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Monde - Diplomatie

Biden et Poutine conviennent du retour de leurs ambassadeurs, lors d’un sommet « pragmatique »

Réunis hier à Genève, les présidents américain et russe ont notamment abordé les questions liées à la cybersécurité et à l’armement.

Biden et Poutine conviennent du retour de leurs ambassadeurs, lors d’un sommet « pragmatique »

Le président américain Joe Biden et son homologue russe Vladimir Poutine avant le sommet, hier à Genève. Peter Klaunzer/Pool/AFP

Joe Biden et Vladimir Poutine sont convenus hier, lors d’un premier sommet bilatéral « pragmatique », de reprendre les discussions sur le contrôle des armes nucléaires et le retour de leurs ambassadeurs respectifs à Moscou et à Washington, tout en entérinant leurs divergences sur d’autres questions. Le sommet entre les présidents américain et russe, réunis dans une villa sur les rives du Léman à Genève, en Suisse, a duré moins de quatre heures, alors que des conseillers de Joe Biden s’attendaient à des échanges beaucoup plus longs.

Vladimir Poutine, 68 ans, a qualifié son homologue américain, 78 ans, de partenaire expérimenté et constructif, indiquant que les deux dirigeants parlaient « le même langage ». Il a ajouté cependant qu’il n’y avait eu aucune manifestation d’amitié entre les deux hommes, décrivant un dialogue pragmatique sur les intérêts des deux pays. Joe Biden a indiqué avoir fait part à son homologue russe du besoin « de règles basiques » à respecter pour les deux camps dans le cadre de leurs relations. Il a ajouté : « J’ai fait ce que j’étais venu faire. »

L’annonce de la tenue de deux conférences de presse distinctes à l’issue de ce sommet a témoigné de la raideur des relations entre Joe Biden et Vladimir Poutine. Cette issue contraste avec la conférence de presse commune qui avait suivi la rencontre entre le président russe et l’ancien président américain Donald Trump en 2018 à Helsinki, en Finlande. De même, aucun repas commun n’a été organisé hier.

« Dévastatrices »

S’exprimant en premier devant les journalistes, Vladimir Poutine a indiqué que les échanges avaient été constructifs, sans hostilité, et qu’ils avaient permis aux deux chefs d’État d’afficher leur désir de se comprendre mutuellement. Il a estimé qu’il était « difficile de dire » si les relations de Moscou avec Washington allaient s’améliorer, mais qu’il y avait une « lueur d’espoir » concernant l’établissement d’une confiance mutuelle. Aucune invitation à se rendre à Washington ou à Moscou n’a été émise par l’un ou l’autre des deux dirigeants.

Joe Biden, qui a pris la parole devant la presse peu après Vladimir Poutine, a déclaré que rien ne remplaçait une discussion en face à face, indiquant avoir dit à son homologue russe que son programme politique n’était « pas contre la Russie », mais « pour le peuple américain ». Le président américain a aussi fait savoir qu’une grande partie des discussions avait été consacrée au contrôle des armes et aux attaques informatiques. Il a rapporté avoir dit à Vladimir Poutine que les « infrastructures critiques » ne devaient pas être ciblées, en référence, semble-t-il, à la cyberattaque ayant visé le mois dernier l’opérateur d’oléoducs Colonial Pipeline que Washington impute à des hackers russes. Dans ce qui constitue sans doute sa remarque la plus cinglante, le locataire de la Maison-Blanche a dit que les conséquences pour la Russie seraient « dévastatrices » si l’opposant russe Alexeï Navalny, emprisonné, venait à mourir.

Progrès sur le contrôle des armes

Joe Biden et Vladimir Poutine ont tous deux déclaré que la Russie et les États-Unis partageaient la responsabilité de la stabilité nucléaire et que des discussions seraient organisées sur de possibles modifications au traité New Start, récemment prolongé par Washington et Moscou.

Vladimir Poutine n’a toutefois pas fait preuve d’une grande volonté de compromis sur un éventail de questions, écartant les préoccupations américaines sur le sort d’Alexeï Navalny, sur la présence militaire accrue de la Russie près de la frontière avec l’Ukraine ou encore les accusations de Washington selon lesquelles des pirates informatiques russes sont responsables d’une série de cyberattaques aux États-Unis. Les deux pays vont entamer des consultations sur la cybersécurité, a fait savoir le président russe, ajoutant que la plupart des attaques informatiques visant la Russie émanaient des États-Unis.Joe Biden a déclaré avoir soulevé la question des droits de l’homme et du sort de ressortissants américains emprisonnés en Russie. Vladimir Poutine a dit penser que certains compromis pourraient être trouvés, bien qu’il n’ait donné aucune indication sur un quelconque échange de prisonniers. L’armement est en revanche un domaine où, historiquement, des progrès sont possibles entre Washington et Moscou malgré des désaccords plus larges. En février dernier, la Russie et les États-Unis ont ainsi prolongé de cinq ans le traité New Start qui limite le nombre d’ogives nucléaires stratégiques qu’ils peuvent déployer, ainsi que les missiles et bombardiers terrestres et sous-marins qui peuvent les transporter.

Avant le sommet, les deux camps avaient exprimé leur espoir de relations plus stables et plus prévisibles, quand bien même leurs divergences sont nombreuses. Ces derniers jours, les entourages des deux dirigeants avaient néanmoins minimisé les espoirs de nettes avancées lors de ce sommet.

Pouce levé

Joe Biden et Vladimir Poutine ont échangé une poignée de main avant de s’installer dans un salon de la villa genevoise. Au moment de la quitter et de s’engouffrer dans une limousine, Joe Biden a adressé un pouce levé aux journalistes présents. Le premier cycle de pourparlers a réuni les deux dirigeants et leurs chefs de la diplomatie, le secrétaire d’État américain Antony Blinken et le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov. Ces discussions ont duré près de deux heures, ont indiqué des représentants. Une nouvelle session d’échanges a été organisée après une pause en la présence notamment de l’ambassadeur russe aux États-Unis Anatoly Antonov qui avait été rappelé à Moscou en mars dernier.

Les relations entre Moscou et Washington se sont détériorées ces dernières années, depuis l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014, avec des tensions autour de l’intervention russe en Syrie en 2015 et des accusations américaines – réfutées par le Kremlin – d’ingérence russe dans l’élection présidentielle américaine de 2016 remportée par Donald Trump. Elles se sont encore dégradées en mars dernier lorsque Joe Biden a qualifié Vladimir Poutine de « tueur », ce qui a poussé la Russie à rappeler son ambassadeur à Washington pour des consultations. Les États-Unis ont rappelé le leur en avril.

Source : Reuters

Joe Biden et Vladimir Poutine sont convenus hier, lors d’un premier sommet bilatéral « pragmatique », de reprendre les discussions sur le contrôle des armes nucléaires et le retour de leurs ambassadeurs respectifs à Moscou et à Washington, tout en entérinant leurs divergences sur d’autres questions. Le sommet entre les présidents américain et russe, réunis dans...

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