Diab appelle à sanctionner "sévèrement tous les monopolistes et les contrebandiers"

Le Premier ministre sortant Hassane Diab a présidé mercredi après-midi au Grand Sérail, une réunion consacrée à la lutte contre le monopole, le stockage et la contrebande, alors que les Libanais sont confrontés depuis des mois à de sévères pénuries dans un contexte de crise socio-économique et financière toujours plus grave. 

Lors de la réunion, M. Diab a affirmé que le Liban "traversait une étape très critique, avec des complications graves qui ne peuvent être résolues avec un gouvernement intérimaire". "Les gouvernements vont et viennent, mais l'État est toujours là et il a la responsabilité de protéger les gens, leur sécurité, leurs moyens de subsistance, ainsi que leur situation sociale et économique", a-t-il ajouté indiquant que "les scènes quotidiennes dans les rues étaient effrayantes et constituaient un exemple de l'absence de l'État". 

"Le pays est assiégé et il y a une décision extérieure de ne pas aider le Liban, bloquant la voie à tout pays essayant d'aider le Liban, a assuré M. Diab. Ainsi, les solutions aux crises deviennent extrêmement difficiles, surtout en l'absence d'un gouvernement à part entière. Par conséquent, nous cherchons à atténuer l'impact de la crise sur la population, sans l'abandonner à son sort". M. Diab a aussi appelé à "faire face à la cupidité de certains commerçants qui cherchent à accumuler de gros profits". Il a dans ce cadre demandé aux "services concernés à rester en état d'alerte extrême, à la recherche de médicaments, de lait pour enfants, d'essence et de carburant stockés, et à sanctionner sévèrement tous les monopolistes et les contrebandiers". "A partir d'aujourd'hui, nous ne devons négliger aucune piste pour que tous ceux qui monopolisent, cachent et font de la contrebande de produits soient tenus pour responsables", a-t-il conclu. 

Depuis un an et demi, de nombreux produits sont chroniquement en pénurie au Liban et cette crise s'est aggravée au cours des derniers mois. Certains médicaments et laits infantiles ont disparu des rayons des pharmacies, les files d'automobilistes s'étendent parfois sur des kilomètres devant les stations-service, pour ne remplir que des quantités limitées d'essence, et plusieurs laboratoires et hôpitaux ont limité les examens en laboratoire. Les responsables de ces différents secteurs se renvoient la responsabilité de ces pénuries, les importateurs accusent la Banque du Liban (BDL) de ne plus débloquer les fonds nécessaires pour subventionner les importations des produits, telle qu'elle le fait depuis le début de la crise financière, mais sont accusés de conserver de nombreux produits disponibles dans leurs entrepôts, dans l'attente d'une levée des subventions.