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Société - Coronavirus au Liban

Cinq décès, un chiffre légèrement à la hausse, et plus de 1.200 cas enregistrés en 24h

Assem Araji appelle à un renforcement des mesures de prévention vu que "la fermeture du pays n'est pas une option envisageable pour le moment".

Cinq décès, un chiffre légèrement à la hausse, et plus de 1.200 cas enregistrés en 24h

Deux hommes portant un masque sanitaire dans une rue de Beyrouth, en juillet 2020. Photo d'archives AFP

Au lendemain du lancement du "pass sanitaire" imposé au Liban pour faire face à la propagation rapide du variant delta du coronavirus, 1.240 nouveaux cas et cinq décès (un chiffre légèrement à la hausse par rapport aux dernières semaines) ont été enregistrés au cours des dernières 24 heures, selon le bilan quotidien publié mardi par le ministère de la Santé.  Parmi ces nouveaux cas, 73 ont été détectés parmi des voyageurs arrivés à Beyrouth depuis l'étranger. Ces chiffres portent à 564.364 le nombre de cas cumulés depuis février 2020, date de l'apparition de la pandémie dans le pays. Parmi ces cas, on dénombre un total de 7.917 décès et 537.653 guérisons. Sur les cas toujours actifs, 318 sont hospitalisés dont 115 en soins intensifs. Le taux de positivité au virus par rapport au nombre de tests effectués poursuit également sa hausse et passe à 6 %.

Le ministère de la Santé a précisé dans son rapport que 25,6 % des personnes éligibles ont reçu depuis mi-février une première dose, et 19,7 % les deux nécessaires pour atteindre l'immunité la plus complète possible avec les vaccins Pfizer, AstraZeneca, Spoutnik-V ou Sinopharm.

"Endiguer la marée montante"
Au vu de ces chiffres en hausse depuis plusieurs semaines, le directeur de l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri de Beyrouth, Firas Abiad, s'est interrogé sur la capacité des vaccins à endiguer la recrudescence de la pandémie. "1.710 injections ont été administrées au centre de vaccination de notre hôpital. Des milliers d'autres ont été administrées dans d'autres centres du Liban", a-t-il affirmé sur son compte Twitter. "Les vaccins peuvent-ils endiguer la marée montante du coronavirus ? C'est l'objectif, même si le (très contagieux) variant delta s'avère être tout un défi", a estimé le médecin. Selon lui, l'immense majorité des nouveaux cas et surtout des nouvelles hospitalisations concerne des personnes non-vaccinées. "Le nombre de demandes de transfert de patients atteints du coronavirus vers notre établissement est en forte augmentation", s'est encore inquiété le directeur. "De toute évidence, de nombreux hôpitaux n'ont pas rouvert leurs unités dédiées au coronavirus, ou ne les ont que partiellement rouvertes. Il est important de connaître la capacité actuelle en lits et de l'accroître", a jugé celui dont l'établissement a déjà payé un lourd tribut lors de la vague pandémie de janvier. "Sur de nombreux fronts, nous nous trouvons dans une situation pire qu'il y a un an. Les tentatives d'amélioration sont sans arrêt désamorcées par de nouvelles évolutions" de la maladie, a encore déploré M. Abiad.

De son côté, le président de la commission parlementaire de la Santé, Assem Araji, a appelé à un renforcement des mesures de prévention vu que "la fermeture du pays n'est pas une option envisageable pour le moment". "Ce qui est inquiétant c'est l'augmentation du taux de positivité qui est passé à 5% - après avoir atteint au préalable 1% - et l'augmentation du nombre de patients admis en soins intensifs et placés sous respirateur artificiel, en raison de la propagation du variant Delta". "Etant donné l'état de délabrement du secteur sanitaire, les pénuries de médicaments et de matériel médical, l'augmentation des frais des soins de santé et la migration du personnel soignant, qui joue un grand rôle dans les unités de soins intensifs, il ne faut pas que le nombre de contaminations augmente", a-t-il prévenu. M. Araji a également noté que, selon une étude américaine, même les personnes qui ont reçu les deux doses d'un vaccin doivent continuer à porter un masque dans les espaces fermés pour éviter d'être contaminées. "Les personnes vaccinées peuvent toujours contracter le Covid-19 et le transmettre", a-t-il mis en garde. "Les contaminations commencent à augmenter et nous devons prendre les choses au sérieux", a -t-il conclu.

