Le mouvement Amal appelle les ministres sortants à "accomplir leur mission"

Le bureau politique du mouvement Amal a appelé lundi le gouvernement sortant de Hassane Diab à accomplir son devoir vis-à-vis des Libanais, qui subissent de plein fouet les conséquences d'une crise socioéconomique et financière de grande ampleur, les exhortant notamment à prendre des mesures contre les entreprises qui monopolisent les produits subventionnés. 

Cet appel a été lancé à l'attention des ministres démissionnaires alors que M. Diab avait écarté plus tôt dans la journée toute "réactivation" ou "renflouement" de son cabinet, estimant que cela entraverait la formation de la nouvelle équipe, attendue depuis août 2020. Le chef de l'Etat, Michel Aoun, et le Premier ministre désigné, Saad Hariri, englués dans un imbroglio politique et personnel, ne sont toujours pas parvenus à former une nouvelle équipe pour diriger le pays et s'écharpent sur la question de la nomination des ministrables chrétiens. 

Dans un communiqué publié à l'issue de sa réunion hebdomadaire, le bureau politique d'Amal a appelé les ministres du cabinet sortant à "accomplir leur mission sans hésitation" afin de protéger les citoyens "de la crise profonde" que traverse le Liban. "Ils doivent prendre les mesures nécessaires pour mettre un terme aux monopoles exercés par certaines entreprises" sur les denrées de nécessité subventionnées, a ajouté le parti. 

Pour le mouvement Amal, parti présidé par le chef du Parlement, Nabih Berry, l'initiative présentée par ce dernier pour former un gouvernement de 24 sans tiers de blocage devrait par ailleurs permettre d'"accélérer" la mise sur pied du cabinet et de mettre un terme à "l'impasse". Le bureau politique a en outre souligné "son attachement à la Constitution et au document d'entente nationale, qui doivent être appliqués de manière non-discrétionnaire et non-sélective". "Il faut s'éloigner des intérêts personnels et privilégier l'intérêt, le futur, la sécurité et la stabilité de la nation", a ajouté le parti.  

La médiation du chef du Législatif et son soutien à Saad Hariri avaient été vivement critiqués la semaine dernière par la présidence et le Courant patriotique libre (CPL, qu'il a fondé). Baabda avait, en début de semaine, accusé M. Berry de ne pas respecter la Constitution avec son initiative et le chef du CPL, Gebran Bassil, avait de son côté rejeté les "efforts" du président du Parlement et le fait qu'il veut consacrer un système de "répartition par tiers" des portefeuilles (sunnites, chiites, chrétiens) au lieu de la parité islamo-chrétienne.