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Dernières Infos - Explosions au port de Beyrouth

Levée des immunités : les familles des victimes donnent 30h aux responsables pour "prendre la bonne décision"


Levée des immunités : les familles des victimes donnent 30h aux responsables pour

Le porte-parole des proches de victimes de la double explosion au port de Beyrouth, Ibrahim Hoteit, lors d'une manifestation à Beyrouth, le 9 juillet 2021. Photo REUTERS/Mohamed Azakir

Les familles de victimes de la double explosion au port de Beyrouth ont donné lundi aux autorités libanaises un délai de trente heures pour prendre "la bonne décision" concernant la levée des immunités des responsables et les autorisations leur permettant de comparaître devant la justice pour répondre de leurs responsabilités dans ce drame. 

Le juge d'instruction près la cour de justice Tarek Bitar, chargé de l'enquête sur la double explosion, avait demandé début juillet la levée de l'immunité de quatre anciens ministres (dont trois sont actuellement députés) et responsables sécuritaires pour les mettre en examen et engager des poursuites à leur encontre pour "éventuelle intention d'homicide" et "négligence et manquements" dans le cadre de son instruction. Il fait depuis face à une levée de boucliers de la classe politique, notamment au Parlement qui a refusé, "dans l'attente de preuves", d'autoriser la levée des immunités, et tente de court-circuiter la procédure du magistrat en réclamant que les ex-ministres soient jugés devant la haute cour de justice, un organe devant lequel aucune affaire n'a jamais été portée. Par ailleurs, le Premier ministre sortant Hassane Diab a refusé de statuer sur l'autorisation de comparaître du chef de la sécurité de l'État, le général Tony Saliba, arguant que cela relevait des prérogatives du conseil de Défense, et le ministre sortant de l'Intérieur Mohammad Fahmi a, lui, refusé d'autoriser la comparution du directeur de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim. 

"Vous avez trente heures pour prendre une décision concernant les immunités et comparutions, et nous espérons que vous prendrez la bonne décision", a lancé le porte-parole des proches de victimes, Ibrahim Hoteit, à l'attention des dirigeants, au cours d'une conférence de presse. Ce délai correspond à peu près aux deux jours séparant le pays de la première commémoration du drame du 4 août 2020. 

En tête de cette mobilisation prévue ce jour-là se trouveront les familles des victimes. Le porte-parole a souligné que les responsables ne peuvent pas leur demander de "calmer la rue". "Nous ne sommes pas vos employés et nous ne sommes pas là pour empêcher les Libanais de s'exprimer par tous les moyens possibles", a-t-il mis en garde, soulignant que la tristesse "pourrait exploser en colère à tout moment". "Nous en avons fini avec les mouvements de protestation routiniers et pacifiques et nous nous dirigeons vers des mouvements de confrontation", a déclaré M. Hoteit, qui a lui-même perdu son frère dans l'explosion.

La catastrophe du 4 août a fait plus de 200 morts, dont aucune liste officielle n'a été publiée par les autorités, et des milliers de blessés. Elle a aussi détruit des quartiers entiers de la capitale libanaise. Face aux ingérences politiques, l'enquête locale piétine et n'a encore permis aucune avancée concernant les causes de la déflagration, provoquée par un incendie dans un hangar contenant plus de deux tonnes de nitrate d'ammonium stocké sans mesures de sécurité depuis des années. Quant aux autorités libanaises, elles refusent catégoriquement une enquête internationale.

Les familles de victimes de la double explosion au port de Beyrouth ont donné lundi aux autorités libanaises un délai de trente heures pour prendre "la bonne décision" concernant la levée des immunités des responsables et les autorisations leur permettant de comparaître devant la justice pour répondre de leurs responsabilités dans ce drame. Le juge d'instruction près la cour de...