Rechercher
Rechercher

Société - Crise

L’autorisation des « importations en urgence » suscite de vives craintes sur la qualité des médicaments

L’autorisation des « importations en urgence » suscite de vives craintes sur la qualité des médicaments

Face à la pénurie des médicaments, les mesures proposées par le ministère de la Santé restent peu convaincantes, notamment pour les importateurs. Photo d’illustration Bigstock

La crise du médicament n’en finit pas de faire couler de l’encre, surtout après l’annonce vendredi dernier de la levée partielle des subventions, la Banque centrale n’étant plus capable de maintenir ce mécanisme instauré avec le début de la crise en 2019, et de l’autorisation des « importations en urgence » pour faire face aux pénuries. Des annonces qui montrent que l’administration continue de procéder par tâtonnement. Elles soulèvent également des inquiétudes quant à la qualité des produits qui risquent d’être introduits dans le pays. Ces mesures menacent, par ailleurs, la viabilité du mécanisme de remboursement des médicaments par la Caisse nationale de Sécurité sociale (CNSS), une fois que les prix des produits non subventionnés auront renchéri.

Lire aussi

« Nous avons ouvert la porte aux importations en urgence », assure le ministère de la Santé


Contacté par L’Orient-Le Jour, Riad Fadlallah, conseiller du ministre sortant de la Santé pour les affaires du médicament, explique que les « importations en urgence visent à assurer des produits essentiels de manière exceptionnelle afin de répondre aux besoins du marché ». « Que ce soit un médicament iranien, syrien, pakistanais ou indien, si le produit est conforme aux normes, nous n’avons pas de problème à l’introduire au Liban, avance-t-il. Le pays d’origine n’a pas d’importance. Ce sont les dossiers scientifiques des médicaments qui priment. »

Conditions de mise sur le marché

Concernant les médicaments génériques importés de pays non référentiels (pays qui ne constituent pas une référence dans l’industrie pharmaceutique, NDLR), Riad Fadlallah assure à L’OLJ que « l’importateur doit présenter de nombreux documents avant la mise sur le marché de ces produits ». Au nombre de ces documents, figurent notamment les résultats de tests sur la qualité et la bioéquivalence. Ce test permet de s’assurer que le générique a les mêmes effets thérapeutiques que le médicament original ou princeps. Ces tests seront effectués dans des laboratoires accrédités par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et situés dans un pays référentiel. M. Fadlallah souligne que le ministre a créé un comité d’urgence chargé d’examiner ces médicaments qui seront importés dans l’urgence afin d’accélérer leur mise sur le marché. Aussi, ces produits seront-ils mis sur le marché, selon lui, en l’espace de quelques semaines, alors qu’en temps normal, cette procédure nécessite plusieurs mois.

Lire aussi

À Bourj Brajné, le marché du médicament générique syrien explose

Plus tôt dans la journée, le chef de l’État Michel Aoun a présidé une réunion au palais de Baabda, en présence du Premier ministre sortant Hassane Diab et du syndicat des importateurs. Ces derniers avaient fait part de leur inquiétude de voir le pays crouler sous des médicaments qui ne sont pas conformes aux normes. La rencontre n’a toutefois pas abouti à une solution ni à un accord concernant le taux de change dollar/livre à adopter lors des transactions, les importateurs étant opposés au taux de 12 000 livres pour un dollar proposé par le ministre de la Santé.

Remboursement par la CNSS

Sur un autre plan, c’est la CNSS qui a exprimé des inquiétudes quant à sa capacité à continuer à rembourser ses assurés. Mohammad Karaki, directeur général de la CNSS, avoue avoir été pris de court par les nouveaux tarifs. « Les listes des médicaments non subventionnés ont été publiées vendredi et toutes les administrations sont fermées cette semaine (pour la fête de l’Adha), précise-t-il. Nous n’avons pas encore eu le temps de les examiner. Nous aurons besoin d’une ou deux semaines pour étudier les nouveaux prix et voir si nous pourrons continuer à rembourser les patients inscrits à la CNSS. »

La crise du médicament n’en finit pas de faire couler de l’encre, surtout après l’annonce vendredi dernier de la levée partielle des subventions, la Banque centrale n’étant plus capable de maintenir ce mécanisme instauré avec le début de la crise en 2019, et de l’autorisation des « importations en urgence » pour faire face aux pénuries. Des annonces qui montrent que...

commentaires (3)

L’ordre des médecins devrait intervenir. La population n’a aucune confiance dans les experts du ministère de la santé

Lecteur excédé par la censure

15 h 24, le 20 juillet 2021

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • L’ordre des médecins devrait intervenir. La population n’a aucune confiance dans les experts du ministère de la santé

    Lecteur excédé par la censure

    15 h 24, le 20 juillet 2021

  • HARIRI A ETE MANIPULE PAR BERRY ET TRAHI ET BRULE PAR LE DUO CHIITE PAR DESSEIN. LES DEUX PRETENDUS CHRETIENS COLLABORENT, LES SUNNITES SONT NEUTRALISES, JOUMBLATT SAUTE DE BRANCHE EN BRANCHE ET LE PAYS ENVAHI PAR TOUT CE QUI VIENT D,IRAN A GLISSE DEJA DANS LA TRAPPE DE LA WELEYET EL FAKIH. PATRIARCHE RAI REVEILLEZ-VOUS. LES MOLLAHS IRANIENS DISPOSENT DU PAYS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 31, le 20 juillet 2021

  • Nous avons déjà eu le scandale de médicaments iraniens importés sans tests , mais avec l'autorisation du ministre . On ne joue pas avec la santé des citoyens.

    Yves Prevost

    06 h 48, le 20 juillet 2021

Retour en haut