Isolement à l'arrivée à Beyrouth
Pour lutter contre la propagation rapide de la maladie, la compagnie libanaise Middle East Airlines (MEA) a annoncé la mise en place de nouvelles mesures pour tous les passagers arrivant au Liban, qui entreront en vigueur à partir du vendredi 6 août. Dans un communiqué, la compagnie a précisé que les passagers embarquant au Royaume-Uni, à Chypre, en Turquie, au Brésil, aux Emirats arabes unis, en Irak, en Inde, au Malawi, en Ethiopie, en Zambie, au Liberia, au Kenya, en Gambie et en Sierra Leone doivent être munis d’une réservation, payée par leurs soins, dans un des hôtels accrédités au Liban pour un isolement de quatre jours (trois nuits). Les passagers qui ne sont pas munis d’une réservation ne pourront pas embarquer. MEA a toutefois souligné que plusieurs catégories de personnes sont exemptées de ce confinement, notamment les diplomates libanais et étrangers, qui peuvent se confiner avec leur famille dans leur lieu de résidence pour une durée de 4 jours. Les passagers ayant déjà reçu au moins une dose de vaccin anti-Covid, ceux qui ont contracté le virus au cours des 3 mois précédant leur voyage, les personnes âgées de moins de 18 ans ainsi que les personnes qui voyagent en Syrie en passant par le Liban par voie terrestre ne sont pas concernées par ces mesures.

La compagnie a enfin rappelé que les voyageurs, partiellement immunisés (avec une ou deux doses de vaccin) ou non-vaccinés, doivent se soumettre à un test PCR dans les 96 heures précédant leur voyage et à un autre à leur arrivée à l'AIB. Les passagers qui ont contracté le coronavirus dans les 90 jours précédant leur voyage à Beyrouth ne sont pas tenus d'effectuer ce test. La MEA a enfin noté que les enfants âgés de moins de 12 ans ainsi que les militaires de la Finul n'ont pas à effectuer de nouveau test à leur arrivée au Liban.

Pass sanitaire en vigueur
De plus, et en dépit de la lenteur de la vaccination dans le pays, un système de pass sanitaire est désormais en vigueur dans les lieux touristiques, c'est-à-dire dans "les établissements touristiques, les hôtels, les restaurants, les cafés, les bars, les stations balnéaires, ainsi que toutes les institutions qui dépendent du ministère", a rapporté le ministère du Tourisme. Ces établissements ne peuvent désormais recevoir que les personnes disposant d'un document prouvant leur vaccination (pour les plus de 16 ans), soit d'une attestation d'un test IgG comprenant un code QR qui prouve qu'elles sont immunisées, soit du résultat négatif d'un test antigénique". Par ailleurs, "tous les employés du secteur touristique doivent se faire vacciner ou effectuer un test PCR toutes les 72 heures", avait annoncé le ministère.

Il a fallu moins d’un mois pour que le Liban passe de la phase 1 de l’épidémie, dans le cadre de laquelle les foyers de Covid-19 sont bien identifiés, à la phase 3, caractérisée par une transmission communautaire. La crise financière que traverse le pays, les pénuries de mazout et de médicaments ainsi que l’exode massif du corps infirmier pèsent lourd sur le secteur hospitalier qui risque de ne pas pouvoir faire face à une nouvelle pression au cas où les hospitalisations augmentent fortement. La propagation rapide du contagieux variant Delta, qui représente désormais 100% des contaminations, inquiète et pousse les autorités et les professionnels de santé à tenter de durcir les mesures prises pour contenir le coronavirus.

Au lendemain du lancement du "pass sanitaire" imposé au Liban pour faire face à la propagation rapide du variant delta du coronavirus, 1.240 nouveaux cas et cinq décès (un chiffre légèrement à la hausse par rapport aux dernières semaines) ont été enregistrés au cours des dernières 24 heures, selon le bilan quotidien publié mardi par le ministère de la Santé.  Parmi ces...

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