Six combattants prorégime tués dans une attaque de l'EI

Au moins six combattants du régime syrien et de milices alliées ont péri vendredi dans une attaque de jihadistes ouzbeks dans la province d'Idleb, abritant le dernier grand bastion jihadiste et rebelle du nord-ouest de la Syrie, a précisé samedi une ONG.

Une nébuleuse hétéroclite de groupes jihadistes et rebelles tient près de la moitié de la province d'Idleb. Après plusieurs offensives successives des forces gouvernementales, ces territoires jouissent d'un cessez-le-feu négocié avec le régime syrien, mais certains groupuscules refusent cet accord.

Vendredi, au moins six combattants du régime et de milices alliées ont péri dans une attaque menée par des jihadistes ouzbeks à Hantounin, village près de la ville de Maaret al-Noomane, reconquis par le régime à la faveur de sa dernière offensive en 2020, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Quatre jihadistes ouzbeks ont été tués dans cette "opération d'infiltration" selon l'OSDH, qui écarte toute responsabilité du groupe jihadiste Etat islamique (EI) dans l'attaque. "Il s'agit de groupuscules jihadistes indépendants qui mènent des opérations contre le régime et refusent la trêve", a précisé samedi à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. Cette trêve, négociée par la Turquie voisine -- qui soutient des rebelles syriens -- et la Russie, alliée du régime, est en vigueur depuis mars 2020, malgré des affrontements sporadiques.

Le bastion jihadiste d'Idleb est dominé par Hayat Tahrir al-Cham (HTS), ex-branche syrienne d'el-Qaëda et grand ennemi de l'EI. Depuis la chute en mars 2019 de son "califat" autoproclamé, l'EI a renoué avec la clandestinité et continue de mener des attaques meurtrières principalement dans le grand désert qui s'étend du centre de la Syrie à l'est.

Déclenchée en 2011 par la répression de manifestations prodémocratie, la guerre en Syrie s'est transformée en un conflit complexe impliquant une multitude de belligérants. La guerre a fait plus près d'un demi-million de morts selon l'OSDH et provoqué le déplacement de plusieurs millions de personnes.