conséquente des prix.
commentaires (12)
Ces ASSASSINS doivent être traduits en JUSTICE c'est pas possible de voir des gens comme ca ,aller jusqu'à jouer avec la vie des autres qu'attent la justice pour donner l'exemple
Derwiche Ghaleb
12 h 49, le 29 août 2021