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Politique - Formation du gouvernement au Liban

Mikati après un 7e entretien avec Aoun : "Nous sommes d'accord sur un brouillon de mouture"

Les discussions se poursuivront jeudi, selon le PM désigné.

Mikati après un 7e entretien avec Aoun :

Le Premier ministre libanais désigné, Nagib Mikati, à Baabda, le 5 août 2021. Photo Nabil Ismaïl

Le Premier ministre désigné, Nagib Mikati, s'est rendu mercredi après-midi au palais présidentiel de Baabda où il s'est entretenu pour la septième fois depuis sa désignation, le 26 juillet dernier, avec le chef de l'Etat, Michel Aoun, afin de tenter d'aboutir à la formation d'un gouvernement dans un Liban en pleine crise.

A l'issue la réunion, il a déclaré s'être mis d'accord avec M. Aoun sur un brouillon de mouture gouvernementale. "Nous nous sommes mis d'accord sur un brouillon de mouture. Les choses progressent dans le bon sens. Et nous poursuivrons nos discussions demain", a annoncé Nagib Mikati dans une brève déclaration aux journalistes à sa sortie de Baabda.

Le pays est sans gouvernement depuis exactement un an et un jour, l'équipe de Hassane Diab ayant démissionné six jours après la gigantesque explosion meurtrière du 4 août 2020 au port de Beyrouth. Vendredi, lors de son précédent entretien avec le président, le Premier ministre désigné avait assuré que "les choses touchaient à leur fin", sans toutefois se prononcer sur une éventuelle échéance. Une atmosphère d'optimisme de courte durée toutefois. Selon plusieurs observateurs, les obstacles persistent et le processus n'avance pas vraiment. M. Mikati avait en outre avancé, lors de cette entrevue, que s'il était "décidé de ne pas appliquer le principe de rotation des portefeuilles entre les différentes communautés, cela concernera la majorité d'entre eux", sans donner davantage de précisions. La question de la rotation des ministères régaliens (Intérieur, Défense, Affaires étrangères et Finances) est le principal point d’achoppement des tractations entre MM.  Mikati et Aoun, surtout que ce dernier réclame l’Intérieur (crucial à quelques mois des législatives prévues en mai 2022) et que le tandem chiite Amal-Hezbolalh insiste pour conserver les Finances.

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Selon notre chroniqueur politique Mounir Rabih, M. Mikati a rencontré jeudi dernier des responsables du Hezbollah et a souligné, au cours de l’entretien, que la question de la rotation des portefeuilles entravait sérieusement le processus de formation du cabinet. Il a demandé l’aide des responsables de la formation chiite pour débloquer la situation et ces derniers auraient promis de faire ce qui est leur possible. Mais d’après notre chroniqueur, les choses sont toujours au même point : le tandem chiite exige toujours le ministère des Finances, alors que le chef de l’État voudrait la rotation des portefeuilles et souhaiterait que son camp obtienne les ministères de l’Intérieur – actuellement aux mains de la communauté sunnite – et de la Justice. Le conflit porte également sur la partie qui nommerait les ministres chrétiens, le président exigeant d’en nommer la plupart, à l’exception de ceux relevant des Marada, du Tachnag et du PSNS.

Mario Aoun pessimiste
Mercredi, Mario Aoun, député du Chouf (Courant patriotique libre) s'est montré pessimiste. Lors d'une déclaration radiodiffusée, il a affirmé que le prochain gouvernement ne sera pas formé dans un avenir proche car, selon lui, l'opposition (au mandat de Michel Aoun) "tente de perdre du temps et ne veut qu'en finir avec le sexennat actuel". "Ce qui se passe aujourd'hui est un crime à l'encontre du Liban et de son peuple". Le député aouniste a également critiqué le PM désigné. "Nagib Mikati se comporte de la même façon que (son prédécesseur) Saad Hariri, mais d'une manière plus diplomatique. "Il s'efforce de distiller un climat d'optimisme comme si les choses touchaient (vraiment) à leur fin, alors qu'il n'y a pas de véritable volonté de former le cabinet, mais plutôt de perdre du temps, jusqu'à mettre sur pied une équipe (chargée d'organiser) les législatives", a estimé le député du Chouf, rappelant que le gouvernement attendu devrait travailler sur "de grands dossiers tels que l'audit juricomptable (au sien de la Banque du Liban et des institutions de l'Etat), ce qui n'est pas dans l'intérêt du camp opposé".

Mardi, le bureau de M. Mikati avait démenti des informations de presse selon lesquelles le Premier ministre désigné se serait entretenu avec le chef du Courant patriotique libre (CPL), Gebran Bassil, gendre du chef de l'Etat. "Aucune rencontre n'a eu lieu avec un quelconque médiateur du président de la République ni avec le chef du CPL", a-t-il affirmé dans un communiqué, dénonçant "des histoires fabriquées par les médias".

