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La Suisse choisit le F-35A américain pour renouveler sa flotte



La Suisse choisit le F-35A américain pour renouveler sa flotte

Le gouvernement suisse a annoncé mercredi avoir choisi l'avion de combat américain F-35A pour remplacer sa flotte vieillissante. AFP / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / GEORGE FREY

Le gouvernement suisse a annoncé mercredi avoir choisi l'avion de combat américain F-35A pour remplacer sa flotte vieillissante et le système de défense antiaérienne Patriot, lui aussi conçu aux Etats-Unis.

La décision de commander 36 F-35A au prix total de cinq milliards de francs suisses (4,6 milliards d'euros) et cinq systèmes Patriot, qui coûteront environ deux milliards de francs, doit maintenant être soumise au Parlement et risque aussi d'être contestée dans les urnes par la gauche et un groupe antimilitariste.

Outre le F-35A de Lockheed-Martin, qui est la version déjà en service dans l'armée de l'air américaine et de plusieurs pays européens, étaient également en lice le Rafale du français Dassault, le F/A 18 Super Hornet de Boeing et l'Eurofighter Typhoon du groupe européen Airbus. "Je suis convaincue que la décision prise aujourd'hui par le Conseil fédéral est juste et nécessaire", a déclaré Viola Amherd, la Conseillère à la tête de la Défense, au cours d'un point de presse.

Plus efficace et moins cher

"Il ressort de l'évaluation que ces deux systèmes l'emportent quant à l'utilité globale tout en présentant les coûts globaux les plus bas. Le Conseil fédéral est convaincu qu'ils sont les mieux adaptés pour protéger à l'avenir la population suisse contre les menaces aériennes", peut-on lire dans le communiqué officiel.

Ce choix a été annoncé mercredi au terme d'un long et minutieux processus de sélection qui a commencé en 2018 et duquel l'avion de combat américain -qui fait pourtant l'objet de nombreuses critiques aux Etats-Unis notamment en raison des quelque 36.000 dollars que coûte une heure de vol- a de loin obtenu les meilleures notes, selon ce communiqué du gouvernement.

Le Conseil fédéral a en particulier mis en avant le fait que, selon lui, le F-35A, dans la quantité souhaitée, était "près de deux milliards (de francs) meilleur marché que ses concurrents".

De plus, il s'agit d'un avion dit furtif donc plus difficilement détectable, "il jouit ainsi d'une grande capacité de survie, ce qui représente un avantage particulier pour les Forces aériennes suisses", affirme encore le gouvernement.

Le seul critère pour lequel l'appareil de Lockheed n'est pas arrivé en tête est celui des affaires compensatoires directes. La Suisse exige en effet que l'obligation de compensation de 60% de la valeur de la commande doit être remplie dans son intégralité au plus tard quatre ans après la dernière livraison.

Le lobbying a été intense en coulisse et en public. Florence Parly, la ministre française des Armées, est allée en visite en Suisse en mars pour y rencontrer son homologue et Joe Biden lui-même a vanté la qualité des avions américains auprès du président suisse, Guy Parmelin, avant son sommet avec Vladimir Poutine en juin à Genève.

Dans le cas du système de défense sol-air de longue portée, le "Patriot se distingue de SAMP/T (proposé par le consortium franco-italien Eurosam, ndlr) pour les quatre principaux critères, parfois de manière significative, notamment dans celui de l'efficacité", et il est aussi "plus avantageux en termes de coûts", a conclu le Conseil fédéral.

Le coût global des Patriot s'élève à environ 3,6 milliards de francs sur 30 ans, frais d'exploitation compris. "Le système est ainsi nettement plus avantageux que l'autre candidat", assure le gouvernement.

Au cours d'un vote populaire en septembre 2020, les Suisses avaient -de justesse- approuvé l'enveloppe pour l'achat des nouveaux avions devant remplacer une flotte pour partie composée de vieux F5 Tiger de fabrication américaine, en service depuis 40 ans, "qui n'auraient aucune chance en combat aérien contre un adversaire moderne", selon les documents du Département fédéral de la défense.

A bout de souffle

La trentaine de F/A 18 Hornet, qui composent le reste de l'armée de l'air pourra voler jusqu'aux alentours de 2030. Aller au-delà demanderait des investissements très coûteux à un moment où cet appareil est mis hors-service partout ailleurs. Ces nouveaux avions seront pour l'essentiel destinés à assurer la police aérienne en temps normal et garantir la souveraineté de l'espace aérien suisse en période de tensions ou de conflit. "Une protection crédible de l'espace aérien peut déterminer si la Suisse est entraînée ou non dans un conflit", souligne le département de la Défense.

L'armée de l'air n'a aujourd'hui plus la capacité d'appuyer les troupes au sol que ce soit en termes de reconnaissance ou d'intervention contre des cibles terrestres.

Les systèmes de défense sol-air existants sont eux aussi âgés et surtout ne permettent pas de couvrir tout le spectre des menaces modernes. L'armée suisse s'appuie actuellement sur des systèmes Rapier et Stinger de courte portée et des canons de DCA en service depuis 1963. 

Le gouvernement suisse a annoncé mercredi avoir choisi l'avion de combat américain F-35A pour remplacer sa flotte vieillissante et le système de défense antiaérienne Patriot, lui aussi conçu aux Etats-Unis.La décision de commander 36 F-35A au prix total de cinq milliards de francs suisses (4,6 milliards d'euros) et cinq systèmes Patriot, qui coûteront environ deux milliards de francs,...