Le ministre libanais sortant des Télécoms, Talal Hawat, a affirmé samedi que le réseau Internet fixe resterait opérationnel et que les tarifs n'augmenteraient pas "tant que le mazout est disponible et que les crédits sont ouverts", deux éléments qui font cruellement défaut au Liban, actuellement en faillite.
"Nous travaillons dur et en toute transparence et nous réduisons toutes les dépenses inutiles afin d'assurer la continuité des services Internet et de télécommunications", a affirmé le ministre, rejetant tout accroissement des profits de l'État dans ce secteur à l'heure actuelle. "Le ministère n'augmentera pas les tarifs d'accès à l'Internet", a-t-il assuré, dans des propos rapportés par l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Toutefois, les entreprises privées fournissant l'accès au réseau sont libres d'augmenter ou de baisser leurs prix. Il les a cependant appelées à "se tenir aux côtés des Libanais et à prendre en compte leurs conditions de vie, dans cette suffocante crise économique". "D'un point de vue juridique, le ministère des Télécoms ne peut que souhaiter que ces entreprises privées n'augmentent pas leurs prix par compassion avec ce qu'endurent les citoyens", a-t-il concédé, alors que le Liban sombre dans un marasme économique inédit.
Mi-juillet, M. Hawat avait déjà demandé, "l'ouverture de crédits supplémentaires pour le réseau des télécoms libanais Ogero afin de faire face à la crise", et "d'assurer l'approvisionnement en courant électrique ainsi que des pièces de rechange et le matériel de maintenance dont a besoin le réseau", soulignant que le ministère "paie les frais (de ces équipements) au taux de change du dollar sur le marché parallèle". La livre libanaise s'échange aujourd'hui à plus de 19.000 LL contre un dollar.
Les services d’Ogero ont été interrompus à maintes reprises au cours des dernières semaines en raison de la forte pression sur ses générateurs, alors que le rationnement en électricité s'accentue et perdure, faute de mazout. Le pays, qui poursuit sa descente aux enfers, connaît en effet de graves pénuries d'hydrocarbures depuis plusieurs mois.
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