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Politique - Liban

Un an après sa démission, Diab s'interroge : Comment un gouvernement sortant peut-il traiter une telle crise ?

Le Premier ministre sortant impute l'échec de son équipe à l'explosion du 4 août et à "l'absence d'aide internationale".

Un an après sa démission, Diab s'interroge : Comment un gouvernement sortant peut-il traiter une telle crise ?

Le Premier ministre libanais sortant, Hassane Diab. Photo d'archives AFP

Un an jour pour jour après sa démission dans la foulée de l'explosion du 4 août 2020 au port de Beyrouth, le Premier ministre sortant, Hassane Diab, a estimé mardi que son gouvernement sortant n'était pas capable de faire face à la grave crise socio-économique au Liban, affirmant que cet échec était notamment dû à la catastrophe du port et à "l'absence d'aide étrangère" au Pays du Cèdre, malgré la mobilisation de la communauté internationale en faveur de la population libanaise. Hassane Diab a néanmoins défendu le bilan de ses six mois d'exercice, alors même que plus de la moitié des Libanais vivent désormais sous le seuil de pauvreté.

"Pendant un an, ce qui est la plus longue période d'expédition des affaires courantes pour un gouvernement au Liban, le cabinet a fait face à la crise, malgré nos pouvoirs limités, de graves conflits politiques internes et aucune aide internationale", a affirmé Hassane Diab. Le mois dernier, il avait écarté toute responsabilité de son cabinet quant à la situation dramatique du pays et s'était plaint d'un "blocus imposé (au Liban par la communauté internationale). L'ambassadrice de France, Anne Grillo lui avait alors rétorqué "que l’appauvrissement du pays était une responsabilité qui lui incombait ainsi qu’aux dirigeants", et que l’effondrement était "le résultat délibéré d’une mauvaise gestion depuis des années".

L'explosion du 4 août

"Le gouvernement a fait face à la crise de manière pragmatique. En l'espace de six mois, le gouvernement de plein exercice a pu dresser un tableau complet de la réalité financière, tout en fournissant des chiffres précis ; il a également déterminé de manière transparente l'ampleur des énormes écarts et des pertes accumulées, puis a élaboré un plan méthodique et pratique capable de sortir le Liban de l'impasse. Si certaines interventions ont retardé la mise en œuvre du plan, sans pouvoir l'arrêter, l'explosion a néanmoins contrarié l'exécution de ce plan, et le pays a plongé dans l'inconnu politique, financier, économique, social et vital", a estimé mardi Hassane Diab.

"Nous avons fait ce que nous pouvions", a-t-il martelé. Aussi a-t-il jugé "injuste que le gouvernement sortant soit accusé d'inaction ou d'avoir fui ses responsabilités". Selon lui, son équipe "a pu ralentir le cours de l'effondrement, quoique contraint par de nombreuses restrictions constitutionnelles et politiques".

Entre temps, le Liban poursuit sa descente aux enfers, marquée par un effondrement de la monnaie locale face au dollar, un appauvrissement généralisé de la population et des pénuries massives d'électricité, d'essence et de médicaments qui compliquent la vie quotidienne. "Aucun gouvernement actif ne sera en mesure de faire face à cet effondrement structurel sans une aide extérieure et un plan pratique, alors comment un gouvernement sortant peut-il faire face à cette crise ?", s'est-il interrogé.

"Seule voie pour sortir de la crise"

Le cabinet de M. Diab a démissionné il y a un an jour pour jour, le 10 août 2020, dans la foulée des explosions meurtrières au port de Beyrouth, dont l'enquête locale n'a toujours pas révélé les causes. Un drame pour lequel M. Diab a été inculpé pour négligence, tout comme plusieurs autres responsables politiques et sécuritaires.

Depuis la démission du cabinet Diab, deux Premiers ministres désignés pour former un gouvernement, Moustapha Adib et Saad Hariri, ont jeté l'éponge, à la suite des rivalités politiques et des désaccords concernant la distribution des portefeuilles avec le chef de l'Etat, Michel Aoun. C'est désormais Nagib Mikati qui a été nommé pour cette mission. Il doit se rendre mardi à Baabda pour s'entretenir pour la septième fois avec le président de la République. Au cœur des tractations figure la question de la rotation entre les communautés des portefeuilles régaliens - Intérieur, Affaires étrangères, Défense et Finances - stratégiques avant les élections parlementaires et présidentielle de 2022.

Ces tractations politiques retardent la naissance d'un gouvernement capable de mettre en œuvre des réformes structurelles, qui est pourtant la condition sine qua non pour obtenir l'aide de la communauté internationale, lassée par la corruption rampante de la classe politique. 

M. Diab a dans ce contexte déploré, qu'en dépit des "graves souffrances endurées par les Libanais", un gouvernement apte à "reprendre les négociations avec le Fonds monétaire international, seule voie disponible actuellement pour sortir de la crise", n'ait pas encore vu le jour.  Le Premier ministre sortant a espéré la formation rapide d'un nouveau cabinet. "J'appelle tous ceux qui sont fidèles à ce pays à abandonner leurs intérêts au profit de l'intérêt du Liban et pour mettre fin aux souffrances des Libanais", a-t-il plaidé. 

