L'aide transfrontalière va s'arrêter, affirme l'ambassadeur russe à l'ONU

L'autorisation de l'ONU d'apporter une aide humanitaire transfrontalière aux Syriens sans l'accord de Damas va s'arrêter, a déclaré mercredi l'ambassadeur russe auprès des Nations unies, Vassily Nebenzia, tout en assurant ne pas vouloir faire état à ce stade d'une décision définitive.

"C'est maintenant une opération au jour le jour et elle sera finalement fermée", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse alors qu'il lui était demandé si un consensus pouvait être trouvé au Conseil de sécurité pour prolonger ce dispositif créé en 2014 et qui expire le 10 juillet.

Réinterrogé pour savoir si cela voulait dire que la Russie jugeait inutile de réautoriser le seul accès situé à Bab al-Hawa (nord-ouest), à la frontière entre la Syrie et la Turquie, le diplomate russe a répondu: "Je ne vais pas vous donner une réponse définitive maintenant, nous continuons les consultations sur ce sujet".

Vassily Nebenzia a rappelé que lorsque le dispositif, qui viole la souveraineté syrienne, avait été réduit l'an dernier de quatre accès à un seul, ce mouvement devait s'accompagner d'une hausse de l'aide à partir de Damas à travers les lignes de front. Il a précisé qu'un convoi humanitaire à destination de la province rebelle d'Idleb avait été autorisé en avril 2020 par Damas mais n'a jamais pu se rendre à destination en raison d'obstructions posées par ceux qui contrôlent la région, soutenus par la Turquie.

Des sources onusiennes ont confirmé à l'AFP cette information.

L'Irlande et la Norvège, deux membres non permanents du Conseil de sécurité en charge du dossier humanitaire syrien, ont remis vendredi à leurs partenaires un projet de résolution visant à prolonger d'un an le point de passage de Bab al-Hawa et à rouvrir pour un an celui d'al-Yarubiyah qui dessert à partir de l'Irak le nord-est de la Syrie.

Les organisations humanitaires plaident depuis des mois pour une prolongation de l'autorisation onusienne.

"Dans un environnement aussi politisé (...), la communauté humanitaire devrait disposer de l'espace, de l'accès nécessaire et des moyens de construire des chaînes d'approvisionnement durables et continues afin de fournir des services aux communautés qui en ont besoin", indique à l'AFP Laetitia Courtois, représentante à l'ONU du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).