Zahra Tleiss, une fillette vivant dans la région de Baalbeck, est décédée vendredi soir des suites d'une piqûre de scorpion et faute d'avoir pu recevoir un sérum antivenin, indisponible au Liban où les pénuries de médicaments se sont généralisées. La mort de Zahra Tleiss a provoqué l'indignation d'internautes et de responsables sur les réseaux sociaux.
Dans un communiqué publié samedi, le ministère de la Santé a toutefois précisé que la petite fille avait bien reçu le produit nécessaire, l'un acheminé de Syrie et un autre par la Force intérimaire de l'ONU au Liban (Finul), sans toutefois s'expliquer sur les raisons de son décès.
"Zahra a passé trois jours à l'hôpital Dar el-Amal de Douress, sans recevoir l'antidote à la morsure. Le poison s'est propagé dans son corps et a atteint les reins et les poumons", a rapporté notre correspondante dans la Békaa Sarah Abdallah. "Le sérum nécessaire n'était disponible ni dans les pharmacies ni dans les hôpitaux", a-t-elle ajouté. Selon des sources citées cependant par plusieurs médias, l'antivenin aurait bien été administré à la fillette, mais pas en quantité suffisante. Ce produit aurait été trouvé en Syrie, mais rapporté trop tard pour sauver Zahra Tleiss, qui a été inhumée dans l'après-midi dans la localité de Brital.
En fin de semaine, le mohafez de la région, Bachir Khodr, avait lancé un appel pour que soit trouvé un tel traitement, introuvable dans les hôpitaux de Baalbeck-Hermel.
"Nous sommes tombés bien bas !"
"L'histoire de Zahra qui est décédée, faute de sérum antivenin, brise le cœur", s'est attristé le directeur gouvernemental de l'hôpital Rafic Hariri de Beyrouth, Firas Abiad, dans un tweet. "Malheureusement, les décès de patients dus à la pénurie de médicaments vont devenir de plus en plus fréquents, au vu de la dégradation de la situation", a averti le médecin. "Nous sommes tombés bien bas !", a-t-il déploré.
Les importateurs de médicaments préviennent depuis des semaines que le Liban sera bientôt à court de "centaines de médicaments de base pour les maladies chroniques".
Dans son communiqué paru samedi, le ministère de la Santé a toutefois appelé à ne pas tirer de "conclusions erronées" concernant le décès de la petite fille. "Les piqûres des scorpions présents au Liban ne sont pas mortelles. Les médecins locaux traitent généralement les symptômes - gonflement, douleurs, empoisonnement - et cela s'est montré efficace dans tous les cas survenus jusqu'à présent. Dans de très rares cas, un antidote spécial provenant de l'étranger et qui est efficace dans le cas de piqûre de scorpions se trouvant dans notre région est utilisé", a précisé le ministère. "Ici, un contrepoison a été obtenu depuis la Syrie grâce aux parents de la fillette. De notre côté, nous avons pu en obtenir grâce à la Finul à Nakoura", a poursuivi le ministère, qui souligne que ces traitements ne sont plus inclus depuis des années sur les listes de médicaments importés par le Liban. Le ministère de la Santé a conclu en appelant les Libanais à ne pas tarder à consulter un médecin en cas de piqûre, en particulier s'il s'agit d'enfants.
Le Liban est enfoncé depuis l'automne 2019 dans une crise qualifiée par la Banque mondiale de l'une des pires au monde depuis 1850. A court de devises étrangères, le pays peine à débloquer des fonds pour subventionner les médicaments, mettant en danger la résilience même du système de santé, déjà affaibli par les coupures de courant et le départ de milliers de soignants.
commentaires (9)
Quel bordel.... Pauvre petite. Au fait chers politiciens...la vie de cette petite n'est elle pas beaucoup plus importante que vos parts dans la composition des portefeuilles ministerielles?? La défense des sunnites, des chrétiens, des chiites au sein du gouvernement, est elle plus importante que les civils qui meurent tous les jours? De faim, de maladie, de virus, de manque de médicaments, de manque de produits médicaux?
LE FRANCOPHONE
19 h 02, le 01 août 2021