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L'ONU enjoint Téhéran à fournir de l'eau plutôt que de tirer sur les manifestants

L'ONU enjoint Téhéran à fournir de l'eau plutôt que de tirer sur les manifestants

La Haute-commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Michelle Bachelet. Photo AFP

Les autorités iraniennes feraient mieux de s'attaquer au problème de manque d'eau chronique dans le sud-ouest de l'Iran plutôt que de réprimer violemment les manifestations, s'est insurgé vendredi la Haute-commissaire aux droits de l'homme, Michelle Bachelet.

"Le gouvernement devrait se concentrer sur l'impact de la terrible crise du manque d'eau chronique sur la vie, la santé et la prospérité de la population du Khouzistan et sur les manifestations de gens qui sont désespérés après des années de négligence", a lancé Mme Bachelet, dans un communiqué, après des manifestations cette semaine qui, selon elle, ont été violemment réprimées et ont fait des victimes. Mme Bachelet a accusé le gouvernement de négligence face à une "situation catastrophique". "Tirer sur les gens et les arrêter ne va qu'ajouter à la colère et au désespoir", a-t-elle souligné, expliquant que des blessés ont refusé de se rendre à l'hôpital de peur d'être arrêtés. "Il n'est jamais trop tard pour changer de tactique", a-t-elle lancé à l'adresse du gouvernement, qui doit notamment donner des instructions claires aux forces de l'ordre de respecter les normes internationales. Mme Bachelet demande aussi au gouvernement iranien de prendre les problèmes du Khouzistan "sérieusement" et "de prendre des mesures immédiates" et sur le long terme pour améliorer la situation, en consultation avec la population.

Le Khouzistan, qui abrite les principaux gisements de pétrole iraniens, est frappé depuis fin mars par une sécheresse ayant entraîné des manifestations dans plusieurs villes de la province. Selon des médias et responsables iraniens, au moins trois personnes ont été tuées, dont un policier et un manifestant.

Mme Bachelet évoque 4 morts parmi les manifestants ainsi qu'un policier, mais elle souligne que des informations non confirmées font état d'un plus grand nombre de morts.

Iribnews, le site internet de la télévision d'Etat, indiquait qu'une personne a été tuée et deux autres blessées par balle jeudi dans la soirée, lors d'"émeutes" dans la province occidentale voisine de Lorestan, déclenchées "sous prétexte des problèmes d'eau au Khouzistan". C'est la première fois que des médias locaux parlent de manifestations ou de victimes hors du Khouzistan.

Jeudi, le président iranien, Hassan Rohani, avait déclaré que les habitants du Khouzistan avaient "le droit" de "s'exprimer", et "même de descendre dans la rue dans le cadre de la réglementation". Vendredi, le guide suprême iranien Ali Khamenei a exhorté les manifestants à ne pas faire le jeu des "ennemis" du pays.

La population de la province, qui compte une importante minorité arabe, se plaint régulièrement d'être laissée pour compte par les autorités. Le Khouzistan avait été l'un des points chauds de la vague de contestation, violemment réprimée, contre le pouvoir en novembre 2019.

Les autorités iraniennes feraient mieux de s'attaquer au problème de manque d'eau chronique dans le sud-ouest de l'Iran plutôt que de réprimer violemment les manifestations, s'est insurgé vendredi la Haute-commissaire aux droits de l'homme, Michelle Bachelet."Le gouvernement devrait se concentrer sur l'impact de la terrible crise du manque d'eau chronique sur la vie, la santé et la...