Des manifestants lors d'un sit-in à Zahlé, le 1er juillet 2021. Photo ANI
Des habitants de Zahlé et de ses environs ont manifesté jeudi à l'entrée de cette grande ville de la Békaa, à l'appel des Forces libanaises, afin de protester contre les crises multiples et profondes que traverse le pays et de réclamer qu'une solution soit trouvée pour fournir du mazout, un produit en pénurie, à Electricité de Zahlé (EDZ).
EDZ est une ancienne concession d'Electricité du Liban (EDL) devenue prestataire de services gérant le réseau de distribution de courant à Zahlé. Présentée jusqu'à présent comme un modèle de réussite plutôt unique dans le secteur de l'énergie au Liban, caractérisé depuis des années par un rationnement de la production officielle, EDZ n'a pas été épargnée par la dépréciation de la livre nationale et les pénuries de carburant.
Lors du sit-in, les manifestants, rejoints par les députés FL Georges Okaïss et César Maalouf et par le directeur d'EDZ, Assaad Nakad, ont crié leur colère face au rationnement "sévère" de l'électricité dans leur ville et réclamé la fin de la contrebande de carburant vers la Syrie.
"Ceux qui s'opposent à l'envoi d'aides pour répondre aux besoins les plus urgents du peuple sont les ennemis du Liban", a déclaré M. Okaïss, en référence implicite aux dirigeants, qui n'ont jusqu'à présent trouvé que des solutions à court-terme pour résoudre la crise du carburant. Une de ces solutions a consisté en une levée partielle des subventions octroyées pour l'importation d'essence et de mazout, qui a provoqué ces derniers jours une hausse de plus de 30% des tarifs. Mais malgré les promesses des responsables, l'essence et le mazout restent toujours difficiles à obtenir.
Une des causes des pénuries identifiées par les dirigeants, en plus du retard d'ouverture des crédits nécessaires aux importations par la Banque du Liban (BDL) dont les réserves en devises ont atteint un stade critique, est la contrebande de produits subventionnés, dont les carburants, vers la Syrie. Une fois la frontière passée illégalement, les trafiquants les revendent avec une marge plus élevée leurs produits, dans le pays-voisin qui souffre également d'une grave crise économique.