Le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé a annoncé jeudi au ministre sortant de la Santé Hamad Hassan que la banque centrale avait commencé à envoyer des fonds aux sociétés importatrices de médicaments, afin de couvrir leurs frais. Ces fonds sont attendus alors que le Liban connaît depuis plusieurs mois des pénuries de médicaments et que les pharmacies et importateurs avaient mis en garde cette semaine contre une aggravation de la crise si les montants réclamés par les importateurs n'étaient pas débloqués.
La BDL fournit aux importateurs de médicaments, ainsi que de farine et de matériel médical, 85% des devises nécessaires au taux officiel de 1.507,5 livres pour un dollar, alors que le reste doit être trouvé par les importateurs au taux du marché parallèle. Mais alors que les réserves de la banque centrale sont désormais quasiment épuisées, les autorités avaient annoncé que seuls les médicaments "prioritaires" resteraient subventionnés.
L'annonce des versements aux sociétés importatrices a été faite lors d'une réunion de la commission ministérielle chargée du suivi de la crise des médicaments. Le ministre Hamad Hassan a présenté lors de cette réunion le mécanisme observé pour déterminer les médicaments "prioritaires" qui bénéficieront désormais de subventions . Il a en outre donné ses instructions pour que des inspections plus sévères soient menées dans les pharmacies afin de s'assurer qu'elles ne monopolisent pas des médicaments subventionnés, de manière à les revendre au prix fort lorsque ces subventions seront supprimées.
Dans la matinée, l'Association des propriétaires de pharmacie avait annoncé le début d'une grève ouverte à partir de demain vendredi, jusqu’à ce que le ministère de la Santé fournisse aux officines une liste détaillée des médicaments qui continueront à être subventionnés. Les pharmaciens réclament qu'une liste de ces médicaments lui soit fournie et que le prix des autres produits soit lié au taux de change sur le marché parallèle (plus de dix fois le taux officiel), afin d’assurer la vente aux clients et d’éviter "le monopole du marché noir et des trafiquants".
Dimanche dernier, le syndicat des importateurs de médicaments au Liban avait lancé un véritable cri d’alarme, annonçant qu'en plus des produits déjà en rupture de stock, des centaines d’autres risquaient de devenir introuvables en juillet si l’État et la Banque du Liban ne parvenaient pas à mettre fin aux dysfonctionnements du mécanisme de subvention, et relevé que la BDL n'avait pas honoré 600 millions de dollars d'impayés sur des dossiers pourtant validés.
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