Levée des subventions sur les carburants : les négociations sont toujours en cours, selon Brax

Le porte-parole du syndicat des propriétaires de stations-service, Georges Brax, a indiqué mercredi que les négociations étaient "toujours en cours" entre les autorités, notamment le ministère de l'Energie et la Banque du Liban, concernant le sort des subventions sur les importations de carburant, en pénurie dans le pays, assurant que ces produits continueraient d'être vendus au tarif actuel, indexé sur un taux de 3.900 livres libanaises pour un dollar, jusqu'à ce qu'une décision soit prise. 

Dans des déclarations à l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), M. Brax a démenti "l'information qui circulait quant à un accord entre la Banque du Liban (BDL) et le ministère des Finances sur la vente des carburants au taux de 12.000 LL et un arrêt progressif des subventions", ajoutant que "plusieurs scénarios" sont actuellement à l'étude.  "La rumeur qui circule pourrait figurer parmi les scénarios proposés, mais rien n'est encore sûr pour le moment", a-t-il également noté, précisant que "les négociations sont toujours en cours". Il a indiqué que jusqu'à présent, le tarif publié mercredi dernier, et qui se base toujours un taux de 3.900 LL pour un dollar, reste en vigueur dans les stations-service, espérant par ailleurs qu'une solution soit trouvée concernant le déchargement de navires-citernes actuellement présents au large du pays. Le syndicaliste a enfin appelé l'armée libanaise et les forces de sécurité à "protéger les stations des problèmes sécuritaires auxquels elles font face". M. Brax fait référence aux nombreux incidents ayant éclaté ces derniers jours dans les stations d'essence, entre automobilistes et avec des pompistes, qui ont parfois dégénéré en échange de tirs et qui ont fait plusieurs blessés.

Plus tôt dans la journée, le ministère des Finances avait déjà démenti une tarification indexée au taux de 12.000 LL, soulignant ne pas avoir de prérogatives concernant les prix des carburants.

La Banque du Liban (BDL) avait annoncé la semaine dernière qu'elle ne pouvait plus subventionner au taux actuel les importations et que ce mécanisme serait donc levé, soulignant qu'elle pourrait toutefois continuer à l'appliquer si une loi était votée au Parlement pour l'autoriser à puiser dans les réserves obligatoires des banques auprès de la banque centrale. Une levée des subventions impliquerait une hausse de plus de 300% des prix des carburants. Le Parlement doit se réunir vendredi sur cette question. En attendant, les stocks encore disponibles dans les stations sont vendus au tarif toujours en vigueur, parfois sous la pression de l'armée libanaise qui oblige les propriétaires de stations à vider leurs stocks. Cette situation vient aggraver des pénuries qui frappent déjà le Liban depuis des mois, sur fond d'effondrement socio-économique et financier sévère.