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Pour Raïssi, les priorités sont la lutte anticovid et l'économie



Pour Raïssi, les priorités sont la lutte anticovid et l'économie

Le président de l'Iran, Ebrahim Raïssi, à Téhéran le 18 juin 2021. Photo AFP/Atta Kenare

La lutte contre l'épidémie de Covid-19 et le redressement de l'économie seront les priorités du nouveau gouvernement iranien, a annoncé samedi le président de la République islamique, Ebrahim Raïssi, en présentant son cabinet aux députés.

L'Iran fait face à une crise économique violente depuis que l'ex-président des Etats-Unis, Donald Trump, a rétabli en 2018 un arsenal de sanctions américaines contre Téhéran.

La crise est amplifiée par l'épidémie de coronavirus frappant de plein fouet le pays, qui peine à endiguer ce que les autorités présentent comme une "cinquième vague" de la maladie, alimentée par le variant Delta, particulièrement contagieux. "La priorité première du gouvernement est la maîtrise du coronavirus, l'amélioration de la situation sanitaire et la vaccination à grande échelle", a déclaré le président ultraconservateur. M. Raïssi a succédé début août au modéré Hassan Rohani. "L'économie et les conditions de vie sont la seconde" priorité, a ajouté le président, qui a dressé à grands traits ses principes de politique générale, promettant notamment "la justice et le progrès".

Le Parlement, où les conservateurs détiennent la majorité, doit débattre pendant plusieurs jours du choix des membres du cabinet de M. Raïssi -- une équipe exclusivement masculine -- avant un vote de confiance attendu d'ici à mercredi.

Pays du Proche et du Moyen-Orient le plus touché par la pandémie de Covid-19, l'Iran a enregistré depuis le début du mois plusieurs records successifs de contaminations et de morts dues au virus. Selon les chiffres officiels iraniens, largement sous-estimés de l'aveu même de plusieurs responsables, la maladie a fait plus de 100.000 morts dans le pays.

"Politique étrangère équilibrée"

Devant les députés, M. Raïssi a défendu son choix de Bahram Eïnollahi comme ministre de la Santé.

Selon certains médias iraniens, cet ophtalmologue de 63 ans est l'un des signataires d'une lettre ouverte publiée en janvier par quelque 200 médecins mettant en garde contre l'importation de vaccins anticovid fabriqués aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne ou en France, susceptibles selon eux de provoquer des "complications inconnues et irréversibles". Quelques jours plus tôt, le guide suprême, Ali Khamenei, avait interdit toute importation de vaccins contre le coronavirus produits aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni.

Le gouvernement de M. Rohani, qui a commencé à utiliser des vaccins de fabrication locale disponibles en quantités insuffisantes, s'est plaint à plusieurs reprises au printemps de ne pouvoir importer autant de doses qu'il le voudrait, en provenance de Chine, de Russie ou d'Inde notamment, à cause des sanctions américaines qui isolent l'Iran du système financier international. Selon les chiffres officiels, seuls 5,4 millions de personnes, sur une population totale de quelque 83 millions d'habitants, ont reçu deux doses de vaccin en Iran.

Quelques députés ont reproché à M. Raïssi le manque "d'expérience de gouvernement" de son équipe économique. En réponse aux critiques de ces députés sur ce que ceux-ci ont présenté comme le flou de son programme économique, le président a promis sans plus de précisions qu'un plan détaillé serait publié "bientôt".

M. Raïssi a également loué "les connaissances et l'expérience" de son ministre désigné pour les Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, actuellement conseiller du président du Parlement pour les questions internationales.

Alors que les pourparlers pour tenter de relancer l'accord international de 2015 sur le nucléaire iranien (torpillé en 2018 par M. Trump) semblent dans l'impasse depuis la fin du mois de juin, M. Raïssi a promis une "politique étrangère équilibrée" visant à développer "les liens de voisinage" et donnant la priorité à l'économie. Il n'a cependant fait aucune mention de la question nucléaire, ni de la situation en Afghanistan voisin après la prise du pouvoir à Kaboul par les talibans. 

La lutte contre l'épidémie de Covid-19 et le redressement de l'économie seront les priorités du nouveau gouvernement iranien, a annoncé samedi le président de la République islamique, Ebrahim Raïssi, en présentant son cabinet aux députés.L'Iran fait face à une crise économique violente depuis que l'ex-président des Etats-Unis, Donald Trump, a rétabli en 2018 un arsenal de sanctions...