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Moyen-Orient - Irak

Bagdad libère un commandant pro-Iran arrêté pour le meurtre d’un militant

Bagdad libère un commandant pro-Iran arrêté pour le meurtre d’un militant

Kassem Mouslah (centre) paradant hier dans les rues de Kerbala après sa libération. Photo Reuters/Stringer

Bagdad a libéré hier un commandant du Hachd al-chaabi, deux semaines après son arrestation qui avait provoqué une démonstration de force de cette coalition paramilitaire intégrée à l’État, relançant le débat sur la capacité des autorités à contenir les pro-Iran.

Arrêté le 26 mai et suspecté d’avoir ordonné le récent assassinat d’une figure de la contestation antipouvoir, Kassem Mouslah a paradé, entouré de ses partisans, dans les sanctuaires chiites de Kerbala, la ville sainte à une centaine de kilomètres au sud de Bagdad.

« Les juges ont rendu la justice, ils ont terminé leur instruction et conclu à ma libération », s’est félicité M. Mouslah, l’une des figures les plus proéminentes parmi les pro-Iran en Irak.

De son côté, un haut responsable a dénoncé le rôle des juges dans un des pays les plus corrompus au monde, où les tribunaux sont régulièrement accusés de statuer en faveur de parties ayant versé des pots-de-vin, ou bénéficiant de soutiens de partis ou de groupes armés. « Le gouvernement a présenté toutes les preuves disponibles, mais les juges ont décidé de le libérer à cause des pressions qu’ils subissaient », a affirmé ce responsable sous le couvert de l’anonymat.

Aussitôt après l’arrestation de Kassem Mouslah, les forces de sécurité avaient dû fermer la « zone verte » de la capitale, quartier ultraprotégé où se trouvent le Parlement, les bureaux du Premier ministre et l’ambassade américaine, car les combattants du Hachd en armes l’assiégeaient à bord de blindés.

« Des communications téléphoniques au sujet des assassinats entre Mouslah et les exécutants, des messages de menaces aux proches, des témoignages, des explications obtenues en interrogatoire ont été fournis », impliquant M. Mouslah dans les assassinats d’au moins deux militants à Kerbala, Ehab el-Ouazni et Fahem el-Taï, a-t-il précisé.

Dans un communiqué, le Conseil suprême de la magistrature a affirmé avoir établi que M. Mouslah « n’était pas en Irak au moment de l’assassinat de M. Ouazni » et n’avoir obtenu « aucune preuve de son implication ».

Hier, dans le sanctuaire chiite où les soutiens de M. Ouazni avaient chanté « Iran dehors » et « Le peuple veut la chute du régime » il y a un mois autour de son cercueil, M. Mouslah a salué une foule qui l’acclamait.

« Kassem est revenu victorieux », proclamaient des pancartes brandies par des partisans qui jetaient des bonbons. « C’est une victoire de plus pour le Hachd contre ceux qui le visent d’ici et de l’étranger », s’est félicité Saad el-Saadi, un responsable du Hachd à Kerbala.

L’Irak a été le théâtre de la répression sanglante (600 morts, 30 000 blessés) d’une révolte populaire inédite fin 2019, et depuis, au moins 70 militants ont été victimes d’assassinats ou de tentatives d’assassinat, et des dizaines enlevés, parfois brièvement.

Toutefois, les accusations contre M. Mouslah en cachent d’autres, selon une source au sein du Hachd. L’homme, haut commandant du Hachd dans l’Ouest désertique, est également accusé d’être lié à des tirs de roquettes sur la base de Aïn el-Assad qui abrite dans cette région de nombreux soldats américains, affirme cette source.

Elle ajoute que M. Mouslah n’était plus en détention depuis des jours, mais retenu dans l’un des QG du Hachd où il était interrogé.

Le Hachd a annoncé pour la fin de semaine une importante cérémonie pour son septième anniversaire, et des sources au sein de cette coalition laissent entendre que M. Mouslah pourrait tenir un rôle important dans cet événement – officiel puisque le Hachd est désormais une institution étatique.

Source : AFP

L’Irak tente d’identifier les restes d’un immense charnier de l’EI
L’Irak mène une vaste campagne d’identification des restes d’un charnier renfermant des centaines de corps de victimes du groupe État islamique, l’une des dizaines de fosses communes laissées derrière elle par l’organisation jihadiste, selon des responsables locaux. Hier matin, des dizaines de proches se pressaient à la médecine légale de Bagdad dans l’espoir de connaître le sort d’un fils, d’un mari ou d’un père disparu dans le massacre de la prison de Badouch, l’un des pires crimes de l’EI qui a occupé un tiers de l’Irak de 2014 à 2017. En juin 2014, en s’emparant du nord-ouest du pays, ses hommes avaient emmené environ 600 hommes détenus dans la prison de Badouch, principalement des chiites, dans des camions jusqu’à un ravin avant de les abattre. Ce n’est que trois ans plus tard, à la reprise de la zone en mars 2017, que les forces irakiennes ont découvert un charnier renfermant des centaines de leurs corps.
Bagdad a libéré hier un commandant du Hachd al-chaabi, deux semaines après son arrestation qui avait provoqué une démonstration de force de cette coalition paramilitaire intégrée à l’État, relançant le débat sur la capacité des autorités à contenir les pro-Iran.Arrêté le 26 mai et suspecté d’avoir ordonné le récent assassinat d’une figure de la contestation antipouvoir,...

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