Le président Aoun a chargé Nagib Mikati, 65 ans, de former un nouveau cabinet après l'échec de ses deux prédécesseurs (Moustapha Adib et Saad Hariri qui s'est récusé après neuf mois de tractations) à mettre en place un cabinet censé mener des réformes indispensables pour sortir le Liban de la pire crise socio-économique de son histoire récente. L'aide internationale au Liban est en effet conditionnée à la formation d'un gouvernement capable de lutter contre la corruption et de mener des réformes. L'Arabie saoudite a d'ailleurs réitéré mardi soir que toute aide qui serait fournie à Beyrouth dépendra de la mise en place de "réformes sérieuses et tangibles" par le gouvernement libanais, "actuel ou futur". "Il faut s'assurer que ces aides atteignent les personnes qui le méritent et empêcher la corruption de contrôler le sort du Liban", a indiqué le gouvernement saoudien à l'issue d'un Conseil des ministres. 

Le Premier ministre désigné, Nagib Mikati, s'est rendu mercredi après-midi au palais présidentiel de Baabda où il s'est entretenu pour la septième fois depuis sa désignation, le 26 juillet dernier, avec le chef de l'Etat, Michel Aoun, afin de tenter d'aboutir à la formation d'un gouvernement dans un Liban en pleine crise. A l'issue la réunion, il a déclaré s'être mis d'accord avec M....

commentaires (11)

Un brouillon de mouture.. de brouillon en brouillon on finira tous à Costa Brava... Bravo nos poli-tiquiens qui ne cessent de nous épater...heureusement que le hezeb nous sert des fusées simplotes pour nous amuser en chatouillant l'israélien voisin alors qu'on moisi dans nos chez-soit

Wlek Sanferlou

04 h 38, le 12 août 2021

Tous les commentaires

Commentaires (11)

  • Un brouillon de mouture.. de brouillon en brouillon on finira tous à Costa Brava... Bravo nos poli-tiquiens qui ne cessent de nous épater...heureusement que le hezeb nous sert des fusées simplotes pour nous amuser en chatouillant l'israélien voisin alors qu'on moisi dans nos chez-soit

    Wlek Sanferlou

    04 h 38, le 12 août 2021

  • Rien à cirer de ce futur gouvernement tant que le Hezbollah continue de nous narguer tous les jours .

    Wow

    01 h 44, le 12 août 2021

  • Ne soyez pas très confiant Monsieur Mikati, car la nuit souvent efface ce qui est convenu pendant le jour, le halo autour de Aoun prenant la relève pendant que le président somnole.

    Esber

    23 h 51, le 11 août 2021

  • Le choix (rationnel, issu d'un compromis national) de MIKATI n'était pas judicieux car ce dernier avait des idées, des projets. Or, il est scandaleux d'émettre des réserves eu égard aux envies du président. Ce dernier devrait être en mesure de faire tous les choix qu'il juge bons. Il faut lui donner le ministère de l'intérieur afin que les futures éléctions soient les plus transparentes et les plus sincères. Pour ce qui est des finances, je suis d'avis qu'on les confie à notre RESISTANCE dont les compétences en la matière sont indiscutables. Quel dommage de ne pas faire preuve de pragmatisme en politique...

    Georges Olivier

    23 h 40, le 11 août 2021

  • Attendez 2022… il y a le temps.

    LeRougeEtLeNoir

    23 h 30, le 11 août 2021

  • Rien que le titre de l’article pourrait faire croire à une parodie. Mais non ce n’est pas une parodie.

    AntoineK

    20 h 35, le 11 août 2021

  • Excusez le gros mot . Mais c'est le bordel organisé par qui vous savez .

    Le Point du Jour.

    18 h 55, le 11 août 2021

  • Que des incapables, aboutir à un brouillon de mouture après un vide sidéral d’un an. Qu’est-ce qu’ils sont efficaces!!! Dans 1 an on aurait un gouvernement , après les élections si elles ne sont pas torpillées. Et ça, nos politiciens savent le faire sans aucun délai.

    mokpo

    18 h 40, le 11 août 2021

  • rien ne sert de courir il faut partir à point :

    barada youssef

    18 h 20, le 11 août 2021

  • Mêmes erreurs que Hariri=même résultat. L'approche de mikati n'est ni sincère ni juste ni équitable, il perd son temps et nous fait perdre un temps précieux. Qu'il se recuse immédiatement cela vaut mieux pour tous.

    camel

    18 h 18, le 11 août 2021

  • Rien ne presse

    Staub Grace

    18 h 03, le 11 août 2021

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