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En visite d'adieu à Moscou, Merkel réclame la libération de Navalny


En visite d'adieu à Moscou, Merkel réclame la libération de Navalny

La chancelière allemande, Angela Merkel, le 19 août 2021. Photo Michael Probst/Pool via REUTERS

A l'occasion de son dernier déplacement en Russie, Angela Merkel a réclamé vendredi de Vladimir Poutine la libération de l'opposant Alexeï Navalny, tout en insistant sur la nécessité d'un dialogue avec la Russie.

Les deux dirigeants ont également discuté de la crise en Afghanistan, du conflit en Ukraine et de la répression politique au Bélarus, une dernière rencontre après 16 années de tensions mais aussi de coopération, Mme Merkel quittant la chancellerie à l'automne. Dès le début de leur conférence de presse commune, la chancelière a souligné "la situation tragique" d'Alexeï Navalny, incarcéré pour fraude dans une affaire largement considérée comme relevant de la répression politique.

Des propos qui interviennent aussi un an jour pour jour après l'empoisonnement, attribué aux autorités russes, de l'opposant russe à qui l'Allemagne de Mme Merkel sauva la vie en le soignant. "Une fois de plus, j'ai réclamé au président russe la libération d'Alexeï Navalny et j'ai clairement dit qu'on continuerait", a déclaré la chancelière.

M. Poutine lui a opposé une fin de non recevoir, assurant que son adversaire n'était pas détenu "pour ses activités politiques", mais pour "une infraction criminelle". Il n'a pas évoqué l'empoisonnement de l'opposant, alors que l'Allemagne qui le soignait a établi qu'il avait été intoxiqué par un produit militaire soviétique, le Novitchok.

Continuer de parler 

Russes et Européens, Allemands en tête, ont croisé le fer sur ce dossier et multiplié les sanctions et contre-sanctions.

Si Mme Merkel a évoqué ces "profonds différends", elle a aussi martelé que le dialogue devait continuer. "Nous nous parlons et cela doit continuer ainsi", a-t-elle relevé.

Le président russe, qui a présenté un bouquet de fleurs à Mme Merkel, a salué leur "relations toujours professionnelles" et ses efforts de "compromis". La chancelière, une russophone qui a grandi en RDA, et le président Poutine, germanophone car il servit le KGB en Allemagne de l'Est, se sont toujours targués d'avoir établi une vraie relation de travail.

Sur l'Afghanistan, le gros dossier du moment, M. Poutine s'est exprimé pour la première fois depuis la conquête du pays par les talibans, laissant ces derniers jours ses diplomates tenir des propos respectueux voire laudateurs à l'égard du groupe islamiste.

Pour lui, leur conquête est une "réalité dont il faut partir pour éviter l'effondrement de l'Afghanistan". "Il faut arrêter (...) cette volonté de bâtir dans d'autres pays la démocratie selon des modèles étrangers", a-t-il ajouté. Outre l'Afghanistan et le cas d'Alexeï Navalny, bête noire du Kremlin qui a vu son organisation démantelée par les autorités, les deux dirigeants ont aussi évoqué l'épineux dossier de l'Ukraine.

Ukraine : éviter l'impasse

La chancelière a estimé vendredi à Moscou qu'il fallait "maintenir en vie" les négociations de paix sur l'est ukrainien, malgré leur lenteur sur fond de profondes tensions russo-ukrainiennes. "Je conseille de continuer d'essayer de maintenir en vie ce format et qu'il ne finisse pas dans l'impasse", a-t-elle dit, même "si les avancées ne sont pas aussi rapides que nous l'espérions". "Il n'y a aucun autre instrument pour aboutir à la paix", a insisté M. Poutine qui accuse l'Ukraine de saboter les pourparlers.

Kiev accuse en retour Moscou de dévoyer les négociations par son soutien militaire inavoué mais évident aux séparatistes pro-russes.

Le conflit a débuté en 2014 après l'annexion de la Crimée ukrainienne par Moscou. Mme Merkel a à ce sujet signifié à M. Poutine qu'elle continuerait d'"oeuvrer à (la préservation de) l'intégrité territoriale de l'Ukraine jusqu'au dernier jour de son mandat". La chancelière est attendue d'ailleurs dimanche à Kiev.

Mais derrière les sujets qui fâchent, Angela Merkel a aussi des points de convergence avec la Russie. Les deux vétérans ont ainsi imposé aux Etats-Unis, à des Européens méfiants et à l'Ukraine un gazoduc sous-marin, Nord-Stream 2 qui va accroître l'alimentation en gaz russe de l'Allemagne et de l'Europe pour les décennies à venir. Et ils ont de nouveau insisté vendredi sur l'utilité du tube qui doit s'achever dans les jours ou semaines à venir, marginalisant le rôle ukrainien dans le transit gazier et retirant à Kiev une source de revenus.

A l'occasion de son dernier déplacement en Russie, Angela Merkel a réclamé vendredi de Vladimir Poutine la libération de l'opposant Alexeï Navalny, tout en insistant sur la nécessité d'un dialogue avec la Russie.
Les deux dirigeants ont également discuté de la crise en Afghanistan, du conflit en Ukraine et de la répression politique au Bélarus, une dernière rencontre après 16...