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Lifestyle - Festival de Cannes

Des bises, des amours féminines et Renate...

Moins de fêtes, plus de tests, mais des films de haute volée, des stars et les retrouvailles enchantées du cinéma mondial : ce qu’il faut retenir du 74e Festival de Cannes qui s’achève aujourd’hui.

- Pas de bises, vraiment ? Bannir la bise en haut des marches, comme cela était prévu initialement, a paru tout simplement impossible aux organisateurs du festival qui, dès le premier soir, se sont affranchis de leur propre consigne. L’image, devenue rapidement virale, de spectateurs enlevant leur masque pendant les projections a ensuite obligé le festival à un ferme rappel à l’ordre. Au final, le pari semble gagné : en imposant le pass sanitaire à l’entrée, l’évènement n’a pas créé de cluster. Même si certains visiteurs étrangers, contraints de se faire tester régulièrement, ont dit leur ras-le-bol de cracher dans un tube toutes les 48 heures.

- Une star est née. Tout le monde est tombé sous le charme de Renate Reinsve, actrice norvégienne de 33 ans qui brille dans Julie en 12 chapitres de Joachim Trier, portrait électrique et subtil d’une jeune femme contemporaine. L’avalanche de critiques dithyrambiques sur sa prestation a bouleversé l’actrice, inconnue avant son arrivée à Cannes : « Aujourd’hui, je me suis réveillée et j’ai pleuré », a-t-elle raconté. « Tout ça me dépasse un peu », a poursuivi celle qui avait jusqu’ici joué principalement au théâtre plus quelques petits rôles au cinéma et à la télévision norvégienne. Une autre actrice a confirmé tout son talent à l’occasion du festival : la Luxembourgeoise Vicky Krieps, devenue à 37 ans l’un des visages les plus recherchés du cinéma contemporain.

- Mauvais pères. Sean Penn était de retour à Cannes comme réalisateur pour Flag Day dans lequel il joue aux côtés de sa propre fille le rôle d’un père magnétique et manipulateur vivant de larcins. Mais il n’est que l’un des nombreux pères défaillants des films de ce festival : André Dussollier odieux au seuil de la mort dans Tout s’est bien passé, Adam Driver artiste tourmenté qui instrumentalise son enfant dans Annette, Matt Damon qui ne prend que les pires décisions pour tenter de sauver sa fille dans Stillwater, le père mal aimant de Julie en 12 chapitres... Si le patriarcat en prend pour son grade, la benjamine de la compétition officielle, Julie Ducournau, a au contraire offert à Vincent Lindon un rôle de père d’adoption, certes tourmenté, mais protecteur, dans le très explosif Titane.

- Amours entre femmes. Les couples lesbiens prennent désormais toute leur place à l’écran, si l’on en croit les films cannois qui sont aussi une fenêtre sur l’époque. Si, dans Benedetta de Paul Verhoeven, qui met en scène l’amour enflammé entre deux nonnes dans un couvent du Moyen Âge, cette relation est même le cœur de son scénario, le couple formé par Marina Foïs et Valeria Bruno-Tedeschi dans La Fracture apparaît au contraire on ne peut plus banal. Dans Compartiment n° 6 du Finlandais Juho Kuosmanen et dans Les Olympiades de Jacques Audiard, l’amour entre femmes, là encore normalisé, est simplement une des possibilités offertes par la vie à travers une conception « fluide » de l’amour et de la sexualité. Dans Titane, l’héroïne couche indifféremment avec des hommes, des femmes (ou des voitures), mais pour les tuer.

- Musique partout. Le film d’ouverture a donné le ton : l’explosion Annette, comédie musicale de Leos Carax, a offert une brillante bande son écrite et interprétée par les Sparks, duo américain aussi méconnu du grand public qu’influent dans l’histoire de la musique pop. De groupe culte, il a aussi été question dans The Velvet Underground, documentaire de l’Américain Todd Haynes sur la mythique formation new-yorkaise portée par Lou Reed. À des années-lumière de ce registre, la Croisette a aussi salué Aline de Valérie Lemercier, où cette dernière habite littéralement le personnage de la superstar venue du Québec Céline Dion. Musique de l’époque, le rap était aussi le sujet de plusieurs films : Haut et fort, de Nabil Ayouch, sur une jeunesse marocaine étouffée par les contraintes sociales ; Suprêmes, biopic sur le groupe français NTM, et l’étonnant Down With the King avec le rappeur américain Freddie Gibbs qui joue une star souhaitant abandonner le micro au profit des travaux de la ferme.

Éric RANDOLPH/AFP

Moins de fêtes, plus de tests, mais des films de haute volée, des stars et les retrouvailles enchantées du cinéma mondial : ce qu’il faut retenir du 74e Festival de Cannes qui s’achève aujourd’hui.- Pas de bises, vraiment ? Bannir la bise en haut des marches, comme cela était prévu initialement, a paru tout simplement impossible aux organisateurs du festival qui, dès le...

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