Rechercher
Rechercher

Économie - Immobilier

L’appétit des Libanais de la diaspora reste limité

La présence des Libanais expatriés cet été n’a pas relancé le secteur foncier, malgré leur capacité à acquérir des biens en devises.

L’appétit des Libanais de la diaspora reste limité

Les acheteurs ne veulent pas d’un appartement en construction. Ils souhaitent acquérir un bien déjà terminé avec un acte de propriété. Photo Mark Mansour

Endormi depuis quelques mois, le marché de l’immobilier ne s’est pas réveillé cet été malgré la présence de nombreux Libanais expatriés, de retour au pays le temps des vacances. Pourtant, depuis que les prix ont quasiment tous basculé du « lollar » (les dollars bloqués dans les banques et échangeables au taux de 3 900 livres) au « dollar frais » (ceux en espèces ou transférés de l’étranger), les Libanais qui résident et travaillent à l’étranger sont devenus les seuls, ou presque, capables de payer en « vrais » dollars.

« Je n’ai pas de demande de la part d’expatriés. J’ai pourtant quelques appartements payables en vrais dollars ou par transferts à l’étranger, mais je n’ai personne pour les acheter », avoue un agent qui a préféré rester anonyme. Selon plusieurs sources contactées par L’Orient-Le Jour, l’intérêt des expatriés pour Beyrouth demeure pour le moment timide.

« J’ai quelques demandes de Libanais qui vivent aux États-Unis et dans les pays du Golfe. Ils ne veulent pas nécessairement un pied-à-terre mais cherchent plutôt un investissement », explique Zaher Boustany, directeur général de l’agence immobilière At Home in Beirut. « La demande est limitée. C’est presque dramatique. D’ici à septembre, rien ne va bouger », déplore Joe Maatouk, PDG de l’agence immobilière JM Properties.

Les raisons évoquées sont multiples. Un, les biens à la vente en dollars frais ne sont pas très nombreux. Deux, les acheteurs ne veulent pas acheter un appartement en construction. Ils souhaitent acquérir un bien déjà terminé avec un acte de propriété. Et trois, le contexte politique et économique pénalise le marché. « Les vendeurs comme les acheteurs ne savent plus sur quel pied danser », ajoute Joe Maatouk.

Les rares expatriés à la recherche d’un pied-à-terre au Liban ne sont, en outre, pas prêts à payer le prix fort. Ils veulent avant tout faire une bonne affaire. En conséquence, les transactions se font rares. Un Libanais de la diaspora qui avait un budget de 500 000 dollars ne pouvait rien acheter ou presque en 2019 à Beyrouth. Aujourd’hui, avec la même somme, il a un choix plus large, une meilleure adresse et une surface plus importante. « Mais bien que son budget lui permette d’acheter, l’expatrié reste actuellement prudent. La situation du pays ne l’encourage pas et, logiquement, il préfère attendre. De plus, les prix affichés en dollars frais manquent de cohérence, ce qui pénalise les ventes », observe Joe Maatouk, qui espère que d’ici à la fin de l’année la demande sera plus importante.

Un marché dominé par l’expectative

Dans l’immédiat, beaucoup d’acheteurs en dollars frais s’estiment en position de force et pensent que le temps joue pour eux. Certains espèrent ainsi une prochaine baisse des prix. « Mes clients ont fait des offres en dessous du prix affiché, parfois jusqu’à moins 80 %. Ils veulent profiter de la situation économique du pays. De l’autre côté, les vendeurs ne sont ni prêts ni pressés de vendre avec de tels rabais », analyse Zaher Boustany.

Si la demande demeure limitée à Beyrouth, l’appétit des expatriés reste soutenu à Kfardebian (Kesrouan), comme à Faqra Club qui reste une adresse très recherchée par la diaspora. « 70 % de mes dernières transactions viennent de clients expatriés. Beaucoup recherchent une parcelle pour y construire un chalet. Pour les expatriés et les locaux, Faqra Club offre un environnement sécurisé, avec une bonne infrastructure et où l’électricité fonctionne 24h sur 24 », explique Carlos Chad, agent immobilier spécialiste du marché de Faqra Club.

La demande est motivée par la baisse effective des prix par rapport à il y a une dizaine d’années. À Faqra Club, les expatriés sont prêts à mettre le prix pour devenir propriétaire dans ce complexe résidentiel haut de gamme. « Une parcelle achetée à 800 “lollars” le m2 en 2020 vient de se revendre à 920 dollars frais le m2. L’acheteur en était conscient. Mais, d’abord, il n’y a pas beaucoup d’offres disponibles, et, ensuite, cela reste moins cher qu’au pic du marché, en 2009, quand le mètre carré pouvait atteindre 1 200 dollars », compare Carlos Chad.

Endormi depuis quelques mois, le marché de l’immobilier ne s’est pas réveillé cet été malgré la présence de nombreux Libanais expatriés, de retour au pays le temps des vacances. Pourtant, depuis que les prix ont quasiment tous basculé du « lollar » (les dollars bloqués dans les banques et échangeables au taux de 3 900 livres) au « dollar frais » (ceux...

commentaires (2)

On ne voit pas encore les libanais vendre leur immobilier pour acheter de la nourriture ou bien payer leur essence. Il faut donc patienter encore un peu plus pour que la 'Bulle Immobilière' éclate et que les prix s'auto-corrigent. Ainsi les valeurs immobilières rejoindront l’économie réelle et il y aura alors vente et achat a des prix réalistes.

Mago1

02 h 19, le 15 août 2021

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • On ne voit pas encore les libanais vendre leur immobilier pour acheter de la nourriture ou bien payer leur essence. Il faut donc patienter encore un peu plus pour que la 'Bulle Immobilière' éclate et que les prix s'auto-corrigent. Ainsi les valeurs immobilières rejoindront l’économie réelle et il y aura alors vente et achat a des prix réalistes.

    Mago1

    02 h 19, le 15 août 2021

  • il faut etre fou pour investir dans un pays de mafieux et en voie de disparition grace à toux ceux qui gouvernent ce pays dont l avenir est sombre, il faut d abords se débarrasser de ces gens la et voir.

    barada youssef

    16 h 20, le 14 août 2021

Retour en haut