L'élection d'Ebrahim Raïssi à la présidentielle en Iran "devrait susciter une grave inquiétude" dans le monde, a déclaré samedi un porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, accusant cet ultraconservateur d'être "engagé en faveur du programme nucléaire militaire" iranien.
La victoire de M. Raïssi survient sur fond de négociations pour sauver l'accord de Vienne sur le nucléaire iranien en y réintégrant les Etats-Unis, allié d'Israël.
M. Raïssi est "engagé en faveur du programme nucléaire militaire iranien qui avance rapidement, son élection dévoile clairement les intentions nuisibles (...) de l'Iran, et devrait susciter une grave inquiétude au sein de la communauté internationale", a indiqué sur Twitter Lior Haiat. Il a également estimé que l'Iran avait élu "son président le plus extrémiste" depuis l'avènement de la République islamique en 1979.
Ebrahim Raïssi, chef de l'Autorité judiciaire âgé de 60 ans, s'est imposé largement au premier tour de vendredi face à trois candidats sur fond de mécontentement général face à la crise économique et sociale. Il hérite en effet d'un pays en proie à une grave crise économique, conséquence des sanctions imposées par Washington contre l'Iran après la décision de l'ancien président Donald Trump de dénoncer en 2018 l'accord international sur le nucléaire iranien, conclu en 2015 à Vienne.
Bien qu'issu d'un courant politique se caractérisant par l'antiaméricanisme et le rejet de l'Occident, M. Raïssi a rappelé pendant la campagne que la priorité était d'obtenir la levée de ces sanctions pour sortir le pays de l'ornière. Son élection ne devrait donc pas avoir d'effet sur les négociations en cours. La solution passe, a priori, par la levée des sanctions américaines demandées par l'Iran en échange du retour de Téhéran à l'application pleine et entière de l'accord. La République islamique a abandonné en riposte au blocus américain la plupart des garde-fous à ses activités nucléaires controversées qu'elle avait acceptés à Vienne.
L'Etat hébreu accuse l'Iran de vouloir se doter de la bombe atomique. Téhéran a de son côté toujours nié vouloir l'arme nucléaire et assure que son programme nucléaire est pacifique. "Nous devons nous préparer rapidement à un retour à l'accord sur le nucléaire iranien", a déclaré cette semaine le nouveau chef de la diplomatie israélienne Yaïr Lapid, précisant "qu'Israël fera tout en son pouvoir pour empêcher l'Iran d'obtenir la bombe nucléaire".
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