Les États-Unis maintiennent le flou quant à la politique qu’ils adopteront si le Liban réceptionnait le carburant iranien importé par le Hezbollah.
Réagissant à la décision du Hezbollah d’importer du carburant d’Iran vers le Liban en crise et qui connaît de graves pénuries, le porte-parole du département d’État américain, Ned Price, s’est contenté lundi de rappeler que les sanctions imposées à Téhéran tiennent toujours. Ce qui, pratiquement, ferait peser la menace de sanctions américaines contre le pays en cas d’importation de carburant iranien.
Interrogé par la presse au sujet des déclarations du secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah, qui avait affirmé qu’un navire chargé de fuel en provenance d’Iran voguait vers le Liban et que d’autres suivront, Ned Price s’est contenté de rappeler que « toutes les sanctions imposées à l’Iran sont toujours en place, qu’il s’agisse de pétrole ou de fuel ». « Rien n’a changé », a-t-il souligné.
Le chef du Hezbollah avait annoncé dimanche qu’un second tanker chargé de carburant en provenance d’Iran devrait appareiller dans les prochains jours pour le Liban. L’annonce intervenait trois jours après celle concernant le départ d’un premier bateau similaire qui avait provoqué une polémique dans le pays.
L’initiative de Hassan Nasrallah doit servir, telle qu’il l’a expliquée, à contribuer à régler les graves pénuries de carburants qui paralysent tous les secteurs et qui sont aggravées par le stockage illégal de ces matières et la contrebande vers la Syrie. Quelques heures après le discours du leader chiite jeudi dernier, l’ambassadrice des États-Unis Dorothy Shea avait informé le président Michel Aoun que l’administration américaine avait approuvé un projet qui permettrait d’approvisionner le Liban en électricité, notamment via la Syrie.
Pour l’heure, Washington se garde donc de fournir le moindre détail sur la conduite qu’il envisage de tenir au cas où le Liban accepterait le fuel iranien, d’autant que les autorités politiques libanaises se sont abstenues de tout commentaire concernant l’initiative du Hezbollah. Seules les autorités administratives, sollicitées par les médias, y ont réagi, mais seulement pour expliquer la procédure censée être suivie pour l’importation de fuel.
Les États-Unis continuent de soutenir que leur priorité reste d’empêcher que la population ne sombre davantage dans la pire crise socio-humanitaire à laquelle le pays a été confronté. « En général, le gouvernement américain soutient les efforts visant à trouver des solutions énergétiques créatives, transparentes et durables permettant de remédier aux graves pénuries d’énergie et de carburant au Liban », soutient ainsi une source du département d’État en s’inquiétant de ce que « le manque de carburant et d’électricité menace désormais la fourniture de services essentiels, tels que les soins de santé et l’eau ».
De même source, on insiste ainsi sur le fait que ces problèmes devraient être réglés à travers un gouvernement en exercice et on presse pour la formation d’un nouveau cabinet : « Nous sommes impatients de travailler avec un gouvernement qui soit à la fois engagé et disposé à mettre en œuvre des réformes économiques structurelles pour régler les problèmes excessivement graves auxquels le pays est confronté, notamment la pénurie de carburant et les pannes d’électricité chroniques. »
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Il y a des moments où le silence fait plus d’effet que les aboiements. Espérons que le silence des américains soit la fin de leur apnée avant leur grande inspiration pour souffler en expirant tous ces petits pions qui se prennent pour des grands stratèges hors de la scène politique et de la région une fois pour toute. Leur silence ne peut être que stratégique pour connaître le fond de la pensée quand au rôle que veulent jouer dans la région l’Iran et de ses mercenaires et ainsi les prendre la main dans le sac pour justifier les représailles qu’ils leur feront subir. Et si ça n’est pas le cas c’est du moins notre vœu le plus cher. A bon entendeur salut.
Sissi zayyat
16 h 07, le 25 août 2021