Le chef de la diplomatie qatarie entame ses concertations avec les responsables libanais

Le ministre qatari des Affaires étrangères, le cheikh Mohammad ben Abderrahmane al-Thani, est arrivé mardi à 17h à Beyrouth pour une visite officielle qui devrait principalement se concentrer sur la question de la formation du gouvernement que le Liban attend depuis près de onze mois. Le responsable devrait également évoquer la question des aides que Doha fournirait au Liban qui fait face à une grave crise socio-économique.

La ministre sortante des Affaires étrangères par intérim, Zeina Acar, a accueilli à l'aéroport international de Beyrouth le ministre, en compagnie de l'ambassadeur du Qatar au Liban, Mohammad Hassan el-Jaber, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le cheikh Mohammad ben Abderrahmane al-Thani s'est par la suite directement rendu au palais présidentiel de Baabda pour s'entretenir avec le chef d'Etat, Michel Aoun. Il a ensuite été reçu par le président du Parlement, Nabih Berry. Il doit encore s'entretenir avec le Premier ministre désigné, Saad Hariri, ainsi que le commandant en chef de l'armée libanaise, le général Joseph Aoun. Aucun entretien n'est prévu avec le Premier ministre sortant, Hassane Diab.

Le pays est sans gouvernement depuis la démission du cabinet de Hassane Diab dans la foulée des explosions meurtrières du port de Beyrouth. Depuis, M. Hariri et M. Aoun, englués dans des rivalités politiques et personnelles, s'écharpent sur la forme du gouvernement et la nomination des ministrables, échouant à former un gouvernement, en dépit de plusieurs tentatives de médiation. Pendant ce temps-là, le Liban continue sa descente aux enfers, marquée par une paupérisation de la population et des pénuries de biens essentiels - essence, électricité, médicaments - et que rien ne semble pouvoir arrêter, en l'absence d'un cabinet réformateur, condition sine qua non pour une aide de la communauté internationale.

En avril, M. Diab, s'était rendu au Qatar et avait appelé les dirigeants à aider son pays qui est "sur le point de s'effondrer". Le Qatar avait déjà indiqué en février qu'il était prêt à aider à relancer l'économie libanaise, mais seulement si sa classe politique s'entendait sur un nouveau gouvernement.