Un an jour pour jour après sa démission dans la foulée de l'explosion du 4 août 2020 au port de Beyrouth, le Premier ministre sortant, Hassane Diab, a estimé mardi que son gouvernement sortant n'était pas capable de faire face à la grave crise socio-économique au Liban, affirmant que cet échec était notamment dû à la catastrophe du port et à "l'absence d'aide étrangère" au Pays du...

commentaires (10)

interrogation pour le moins non seulement TROP TARDIVE mais SURTOUT ERRONÉE. la vrai interrogation qu'il devait se faire etait POURQUOI AVOIR ACCEPTE la charge de 1er ministre- a l'origine. Pourquoi n'avoir pas pris pour exemple de fierte & de dignite celui de mr. M Adib ? pour finir par "pseudo" diriger une equipe incompetente, servile qui a gere la ruine au lieu de gerer le salut.

Gaby SIOUFI

09 h 10, le 11 août 2021

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Commentaires (10)

  • interrogation pour le moins non seulement TROP TARDIVE mais SURTOUT ERRONÉE. la vrai interrogation qu'il devait se faire etait POURQUOI AVOIR ACCEPTE la charge de 1er ministre- a l'origine. Pourquoi n'avoir pas pris pour exemple de fierte & de dignite celui de mr. M Adib ? pour finir par "pseudo" diriger une equipe incompetente, servile qui a gere la ruine au lieu de gerer le salut.

    Gaby SIOUFI

    09 h 10, le 11 août 2021

  • Il a ..... parle

    Gougassian Jean-Jacques

    23 h 22, le 10 août 2021

  • Quel fumiste lugubre!

    Wow

    20 h 08, le 10 août 2021

  • C'est çà... c'est toujours la faute des autres. N'être jamais capable de reconnaître que chaque libanais.e est tout autant responsable de ce chaos et de cette faillite... Politiciens en tête de file, vous Monsieur Diab et Monsieur le président Aoun, tous vos prédescesseurs, ministres et députés, hauts fonctionnaires etc. toutes affiliations et toutes communautés religieuses confondues.

    Christian Samman

    19 h 59, le 10 août 2021

  • Nous, par contre, ne nous interrogeons plus, car nous avons compris que nos soi-disant dirigeants sont incapables de sortir de leur système bien rôdé: "les bénéfices de tous genres pour moi (et ma famille)...et le grand manitou-corruption pour tous". Et pour masquer les conséquences désastreuses de leur politique sur le peuple, chacun d'eux nous fait sa petite déclaration-pleurnicharde: "...Ils, les pays respectables et amis ne nous aident plus...voilà les raisons de nos déboires !" - Irène Saïd

    Irene Said

    14 h 31, le 10 août 2021

  • Il a perdu l'occasion de se faire petit et de se taire.

    Pierre Hadjigeorgiou

    13 h 38, le 10 août 2021

  • Le beau Pays du cèdre est victime de sa démocratie généreuse et voulue par ses citoyens. Qui en son nom et au nom de la liberté, ils ont on accueillit toute la misère du Moyen-Orient et de certains pays sous- développés. Cela-même qui ont mis le boxon dans le pays. Depuis des décennies le pays est ingouvernable. Chaque Libanais à une wasta, à noter que certaines wasta sont plus puissantes que d’autres, et quand il y a un litige, les wasta s’arrangent pour faire porter le chapeau aux plus faibles des candides, à charge de revanche pour le prochain litige. De toute façon rien n’est gratuit, tout se paie, et tout le monde en tire un bénéfice sauf le citoyen qui, pour survivre et avoir gain de cause, doit mettre la main dans le portefeuilles. Partant de ce principe quel gouvernement osera mettre de l’ordre contre un système établi depuis bien avant l’indépendance. Mon commentaire ne jette pas l’opprobre ni n’exempte le gouvernement de Monsieur Diab. Notons qu’en six mois son gouvernement ne pouvait pas réaliser des miracles non plus. On ne peut pas avancer, en regardant notre avenir avec un rétroviseur ; le problème, c’est la satisfaction chronique du paysage politique, qui devient une vertu partagée par le peuple et quoi qu’il arrive, il reste fidèle à ses Zaïmes. Qui tirent les ficelles pour le maintien ou la fin d’un gouvernement qui se voudrait indépendant. Et le cercle vicieux se referme sur le pays dans le déni de tous.

    Le Point du Jour.

    13 h 25, le 10 août 2021

  • Fallait bosser dès le début au lieu de vous gargariser sur votre tas de fumier.

    Christine KHALIL

    12 h 46, le 10 août 2021

  • Le générateur d'excuses bidon ... En cherchant à travestir la réalité qui révèle son incompétence ou à minima la peur de déranger certains, il tombe dans un jugement moralisateur vis à vis de la communauté internationale pour mieux se defausser, c'est un discours facile .. Entre temps, le Liban poursuit sa descente aux enfers et avec lui nous avons effectué un grand pas en avant, le seul point positif à relever c'est son appel aux politiciens à abandonner leurs intérêts au profit de l'intérêt du Liban et pour mettre fin aux souffrances des Libanais" même si l'on sait que ses propos ne sont pas audibles.

    C…

    12 h 24, le 10 août 2021

  • Où sont passés les 97% de ses réalisations…?

    Fadi Chami

    12 h 11, le 10 août 2021

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