Rechercher
Rechercher

Moyen-Orient - Irak

Arrestation d’un policier présenté comme le tueur d’un chercheur respecté

Arrestation d’un policier présenté comme le tueur d’un chercheur respecté

Le chercheur irakien Hicham al-Hachémi. Photo AFP

Un an après l’assassinat d’un chercheur irakien respecté, le Premier ministre Moustafa Kazimi a annoncé hier l’arrestation de ses tueurs, dont le principal a été identifié comme un policier, selon des « confessions » diffusées par la télévision d’État. « Nous avions promis de capturer les tueurs de Hicham al-Hachémi. Nous avons tenu cette promesse », a déclaré M. Kazimi sur Twitter, sans donner plus de précisions. Quelques instants plus tard, la télévision d’État a diffusé un reportage et les « confessions » de l’homme présenté comme le principal auteur de l’assassinat : Ahmad el-Kenani, un policier de 36 ans engagé dans les forces de l’ordre depuis 2007. Cet homme brun y déclare avoir tiré le coup de feu mortel. Au total, quatre hommes ont été arrêtés, selon la télévision d’État.

Hicham al-Hachémi, spécialiste internationalement reconnu des mouvements jihadistes et figure respectée de la société civile, a été tué le 6 juillet 2020 par des hommes à moto, devant son domicile à Bagdad. Son assassinat avait profondément choqué en Irak et, le 6 juillet dernier, un rassemblement à sa mémoire a été organisé à Bagdad sur la place Tahrir, cœur du soulèvement populaire de fin 2019. Le chercheur avait vigoureusement pris position en faveur de ce mouvement, qui dénonçait la corruption dans le pays, réclamait une refonte totale du système politique et fustigeait la mainmise iranienne sur Bagdad.

Le mouvement a été écrasé dans le sang – au moins 600 morts et plus de 30 000 blessés – et des dizaines d’opposants irakiens ont été assassinés ou enlevés depuis, parfois brièvement. Il y a quelques jours, un jeune journaliste, Ali al-Mikdam, a disparu pendant 24 heures dans la capitale avant d’être retrouvé. Ce militant connu pour son opposition aux factions pro-Iran a déclaré avoir été kidnappé et battu.

Impunité

Jusqu’à présent, aucun auteur de ces meurtres ou enlèvements n’a été poursuivi, les défenseurs des droits humains dénonçant une « impunité totale en Irak ». « Nous avons arrêté des centaines de criminels », a assuré Moustafa Kazimi dans son tweet, sans plus de précisions. « Peu nous importe ce que disent les médias : nous remplissons nos devoirs au service du peuple et de la justice », a-t-il ajouté.

Les arrestations annoncées hier « sont un pas positif pour mettre fin à l’impunité et nous espérons que tous les cas de violence seront élucidés, et que leurs auteurs rendront des comptes », a réagi le docteur Ali al-Bayati, membre de la Commission irakienne pour les droits de l’homme, un organe indépendant. Nombre de militants et d’opposants irakiens ont fui le pays depuis fin 2019, ou ont trouvé refuge dans la région autonome du Kurdistan irakien (Nord). Si les meurtres n’ont jamais été revendiqués, les militants accusent les factions pro-iraniennes toutes-puissantes en Irak d’en être les responsables.

Selon une source de sécurité, le policier qui a avoué avoir tué Hicham al-Hachémi est proche des brigades du Hezbollah, l’un des groupes les plus puissants de la coalition pro-iranienne du Hachd al-Chaabi. Fin mai, un commandant influent du Hachd, Qassem Mouslah, soupçonné du meurtre d’une figure de la contestation antipouvoir, avait été arrêté. Mais il a été relâché, officiellement pour manque de preuves, deux semaines plus tard, après une démonstration de force de ses partisans à Bagdad. Le Hachd, force incontournable en Irak, est intégré dans les forces de sécurité irakiennes.

Source : AFP

Un an après l’assassinat d’un chercheur irakien respecté, le Premier ministre Moustafa Kazimi a annoncé hier l’arrestation de ses tueurs, dont le principal a été identifié comme un policier, selon des « confessions » diffusées par la télévision d’État. « Nous avions promis de capturer les tueurs de Hicham al-Hachémi. Nous avons tenu cette promesse », a...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut