Hommages

Un des rocs sur lesquels il faisait bon s’appuyer

J’ai connu Farès Sassine lorsque je faisais mes premiers pas dans le monde de l’édition. Le savoir disparu me plonge dans une grande tristesse, dans un Liban en pleine tourmente, à un moment où j’aurais eu besoin d’être rassurée comme il savait le faire, de penser que tout finirait par aller, que la situation se normaliserait, que le monde d’avant pourrait peut-être revenir, du moins en partie, même transformé, mais non, il est impossible de trouver un des rocs sur lesquels il faisait bon s’appuyer en cette période précaire, puisque tu es parti.

Choisir de prendre le chemin du grand voyage à ce moment précis ajoute à la gravité de ton départ, cher Farès. Aurais-tu baissé les bras devant ces problèmes insolubles que nous vivons par désespoir de cause ? Aurais-tu pensé que même l’humour et le sens de la dérision, ultimes recours devant l’absurde, avaient perdu leur place ? Ton sourire, ton regard, ta présence, tes mots, ta philosophie vont beaucoup me manquer. Tu as toujours cru en moi, m’aidant à réajuster le tir lorsque j’hésitais, me poussant à cultiver ce grain de folie nécessaire à ma plume trop sage.

Je ne lirai plus les deux Schehadé de la même façon, ni n’observerai les chouettes philosophes du même œil.

À plus tard, cher Farès. Je ne t’oublierai jamais.


J’ai connu Farès Sassine lorsque je faisais mes premiers pas dans le monde de l’édition. Le savoir disparu me plonge dans une grande tristesse, dans un Liban en pleine tourmente, à un moment où j’aurais eu besoin d’être rassurée comme il savait le faire, de penser que tout finirait par aller, que la situation se normaliserait, que le monde d’avant pourrait peut-être revenir, du...

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