Selon les termes du communiqué, confirmés par une source proche de l’établissement, cela devrait se traduire par une réduction progressive de 150 mégawatts (MW) sur les deux sites dont les capacités maximales cumulées totalisent plus de 900 MW, mais qui ne fonctionnent actuellement qu’à 40 % de leurs capacités, selon nos calculs basés sur des données fournies en juin par le Issam Fares Institute for Public Policy and International Affairs de l’Université américaine de Beyrouth.
EDL n’a pas précisé comment cette baisse allait se traduire au niveau des heures d’approvisionnement qui dépassent péniblement les trois heures par jour depuis quelques semaines dans tout le pays. Cette mauvaise nouvelle de plus survient à un moment où les propriétaires de générateur – des exploitants illégaux, mais tolérés, qui servent de palliatif aux carences du fournisseur d’électricité depuis des décennies – rencontrent eux aussi des difficultés pour s’approvisionner en mazout, suite, là aussi, à des retards de la BDL dans le déblocage des crédits demandés.
Les réserves de devises de la BDL servent aussi bien à financer les avances du Trésor à EDL, sans lesquelles l’établissement public ne pourrait pas acheter son carburant, qu’à assurer les subventions mises en place par la banque centrale pour limiter la hausse des prix en livres du carburant, liée à la dépréciation de la monnaie nationale. Face à l’absence d’issue dans un pays sans gouvernement de plein pouvoir depuis 10 mois, où le niveau de corruption est élevé et où les réformes nécessaires pour redresser le pays sont régulièrement repoussées par les responsables, une importante partie de ces réserves s'est sont évaporée depuis le début de la crise. La BDL, dont le rôle dans la crise bancaire est pointé du doigt par plusieurs experts, semble pour sa part vouloir ralentir cette érosion autant que possible en retardant régulièrement les ouvertures de crédits demandés par EDL ou par les importateurs de carburants.
Enfin, la réforme nécessaire d’EDL, qui a survécu à la guerre civile et dont le centre de commande national a été détruit dans la double explosion du 4 août dernier, a systématiquement été repoussée, principalement en raison de conflits d’intérêts au sein de la classe politique.
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