Les transporteurs routiers donnent une semaine au gouvernement pour appliquer ses engagements à leur égard

Le président de la Fédération des syndicats des transporteurs routiers, Bassam Tleiss, a donné lundi une semaine au gouvernement sortant de Hassane Diab pour appliquer l'accord intervenu avec les transporteurs, faute de quoi, a-t-il averti, le prix des transports publics connaitrait une hausse vertigineuse  suite à la hausse de plus de 70% des prix de l'essence hier et la levée attendue des subventions sur le carburant.

Le Liban était quasiment à l'arrêt lundi en raison de la crise de l’essence : les principales routes menant à Beyrouth ont été bloquées en matinée par des protestataires en colère avant d’être rouvertes, alors que des files interminables s’allongent devant les stations-service qui pour la plupart ne livrent pas d’essence. 

"Nous ne bloquerons pas les routes", a promis M. Tleiss au terme d'une réunion au siège de la Confédération générale du Travail au Liban (CGTL). "Le pays, ses institutions et ses usines vont fermer car les salaires des employés ne suffiront pas pour payer les transports", a-t-il mis en garde, appelant à des mesures spéciales pour garantir la survie des transports routiers. 

"Je demande aux chauffeurs routiers de supporter ce fardeau encore une semaine, pour que M. Diab puisse mettre en œuvre l'accord conclu avec les transporteurs. A défaut, nous publierons un nouveau tarif des transports publics, qui pourra s'élever jusqu'à 25.000 L.L.", a averti le syndicaliste. "Le gouvernement assumera la responsabilité de ce qui arrivera. L'Etat est responsable de l'humiliation de son peuple", a-t-il affirmé. 

Le Premier ministre libanais sortant Hassane Diab avait promis début juillet des aides pour les transporteurs routiers. Concrètement, cette aide consiste en trois volets. Un premier qui les inclurait parmi les catégories bénéficiaires de la carte d’approvisionnement à l'adresse des familles défavorisées, avec un montant mensuel moyen qui variera entre 93,3 et 126 dollars par mois. Aucune mention n’a été obtenue sur les sources de financement. Deuxièmement, les conducteurs sont supposés recevoir chacun une aide de 500 000 livres libanaises par mois, pour payer l’entretien des véhicules, des frais qui deviennent hors de prix vu la dépréciation de la livre. Enfin, ces transporteurs devraient aussi bénéficier de prix spéciaux pour acheter leur carburant.