Deux accusés jugés pour sédition veulent faire témoigner le prince Hamza

Deux anciens responsables jordaniens accusés d'avoir cherché à renverser le roi Abdallah II au profit de son demi-frère, le prince Hamza, insistent pour que ce dernier soit entendu comme témoin à leur procès, a affirmé mardi à l'AFP l'avocat de l'un deux.

"Les deux accusés Bassem Awadallah et Cherif Hassan ben Zaid, insistent pour que le prince Hamza témoigne dans cette affaire", a déclaré Me Mohammad Afif, l'avocat de Bassem Awadallah. "La décision finale revient au tribunal mais s'il refuse de le faire comparaitre, il doit le justifier", a-t-il ajouté au deuxième jour du procès à huis-clos devant la Cour de sûreté de l'Etat à Amman.

Bassem Awadallah, ancien chef du bureau royal détenteur également de la nationalité saoudienne, et Cherif Hassan ben Zaid, un temps émissaire spécial du roi en Arabie saoudite, sont les seuls à comparaitre devant la justice. Le principal protagoniste de cette affaire, le prince Hamza, 41 ans, accusé d'avoir voulu renverser le roi et, pour ce faire, d'avoir cherché à obtenir l'aide de l'Arabie Saoudite, n'est pas jugé.

Pourtant l'acte d'accusation est sans ambiguïté. "Le prince Hamza était déterminé à assouvir son ambition personnelle de régner, en violation de la Constitution et des coutumes hachémites", est-il écrit. Mais le roi lui a pardonné après que Hamza a fait acte d'allégeance au souverain et promis de "lui rester fidèle".

Selon l'acte d'accusation, les deux hommes sont notamment accusés d'avoir "oeuvré contre la sûreté et la sécurité de la société jordanienne" et "d'avoir incité à la sédition". Ils risquent jusqu'à vingt ans de prison, selon leurs avocats. Le tribunal a entendu lundi deux témoins à charge et trois autres l'ont fait par écrit. Mardi, ils ont entendu le dernier témoin présenté par l'accusation, a expliqué l'avocat. "A la prochaine audience dimanche, les deux accusés vont présenter leur défense par écrit puis lors de la session suivante nous allons demander au tribunal d'entendre cinq à dix témoins à décharge", a-t-il précisé.

Comme une partie du dossier de l'accusation est basée sur des écoutes conduites par les services de sécurité, Me Afif a indiqué que "la défense envisage de faire appel à des experts jordaniens et étrangers pour vérifier l'authenticité des enregistrements". Le roi Abdallah avait nommé Hamza prince héritier en 1999, à la demande de son défunt père. Mais il l'avait démis de ses fonctions en 2004 pour nommer son fils, le prince Hussein, prince héritier en 2009.